Continuer sans accepter

Bonjour et bienvenue sur le site d’AEF info
Vos préférences en matière de cookies

En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.

Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :

  • Mesurer et améliorer la performance du site
  • Adapter la publicité du site à vos centres d'intérêt
  • Partager sur les réseaux sociaux
En savoir plus sur notre politique de protection des données personnelles

Vous pourrez retirer votre consentement à tout moment dans votre espace « Gérer mes cookies ».
Revenir en haut de la page
Home| Social / RH| Fonction publique| Dépêche n°688621

"Les hauts fonctionnaires ont aujourd’hui besoin de se projeter dans une perspective de carrière" (Catherine Sueur, IGF)

Cheffe du service de l’Inspection générale des finances depuis le 1er mai 2022, Catherine Sueur décrypte dans une interview à AEF info les conséquences de la réforme de la haute fonction publique sur sa politique de recrutement. Mise en extinction des grands corps, fin des affectations automatiques à l’issue de l’INSP, suppression à venir du classement de sortie… "Cette réforme modifie le recrutement et nécessite de mettre en place une nouvelle politique avec cet impératif de diversification de la haute fonction publique", convient Catherine Sueur, tout en rappelant que l’IGF diversifiait déjà ses recrutements. Estimant que "les hauts fonctionnaires ont aujourd’hui besoin de se projeter dans une perspective de carrière", elle s’attelle à promouvoir sa "promesse employeur". L’IGF va par ailleurs lancer en mars un réseau de femmes et vient de recruter une directrice des talents.

   Merci de découvrir AEF info !

Cette dépêche est en accès libre.

Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.

Tester AEF info pendant 1 mois
Test gratuit et sans engagement
  • Thématiques
  • Coordonnées
  • Création du compte

Thématiques

Vous demandez à tester la ou les thématiques suivantes*

sur5 thématiques maximum

1 choix minimum obligatoire
  • Social / RH
  • 👁 voir plus
    ✖ voir moins

Fréquence de réception des emails*

Un choix minimum et plusieurs sélections possibles. Vous pourrez modifier ce paramétrage une fois votre compte créé

Un choix minimum obligatoire

* Champs obligatoires

Coordonnées

Renseignez vos coordonnées*

Veuillez remplir tous les champs
Votre numéro de téléphone n'est pas valide

* Champs obligatoires

Création de compte

Tous les champs sont obligatoires
Votre adresse e-mail n'est pas valide
Seulement les adresses e-mails professionnelles sont acceptées

Cette adresse vous servira de login pour vous connecter à votre compte AEF info

Votre mot de passe doit contenir 8 caractères minimum dont au moins 1 chiffre
Ces mots de passe ne correspondent pas. Veuillez réessayer

Votre mot de passe doit contenir 8 caractères minimum dont 1 chiffre

En validant votre inscription, vous confirmez avoir lu et vous acceptez nos Conditions d’utilisation, la Licence utilisateur et notre Politique de confidentialité

* Champs obligatoires

Valider

Merci !

Nous vous remercions pour cette demande de test.

Votre demande a été enregistrée avec l’adresse mail :

Nous allons rapidement revenir vers vous pour vous prévenir de l’activation de votre nouvel accès.

L’équipe AEF info


Une erreur est survenue !

Une erreur est survenue lors de l'envoi du formulaire. Toutes nos excuses. Si le problème persiste, vous pouvez nous contacter par téléphone ou par email :
 service.clients@aefinfo.fr  01 83 97 46 50 Se connecter

Dans un contexte de perte d’attractivité de la fonction publique, la patronne de l'IGF, Catherine Sueur, se dit frappée par "l’envie exprimée par nombre de candidats, qui sont en quête de sens, de rejoindre [son] service". © Hamilton de Oliveira/MEFSIN

AEF info : Comment la réforme de la haute fonction publique a-t-elle influé sur vos missions et votre stratégie ?

Catherine Sueur : La réforme n’a guère d’incidence sur les missions de l’IGF. On attend de l’IGF qu’elle soit un service d’inspection interministérielle qui mène des missions d’évaluation, d’assistance et de contrôle à la demande du gouvernement sur des sujets de politique publique aussi divers que l’analyse du contrat de performance de la DGFIP, la stratégie nationale de diversité, Orpéa ou la coupe du monde de rugby. La réforme n’a pas impacté les missions de l’IGF.

En revanche, la réforme a un impact sur la politique RH, de recrutement et le parcours professionnel des agents qui rejoignent l’IGF, avec un invariant, qui est fondamental : l’Inspection générale des finances reste une administration où l’on forme des inspectrices et des inspecteurs des finances qui sont appelés à exercer différents postes dans l’administration. Cela étant dit, cette réforme modifie le recrutement et nécessite de mettre en place une nouvelle politique avec cet impératif de diversification de la haute fonction publique. Ce à quoi nous contribuions déjà : l’IGF était un service beaucoup plus divers que l’image que nous renvoyions. L’IGF compte certes des anciens élèves de l’ENA mais également des ingénieurs, des administrateurs territoriaux, des directeurs d’hôpitaux, des administrateurs des assemblées ou encore des contractuels. Nous avons donc déjà une expérience pour recruter ce type de profils. Et nous devons continuer dans cette voie.

AEF info : Quelles sont concrètement les conséquences de cette réforme sur votre politique de recrutement ?

Catherine Sueur : L’invariant est de chercher à recruter des talents. L’Inspection générale des finances fait partie des filières de hauts potentiels de la fonction publique. La question est de savoir comment nous allons les chercher. Auparavant, leur recrutement s’effectuait à la sortie de l’ENA ; désormais, nous lançons des appels à candidatures très ouverts qui nous permettent d’avoir une plus grande visibilité sur les postes que l’on ouvre, ce qui est très positif.

Cette politique de recrutement répond à trois enjeux. Tout d’abord l’ouverture via une communication très large sur les appels à candidatures. Le premier appel à candidatures "nouvelle formule" que nous avons lancé dans ce nouveau cadre, en novembre dernier, et que nous sommes en train de finaliser [lire sur AEF info], a été envoyé à tous les secrétariats généraux des ministères, auprès des différents chefs de corps des ingénieurs, des administrateurs territoriaux, des directeurs d’hôpitaux. Nous avons également organisé un webinaire.

Ensuite, il s’agit de mettre en place un processus de recrutement très rigoureux. Aujourd’hui, pour rejoindre l’Inspection générale des Finances, il faut répondre à un test écrit. L’écrit est, en effet, un marqueur de l’IGF où les inspectrices et inspecteurs écrivent des rapports. Cet écrit est suivi de plusieurs entretiens (mise en situation, motivation RH et rendez-vous avec moi-même). Au sein du comité de sélection, dont les membres ont été nommés début janvier, j’ai souhaité que la personnalité extérieure qualifiée en matière de ressources humaines soit Gilles Gateau, actuel directeur général de l’Apec et membre du Haut Conseil du dialogue social. Le fait d’avoir ce type de personnalité extérieure à l’administration est un véritable apport.

 

L’un des enjeux "est de faire connaître nos métiers et de travailler sur notre promesse employeur".

 

Le troisième enjeu est de faire connaître nos métiers et de travailler sur notre promesse employeur. Que signifie rejoindre l’Inspection générale des finances ? C’est l’opportunité de travailler sur l’ensemble des champs des politiques publiques, de la biodiversité à la coupe du monde de rugby en passant par les grandes problématiques des finances publiques. Ce sont aussi des méthodes qui imposent de dresser des constats rigoureux, objectifs et fondés sur de nombreux échanges sur le terrain tant avec les directeurs d’administration que les agents d’exécution.

C’est, en outre, un collectif de travail qui bénéficie d’une grande liberté d’organisation. La qualité de vie au travail est très importante. Nous organisons par exemple des moments collectifs – les inspectrices et inspecteurs travaillant sur une mission pendant plusieurs mois –, des interventions de grands témoins et d’anciens inspecteurs des finances afin de mettre en avant les perspectives de carrière, des échanges sur les missions. Nous attachons aussi une attention particulière à la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle.

Enfin, rejoindre l’Inspection générale des finances permet d’intégrer une communauté. Les inspecteurs sont très attachés à l’IGF ; nous devons le cultiver, développer les modèles, notamment pour les femmes, et faire de cette communauté un réseau utile.

AEF info : Comment se déroulent vos recrutements "nouvelle formule" ?

Catherine Sueur : Ce type de processus de recrutement était déjà utilisé pour les mobilités pour le tour extérieur et nous l’avons amélioré. Dans les deux cas, nous avons été agréablement surpris par le nombre de candidatures que nous avons reçues. Nous avons ainsi eu 124 candidatures pour les six postes d’inspectrices et inspecteurs des finances et 88 pour les deux à trois postes contractuels de data scientist juniors. Les postes d’inspecteurs des finances s’adressent à des personnes ayant entre deux et six années d’expérience professionnelle. Finalement, ces candidatures n’étaient pas très différentes de celles que nous recevions auparavant : agents publics de Bercy et des autres ministères, ingénieurs, hauts fonctionnaires de la territoriale, directeurs d’hôpitaux, aussi bien titulaires que contractuels. En septembre, nous avons déjà recruté douze inspectrices et inspecteurs des finances. Ce qui me frappe, dans un contexte de perte d’attractivité de la fonction publique, c’est l’envie exprimée par nombre de candidats, qui sont en quête de sens, de rejoindre notre service.

Concernant plus particulièrement les data scientist, notre pôle Science des données, qui regroupe six personnes et qui est appelé à se développer, offre un encadrement avec deux administrateurs de l’Insee qui maîtrisent la science des données. Notre promesse est à la fois de travailler dans un univers rigoureux, avec un large accès aux données, et également sur les politiques publiques : c’est très attractif pour les jeunes d’autant que l’État développe une réflexion sur les métiers du numérique depuis plusieurs années.  

AEF info : À la différence des préfets et des autres inspections générales, le décret relatif au statut d’emploi de l’IGF n’a toujours pas été publié. Quelles sont les raisons de ce retard ? La garantie de l’indépendance de l’inspection vous semble-t-elle suffisante ?

Catherine Sueur : Il doit être publié prochainement. La différence avec les autres inspections générales est que le décret relatif à l’IGF est un décret en Conseil d’État. Par conséquent, modifier le décret de 1973 est un peu plus compliqué. La garantie de l’indépendance est préservée par les modalités de nomination des chefs de service, qui, à la différence des directeurs d’administration centrale, ne peuvent pas être démis de leurs fonctions. Un autre article précise les garanties d’indépendance. Par ailleurs, il est prévu que le collectif des inspecteurs généraux, le Cogex, se réserve la possibilité de faire un rapport annuel sur le respect de l’indépendance et, le cas échéant, d’en faire état publiquement en cas d’atteinte à cette indépendance.

AEF info : Le corps des IGF est mis en extinction depuis le 1er janvier 2023. Les hauts fonctionnaires concernés ont jusqu’au 31 décembre 2023, avec trois échéances, pour exercer leur droit d’option. Combien ont-ils déjà exprimé leur intention de l’exercer ? Les conditions de reclassement dans le corps des administrateurs de l’État vous semblent-elles assez favorables ?

Catherine Sueur : Le droit d’option n’est pas un bon indicateur de la mise en œuvre de cette réforme qui vise avant tout à rendre la haute fonction publique plus diverse, à faire en sorte que les carrières soient davantage interministérielles et que les hauts fonctionnaires puissent construire des parcours professionnels. Le droit d’option n’a rien à voir avec cela, d’autant que l’IGF assurait déjà auparavant une diversité des carrières. Finalement, l’application du droit d’option est neutre sur la mise en œuvre de la réforme.

En outre, le droit d’option est une décision individuelle. Les membres de l’Inspection ont le choix entre rester dans leur corps d’origine ou rejoindre le corps des administrateurs de l’État. Il faut respecter ce choix à caractère individuel. En tant que chef de corps, je tiens à observer une absolue neutralité et ne communique donc pas sur le nombre d’agents souhaitant exercer leur droit d’option.

Un certain nombre de personnes a, de fait, émis une manifestation d’intérêt pour être reclassé dans le corps des administrateurs de l’État au 1er janvier 2023 mais nous devons leur envoyer un "dossier de l’optant" leur précisant à quel indice ils sont reclassés et avec quel régime indemnitaire. Or, le régime indemnitaire n’étant pas encore fixé, ces agents n’ont pas encore formellement opté.

 

"Le nouveau régime indiciaire [des administrateurs de l’État] est certes plus attractif mais il faut que le régime indemnitaire le soit également."

 

Le nouveau régime indiciaire est  certes plus attractif mais il faut que le régime indemnitaire le soit également. Concernant la nouvelle grille indiciaire, elle introduit deux types de changement. Premièrement, cette grille "concave" assure une progression plus longue. En second lieu, elle permet de conserver son indice en cas de mobilité sur un emploi fonctionnel par exemple, et c’est important car cela met fin à la "trappe à mobilités" qui faisait que nombre d’agents, compte tenu du régime indiciaire et indemnitaire du poste qu’ils occupaient, restaient sur ce poste au lieu d’envisager une mobilité dans un autre ministère.

AEF info : Qu’implique pour l’IGF la suppression du classement de sortie de l’INSP à compter de 2025 ?

Catherine Sueur : Classement ou pas classement, la réforme prévoit que l’IGF ne recrute plus à la sortie de l’INSP. Nous avons recruté les deux derniers inspecteurs des finances en sortie de l’INSP en octobre 2022. Nous présentons désormais aux sortants de l’INSP les métiers et les carrières de l’IGF à l’ensemble de la promotion et promouvons notre promesse employeur en mettant en avant l’intérêt des métiers à l’IGF mais aussi les carrières sur lesquelles ils débouchent.

En octobre 2022, outre les deux recrutements en sortie d’INSP, j’ai ainsi proposé à l’ensemble de l’IGF de participer aux différents événements organisés pour le recrutement, notamment une matinée métiers et une rencontre entre élèves de l’INSP et anciens membres de l’IGF qui ont pu présenter tout un panel de métiers qu’ils ont rejoints à l’issue de leur passage à l’Inspection, qu’il s’agisse par exemple de Pôle emploi, des ARS ou encore de la préfectorale. Les hauts fonctionnaires, aujourd’hui, ont besoin de se projeter dans une perspective de carrière.

AEF info : Quelle est votre politique en matière d’égalité professionnelle ?

Catherine Sueur : Il faut tout d’abord rappeler que l’IGF est marquée par le poids de l’histoire, la première femme énarque l’ayant intégrée en 1976 seulement. Aujourd’hui, on compte 35 % de femmes parmi les membres de la Tournée, c’est-à-dire le collectif des inspectrices et inspecteurs juniors de l’IGF ; nous devons encore progresser, notamment pour atteindre le nouvel objectif du gouvernement de 45 % de femmes pour les primo nominations sur des emplois fonctionnels [lire sur AEF info]. Nous devons donc mettre en avant nos actions en la matière et être attentifs dans nos recrutements sachant que se pose toujours un problème de vivier, les candidates étant moins nombreuses que les candidats.

 

"Il faut incarner la fonction d’inspectrice des finances pour inciter des femmes à nous rejoindre. C’est la raison pour laquelle nous lancerons le 23 mars un réseau de femmes, 'Women@IGF'."

 

Il faut donc incarner la fonction d’inspectrice des finances pour inciter des femmes à nous rejoindre. C’est la raison pour laquelle nous lancerons le 23 mars un réseau de femmes, "Women@IGF". Mon ambition est de créer un réseau de mise en relation des jeunes inspectrices des finances avec les plus anciennes. Actuellement, sur un collectif de 350 membres actifs, nous comptons 100 femmes. Il s’agit aussi d’incarner et de travailler les viviers en présentant l’IGF aux étudiantes et étudiants dans les écoles, au sein des IEP notamment. Nous avons aussi créé en 2020 la fonction d’inspecteur des finances adjoint, pour laquelle nous recrutons en sortie d’école.

AEF info : Une directrice des talents a pris ses fonctions le 1er mars. Quel va être son rôle ?

Catherine Sueur : Sonia Leverd, qui était auparavant au bureau du développement RH de la Direction générale du Trésor, fait déjà partie du comité de sélection pour le recrutement aux emplois d’inspecteur des finances et a participé à ce titre au processus de recrutement lancé fin 2022. Elle a trois priorités : en premier lieu, mettre en place des recrutements diversifiés sachant que nous recrutons environ 30 personnes par an en comptant les stagiaires (dont dix à douze inspecteurs des finances, trois à six adjoints et trois data scientist) et que nous avons un turn over de 35 %.

En deuxième lieu, faire en sorte que la formation assure aux membres de la Tournée, qui compte environ 70 agents, le parcours le plus riche possible. Nous devons en effet développer des pans de formation sur les hard skills, en particulier la transition écologique, et les soft skills (comment prendre la parole en public, comment gérer les conflits…). Enfin, l’accompagnement au changement de poste, qui est l’enjeu majeur de la réforme de la haute fonction publique avec la mise en place de la Diese.

à lire aussi
Fermer
Bonjour

Vous souhaitez contacter

Clarisse Jay, journaliste