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La région Bretagne a adopté le 14 février son budget pour 2023 ; il s’élève à 1,86 milliard d’euros, en hausse de 7,8 % par rapport à 2022. L’enseignement supérieur et la recherche mobilisent une enveloppe stable par rapport à 2022. Olivier David, vice-président vie étudiante, enseignement supérieur et recherche de la région Bretagne, détaille ce budget 2023 pour AEF info, le 17 février 2023, et présente le projet porté par l’État, la région, les universités bretonnes et d’autres collectivités pour rénover le patrimoine universitaire : la création d’une société, selon le modèle des sociétés publiques locales, comme le permet la loi 3DS. Il évoque aussi la politique recherche de la région, la question de la vie étudiante, et revient sur la politique de site, à Rennes et dans l’Ouest de la Bretagne, en se disant attentif à l’équilibre territorial.
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Olivier David, VP de la région Bretagne. © E. Pain
AEF info : Comment se présente le budget 2023 de la région Bretagne pour l’enseignement supérieur et la recherche ?
Olivier David : Sur la partie crédits de paiement (28 M€), l’enveloppe est stable. Pour les autorisations de programme, la baisse est liée à des décalages d’opérations immobilières prévues dans le cadre du CPER. L’essentiel du budget ESR, c’est du CPER !
AEF info : Plusieurs grosses opérations immobilières sont prévues en 2023 : la poursuite du pilote de rénovation sur le campus de Beaulieu, porté par l’université de Rennes, le projet de restaurant universitaire à Saint-Malo… Mais vous souhaitez accélérer sur la rénovation immobilière. De quelle façon ?
Olivier David : Au-delà du CPER, nous travaillons avec l’État sur un projet d’expérimentation permettant de mobiliser des financements État, région, mais aussi des collectivités qui seraient intéressées (métropoles et agglomérations qui ont des sites universitaires, et éventuellement les départements) pour donner un coup de pouce aux opérations de rénovation. L’idée serait de travailler dans un premier temps sur le périmètre des quatre universités bretonnes, avec une structure juridique type société, comme le permet l’article 190 de la loi 3DS (lire sur AEF info). Cette structure permettrait d’embarquer les universités, les collectivités, les SEM de la région et des métropoles, et l’État.
AEF info : Quel est l’intérêt d’une telle structure ?
Olivier David : On aurait un pilotage stratégique commun, avec un fonds d’amorçage, une mutualisation des compétences immobilières au niveau régional. Ce serait donc un outil permettant de programmer, et d’avancer un peu plus vite. Le montage n’est pas finalisé ; nous avançons dans les discussions. Ce qui est clair, c’est que je ne veux pas d’un CPER bis ! Si chacun fait une opération à l’échelle de son établissement, on est dans la logique CPER. Avec cette structure, on veut réfléchir ensemble à la rationalisation des usages du patrimoine immobilier, avec une stratégie commune de valorisation de ce patrimoine, et éventuellement une autoproduction énergétique.
AEF info : La crise sanitaire a mis en lumière la fragilité des étudiants, sur le plan des ressources financières mais aussi en matière de santé mentale. Dès 2021, la région Bretagne a débloqué une enveloppe de 1,5 M€ pour leur venir en aide (lire sur AEF info). Allez-vous poursuivre dans cet esprit ?
Olivier David : Le président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, quand il a écrit ma lettre de mission, a associé au champ "enseignement supérieur et recherche" la mention "vie étudiante". C’est un signe fort. Le président souhaite, dans la continuité de la vie lycéenne, créer quelque chose pour la vie étudiante. Nous avons lancé en octobre dernier les Rendez-vous de la vie étudiante, pour identifier les enjeux, et les dispositifs sur lesquels la région peut intervenir en effet levier, car la vie étudiante n’est pas une compétence des régions.
Nous articulerons cette réflexion avec les dialogues territoriaux sur la vie étudiante mis en œuvre par l’État, en partenariat avec la région académique et les œuvres universitaires, et nous finirons par un plan d’actions, qui définira notre politique "vie étudiante", qui sera voté fin 2023. Nous irions volontiers vers les questions d’engagement étudiant, de valorisation des compétences. Lors des premiers échanges, d’autres questions nous ont sauté aux yeux : celle du logement, notamment, qui est une grosse problématique. Nous allons réfléchir à la façon de mieux répondre aux besoins en la matière dans les territoires.
AEF info : En matière de recherche, quels sont les grands dossiers pour 2023 ?
Olivier David : Nous lançons cette année le troisième appel à projets Cofund Bienvenüe (lire sur AEF info), qui vise à accueillir dans les laboratoires de Bretagne trois cohortes de 25 chercheurs post-doctoraux d’ici à 2025. Nous y consacrons 3 M€. Tous les méta-projets de recherche inscrits aux CPER 2021-2027 auront commencé leur déploiement en 2023. Les sommes consacrées ont pour objectif de soutenir des projets de recherche sur des thématiques interdisciplinaires, en lien avec la S3
Toujours en matière de recherche, nous maintenons le financement de 120 allocations de recherche doctorale (co-financée par la région à hauteur de 50 %), ce qui représente une enveloppe de 5,5 M€ dans le budget régional. Enfin, pour ce qui concerne la CSTI, nous souhaitons renforcer la valence culture industrielle, en lien avec la valorisation des métiers industriels. L’accent sera notamment mis sur cette thématique dans l’espace des sciences qui va être installé à Morlaix, dans l’ancienne manufacture royale des tabacs.
AEF info : Quel regard portez-vous sur la structuration des sites universitaires bretons, et notamment du site rennais, en tant qu’ancien président de Rennes-II, qui a porté le projet Unir, qui a abouti à la création de l’EPE "université de Rennes" ?
Olivier David : Je suis content du résultat à Rennes. Ça clarifie les choses. Désormais, il faudra alimenter en projets communs la convention de site (lire sur AEF info), pour que Rennes-II soit embarquée dans la dynamique de l’université de Rennes… Il faut donner à voir des preuves d’amour plus concrètes ! Dans cette structuration, il y a aussi un enjeu pour les écoles d’ingénieurs du site, afin de créer un pôle d’ingénierie rennais encore plus visible, et s’appuyant sur les complémentarités entre les différentes formations existantes.
Mon souci en tant que vice-président de la région Bretagne, c’est aussi de m’assurer que la dynamique enclenchée à Rennes ne vienne pas créer un déséquilibre Est-Ouest. Je serai extrêmement attentif à cet équilibre territorial. Il y a une place pour l’Ouest ! Brest, notamment, a une carte à jouer. Il faut voir comment l’UBO s’articule avec l’UBS (Lorient-Vannes), qui a pris le parti d’être une université de territoire.
J’aimerais installer une conférence régionale de l’ESR, avec les établissements, les collectivités territoriales, car la réflexion à l’échelle régionale est très pertinente autour des enjeux de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous avons déjà de gros outils communs : le GIP numérique, la MSHB, le réseau Pépite, la plateforme de soutien aux projets européens…
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Diane Scherer,
journaliste