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En 2022 plus que jamais les cadres dirigeants ont pris conscience de l’importance des enjeux climatiques. C’est ce que montre l’étude "CxO Sustainability" publiée par le cabinet Deloitte le 20 février. Le rapport, issu d’entretiens auprès de 2 000 cadres dirigeants dans 106 pays dans le monde, confirme l’importance de la thématique au sein des directions des entreprises. Des convictions qui ne se retrouvent toutefois pas toujours intégrées à la stratégie des organisations, comme le déplorent les auteurs du rapport.
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Et si 2022 était l’année de la prise de conscience de l’urgence climatique pour les cadres dirigeants ? C’est du moins ce que suggère l’étude CxO Sustainability de Deloitte publié le 20 février 2023. Selon le cabinet de conseil, qui a audité plus de 2 000 cadres dans 106 pays différents, le changement climatique est désormais au cœur des priorités des dirigeants.
Le changement climatique devant l’innovation
"Lorsqu’on leur a demandé de noter les problèmes les plus urgents pour leur entreprise, de nombreux cadres dirigeants ont placé le changement climatique sur le podium", soulignent les auteurs de l’étude. La thématique se positionne ainsi devant sept autres défis tels que l’innovation, la concurrence ou encore la maîtrise de la chaîne d’approvisionnement, "en fait, seules les perspectives économiques se sont classées légèrement devant", notent les rapporteurs. Par ailleurs, plus de 61 % des cadres interrogés estiment que le changement climatique aura un impact élevé voir très élevé sur la stratégie et les opérations de leur entreprise au cours des trois prochaines années. Conséquence, 75 % des sondés déclarent que leur société a déjà augmenté les investissements dans le développement durable au cours de l’année écoulée. En France, ils sont même 77 % dont 19 % qui affirment que ces investissements ont crû de manière "considérable".
Cette prise de conscience, les dirigeants l’expliquent essentiellement par les évolutions en matière de réglementation. Selon 65 % des cadres interrogés, les évolutions législatives ont amené leur entreprise à accroître leurs efforts en matière de développement durable. 64 % d’entre eux estiment que la pression de plus en plus forte des salariés a également joué un rôle majeur. À l’inverse, ils sont à peine la moitié à penser que les banques ont fait bouger les lignes. Pour les dirigeants français, un autre acteur joue un rôle essentiel : les consommateurs. Les cadres français sont, en effet plus de 81 % (contre 68 % à l’échelle mondiale) à considérer que leurs demandes comme l’un des leviers à la prise en compte du changement climatique par les entreprises.
Déconnexion entre les ambitions et les stratégies
Ces déclarations cachent toutefois ce que les rapporteurs appellent une "déconnexion" entre les ambitions des cadres dirigeants en matière de développement durable et les stratégies véritablement mises en place au sein des entreprises. Pour preuve, selon le rapport, plus de 20 % des dirigeants, à l’échelle mondiale, indiquent que leur organisation n’a pas l’intention de lier la rémunération des cadres supérieurs à la performance RSE (lire sur AEF info). Par ailleurs, un peu moins d’un tiers d’entre eux déclarent ne pas avoir l’intention de faire pression sur les gouvernements pour ces derniers prennent des initiatives sur la question du climat. "De plus, lorsqu’on leur a demandé à quel point certaines entreprises étaient rigoureuses dans la lutte contre le changement climatique, seuls 29 % des cadres ont déclaré qu’ils pensaient que le secteur privé était "très" sérieux", déplorent les rapporteurs.
Selon le rapport, plus d’un tiers des organisations n’ont, d’ailleurs, toujours pas mis en œuvre plus d’une des cinq actions en faveur du développement durable considérées par Deloitte comme essentielles. Ces cinq actions comprennent le développement de nouveaux produits ou services respectueux du climat, la mise en place de critères RSE dans la sélection des fournisseurs, la modernisation ou relocalisation d’installations pour mieux lutter contre le changement climatique, la définition de critères RSE dans la rémunération des cadres dirigeants, et la prise en compte des considérations climatiques dans le travail de lobbying et dans les dons aux partis politiques.
Cette déconnexion, les dirigeants français l’expliquent, pour 30 % d’entre eux, par la difficulté de mesurer les impacts sur l’environnement de leur activité. Le coût de la mise en place de stratégies RSE ainsi que le focus sur le court terme sont les autres principaux freins avancés.
Les recommandations de Deloitte
Pour résoudre ces contradictions, Deloitte suggère aux entreprises d’intégrer le développement durable au cœur de leur stratégie en définissant de manière claire et précise la position de leur organisation sur le sujet. "Le temps des promesses est terminé ; l’ambition de neutralité carbone doit devenir une réalité", avance Arnaud Le Pestipon, Managing directeur de Deloitte Digital France. Pour cela, le cabinet de conseils recommande de prendre des mesures climatiques "crédibles" basées sur des indicateurs "fiables, cohérents" et reconnus comme ceux du SBTi ou du CDP. "Les organisations doivent également soutenir les interventions politiques pour éliminer le greenwashing et les fraudes", ajoutent les auteurs. Ces derniers suggèrent d’embarquer l’ensemble de l’écosystème dans cette transformation en intégrant les salariés, les fournisseurs et les clients.
Les membres du conseil d’administration doivent également être particulièrement sensibilisés au sujet : "ils jouent un rôle vital en guidant les entreprises vers un avenir plus durable et en veillant à ce que la vision long terme soit prise en compte dans les prises de décision de la direction", soulignent les auteurs. "La gestion de la performance RSE doit s’appuyer sur une expérience intégrée entre collaborateurs et fournisseurs, en s’articulant autour de trois piliers : donner du sens aux données, industrialiser la gestion des actions de performance et s’engager dans un processus créatif en collaborant avec les acteurs de terrain", résume Arnaud Le Pestipon.
Dans une déclaration lue à l’issue d’une réunion au siège parisien de Solidaires dans la foulée de la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites le 28 mars 2023, l’intersyndicale annonce la poursuite des grèves et des manifestations au niveau interprofessionnel avec un nouveau rendez-vous national programmé jeudi 6 avril. Cette décision intervient après la fin de non-recevoir adressée par l’exécutif à la demande de médiation réclamée par les syndicats pour tenter de trouver une issue au conflit dans le dialogue. Avec comme préalable la mise en suspens de la réforme prévoyant le recul de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite qui fait l’objet de plusieurs recours devant le Conseil constitutionnel. L’intersyndicale continue donc d’afficher son unité alors que, de l’aveu même de Philippe Martinez, une incertitude existe désormais sur la position qu’adoptera la CGT à l’issue de son congrès réuni actuellement à Clermont-Ferrand et devant se solder par le départ du leader de la centrale de Montreuil et la désignation d’une nouvelle direction confédérale.
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Adeline Haverland,
journaliste