Un recours peut en cacher un autre. Jeudi 2 février 2023, deux recours ont été déposés devant le Conseil d’État concernant les pesticides. Le premier, porté par 30 organisations et 23 députés, vise à obtenir des autorités sanitaires qu’elles réalisent des études de toxicité à long terme portant sur les formulations complètes, et non sur les seules molécules composant les produits épandus. Le second, déposé par FNE et la LPO, entend "libérer" les sites Natura 2000 des pesticides.
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Comme le craignaient les ONG environnementales (lire sur AEF info), le Conseil de l’UE a entériné le 19 décembre 2022, en formation énergie, la demande d’une nouvelle étude d’impact sur l’objectif de réduction de moitié de l’utilisation des pesticides en 2030 présenté par la Commission européenne dans le cadre du pacte vert. Problème, selon les 27, ces objectifs ont été déterminés sur la base de données collectées avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. "Les États membres craignent que cette feuille de route ne tienne pas compte de l’impact à long terme sur la sécurité alimentaire et la compétitivité du secteur agricole de l’UE", justifie le Conseil dans sa décision. Pour les ONG, il s’agit d’un "prétexte". "Certains pays utilisent la méthode dite de 'paralysie par analyse' pour essayer de tuer la stratégie sur les pesticides. Ils s’appuient sur la crise alimentaire ukrainienne, mais leur opposition s’inscrit dans un modèle de protection des grands intérêts agricoles", accuse Helmut Burtscher-Schaden de l’ONG autrichienne Global 2000 qui craint que cette nouvelle étude repousse d’au moins six mois l’adoption de la législation, compromettant ainsi son adoption définitive sous le mandat d’Ursula von der Leyen (2019-2024).
Dans une déclaration lue à l’issue d’une réunion au siège parisien de Solidaires dans la foulée de la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites le 28 mars 2023, l’intersyndicale annonce la poursuite des grèves et des manifestations au niveau interprofessionnel avec un nouveau rendez-vous national programmé jeudi 6 avril. Cette décision intervient après la fin de non-recevoir adressée par l’exécutif à la demande de médiation réclamée par les syndicats pour tenter de trouver une issue au conflit dans le dialogue. Avec comme préalable la mise en suspens de la réforme prévoyant le recul de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite qui fait l’objet de plusieurs recours devant le Conseil constitutionnel. L’intersyndicale continue donc d’afficher son unité alors que, de l’aveu même de Philippe Martinez, une incertitude existe désormais sur la position qu’adoptera la CGT à l’issue de son congrès réuni actuellement à Clermont-Ferrand et devant se solder par le départ du leader de la centrale de Montreuil et la désignation d’une nouvelle direction confédérale.