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Plan climat : "L’enjeu, c’est d’avoir les outils de pilotage qui nous manquent" (Mathias Bernard, France Universités)

"En tant que président d’université, il me manque [un] tableau de bord actualisé en temps réel qui me permet de prendre des décisions" pour mener à bien la transition écologique, "l’enjeu, c’est d’avoir les outils de pilotage qui nous manquent", déclare Mathias Bernard, président de l’université Clermont Auvergne et président de la commission transition écologique et sociétale de France Universités. Dans un entretien à AEF info, fin janvier 2023, il revient sur le plan climat-biodiversité du MESR qui impose aux établissements d’établir un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre, de les diminuer de 2 % par an et d’établir un schéma directeur pour y parvenir. Il souligne "l’hétérogénéité des universités" à cet égard, liée à "leur volontarisme et leurs priorités". Mathias Bernard évoque aussi "l’accompagnement" financier attendu par les universités, "pour le moment implicite".

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Mathias Bernard, président de l'université Clermont Auvergne. Droits réservés - DR - UCA

AEF info : Le plan climat et biodiversité du MESR prévoit que chaque établissement établisse son bilan d’émissions de gaz à effet de serre (Beges), ce qui est déjà une obligation légale. Où en sont les universités à cet égard ?

Mathias Bernard : Il y a une disparité, une hétérogénéité des universités : en fonction de leur volontarisme et de leurs priorités, les établissements ont inégalement avancé dans la manière de prendre en compte les cahiers des charges nationaux. Et pour les établissements comme le mien qui ont déjà commencé à y travailler depuis quelques années, on retrouve cette hétérogénéité à l’intérieur de l’établissement. Nous avons déjà avancé sur le volet recherche, dont les communautés sont plus réceptives. Certaines de mes UMR ont réalisé des bilans complets d’émissions. Sur les activités administratives ou pédagogiques, c’est plus lacunaire, et il y a de réelles marges de progression. Il y a aussi un manque de données à l’échelle d’un établissement, d’où l’importance du rôle que va jouer le haut fonctionnaire au développement durable : c’est l’une de ses priorités. Cette démarche va devoir être suivie et entrer dans le cadre du dialogue entre tutelles et établissements. Elle fait d’ailleurs l’objet d’un groupe de travail au sein du réseau Cirses qui réunit 50 participants de 20 universités.

 

Pour les Beges, il faut "renforcer les équipes techniques des établissements pour conduire ces mesures en relation avec les fournisseurs et les analyser."

 


AEF info : De quoi les universités ont-elles besoin pour établir ces Beges ?

Mathias Bernard : Les universités sont très centrées sur les problématiques liées au contexte énergétique immédiat. L’enjeu, au-delà de la question de la sobriété, c’est d’avoir les outils de pilotage qui nous manquent.

De même qu’il existe des indicateurs de soutenabilité financière depuis la loi LRU de 2007, nous avons besoin de tableaux de bord actualisés de soutenabilité environnementale - cela existe peut-être dans quelques universités pilotes mais nous disposons encore trop souvent de données partielles. C’est compliqué : les activités sont multiples et pour définir l’impact carbone, il existe de multiples facteurs à identifier. Il est nécessaire de disposer de bons capteurs, de données fiables, pas seulement au moment de recevoir une facture mais lorsque la consommation est en cours. C’est un système d’information à professionnaliser ou finaliser et cela va être accéléré par la crise actuelle.

Aujourd’hui, en tant que président d’université, il me manque ce tableau de bord actualisé en temps réel qui me permet de prendre des décisions. Comment chiffrer le gain réel des mesures comme la fermeture d’une ou deux semaines supplémentaires ? Nous devons pouvoir faire la photographie de l’impact environnemental de nos activités et identifier les marges de manœuvre.

Ce travail suppose de renforcer les équipes techniques des établissements pour conduire ces mesures en relation avec les fournisseurs et les analyser. Les données brutes ont peu d’intérêt sans éléments d’analyse pour aider à la décision. Cela demande un travail en terme RH.

AEF info : L’exercice se heurte aussi au périmètre des universités, où interviennent des acteurs et des tutelles multiples. Comment les prendre en compte ?

Mathias Bernard : Une université est en interaction avec de multiples partenaires : les organismes pour la recherche, d’autres établissements d’ESR pour les formations conjointes ou l’impact des campus, et des acteurs privés. Il faut définir une méthodologie à l’échelle de chaque établissement et de chaque site d’implantation : elle sera différente sur mon campus technologique bien identifié à l’extérieur du centre-ville ou sur les campus SHS dans la métropole de Clermont-Ferrand. Elle devra intégrer l’ensemble des acteurs impliqués par des activités portées par l’université.

C’est en faisant la somme qu’on pourra produire un bilan des émissions de façon fiable. Plus d’une cinquantaine d’universités ont réalisé leur Beges entre 2016 en 2022, mais la méthodologie et les données sont perfectibles – tout comme la manière dont on s’appuie sur ces Beges pour mettre en œuvre des plans d’action globaux à l’échelle d’une université.

AEF info : Un groupe de travail doit plancher au ministère sur une modalité commune à tous les établissements pour ces Beges. France Universités a-t-elle des exigences à cet égard ?

Mathias Bernard : Nous n’avons pas encore constitué de groupe de travail dédié à ces questions - jusqu’ici nous avons deux groupes de travail : un sur le volet bâtimentaire et un sur le volet formation. C’est quelque chose que nous allons prendre en charge dans les semaines à venir, nous n’en sommes pas encore à la définition de bonnes pratiques. Dans nos établissements, il y a tous les cas de figure, certains font appel à des prestataires externes. L’outil GES 1.5 développé par Labos 1point5 commence à infuser au sein des laboratoires.

 

"Il est important d’impliquer largement l’ensemble de la communauté universitaire [dans l’élaboration du schéma directeur], si nous ne voulons pas qu’il soit hors-sol ou dans une logique de contrainte"

 


AEF info : Les universités doivent réaliser des schémas directeurs : préconisez-vous une méthode particulière pour y travailler ?

Mathias Bernard : C’est une question que nous commençons à nous poser. Il est important d’impliquer largement l’ensemble de la communauté universitaire, y compris dans l’élaboration du schéma, si nous ne voulons pas qu’il soit hors-sol ou dans une logique de contrainte. En tant que président d’université, c’est la commande que j’ai passée à ma vice-présidente en charge du dossier : travailler dès à présent sur une étape de concertation avec l’ensemble des personnels et des étudiants, de L1 aux doctorants qui contribuent aussi à cet impact.

Le deuxième élément, c’est d’avoir des schémas qui incluent aussi l’impact positif de l’université, y compris en termes de formation et de recherche. L’université, aussi bien dans son activité de recherche que dans son activité de formation, n’est pas un problème, mais une source de solutions pour aborder les transitions environnementales et sociétales. Ces schémas ne doivent pas seulement concerner l’impact environnemental de l’université mais intégrer les politiques conduites dans le champ de l’ESRI comme le dialogue science-société. Si on arrive à avoir cette vision systématique, ce sera plus facile d’embarquer l’ensemble de la communauté universitaire.

 

"La question du développement durable et ces problématiques sont aujourd’hui portées par une minorité de collègues et une part encore plus réduite d’étudiants, malgré ce que peuvent laisser penser les effets de loupe"

 


AEF info : Comment ces exigences nouvelles sont-elles perçues dans les universités ?

Mathias Bernard : Les deux tiers des universités ont d’ores et déjà engagé une démarche de transition environnementale. La question qui se pose est celle des moyens permettant d’embarquer le seuil minimal de 10 % de la communauté, nécessaire pour enclencher une dynamique transformante pour l’établissement : la question du développement durable et ces problématiques sont aujourd’hui portées par une minorité de collègues et une part encore plus réduite d’étudiants, malgré ce que peuvent laisser penser les effets de loupe.

J’ai dû batailler personnellement pour imposer un module de 24 heures pour l’ensemble des étudiants de première année : les équipes pédagogiques n’en voulaient pas, même les étudiants se plaignaient d’avoir des cours supplémentaires. Il y a un enjeu à l’université comme ailleurs, dans n’importe quel corps social et au niveau individuel, parce que cette transition demande un effort, suppose de renoncer à certaines pratiques qui faisaient partie du confort de travail ou d’étude. D’où l’importance d’un portage politique fort.

AEF info : Quels sont les leviers pour mobiliser les communautés ?

Mathias Bernard : Une formation de toutes les sphères de la communauté - cadres, gouvernances, directeurs de labos, personnels - s’impose sur la manière dont il est possible d’agir sur notre sphère professionnelle. Ce n’est pas une mince affaire de déterminer les actions qui peuvent être engagées dans le cadre d’un schéma à l’échelle de campus qui compte plusieurs dizaines de milliers d’étudiants et d’acteurs, d’où la nécessité d’une impulsion et d’un travail en mode projet. D’où l’intérêt, aussi, de ces schémas directeurs qui permettent d’avoir une vision globale, de formaliser l’engagement, et de bénéficier d’un accompagnement en termes de moyens. Celui-ci est pour le moment implicite, nous avons cru comprendre que cela se ferait dans le cadre des COMP : nous aimerions le voir explicité.

En matière de sobriété, nous pouvons avoir une politique écoresponsable respectueuse de l’environnement, mais avec des passoires thermiques, nous ne sommes pas très crédibles. Il faut des conditions matérielles cohérentes, c’est un vrai préalable.

AEF info : Se pose aussi la question de la formation des présidentes et présidents d’université. Où en êtes-vous à cet égard ?

Mathias Bernard : Le principe d’une formation des présidents d’université a été annoncé par la ministre. Nous souhaitons que France Universités assure cette formation. Nous allons travailler avec les ressources internes des universités et les associations à une formation adaptée aux attentes des présidents. Nous ne voulons pas que cette formation se déroule devant un amphi vide, il faut vraiment qu’elle soit en mesure de toucher la cible. Elle se déroulera sur l’année 2023 et la première session est prévue pour le 16 mars (lire sur AEF info).

 

"Nous essaierons de mener une enquête et un bilan à la fin de l’année universitaire sur les réussites et les limites des plans de sobriété, y compris en termes de gouvernance, pour voir les dispositions à promouvoir"

 


AEF info : Quels retours avez-vous sur les plans de sobriété mis en œuvre par les universités ?

Mathias Bernard : Les universités ont mis en œuvre leurs plans de sobriété dans l’urgence, en ayant souvent peu de leviers vraiment efficaces - le principal étant l’investissement dans l’efficience énergétique de nos bâtiments.

Ce qui sera intéressant, c’est d’avoir un bilan à la fin de la période hivernale sur les évolutions de leurs consommations pour voir quelles ont été les mesures les plus efficaces - en tenant compte des facteurs externes comme la météo. À ce stade, on est encore au milieu du gué. Les plans de sobriété s’inscrivent en trois phases : une immédiate, sur l’hiver, qui est la contribution des universités à la limitation des consommations ; une autre à l’échelle 2024 ; et une à l’horizon 2030. Nous essaierons de mener une enquête et un bilan à la fin de l’année universitaire sur les réussites et les limites, y compris en termes de gouvernance, pour voir les dispositions à promouvoir.

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