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L’Ulco élabore actuellement un nouveau projet stratégique pour les dix ans à venir. Ce document sera débattu en juin 2023 lors d’un congrès interne mais son contenu se précise. "Nous prévoyons la création de nouvelles filières d’ingénieur sur tous nos sites, le développement d’un département santé, la déclinaison en anglais d’une partie de nos masters et la création de quatre nouveaux départements à l’IUT", annonce Hassane Sadok, président de l’Ulco, interviewé par AEF info en janvier 2023. "Nous avons un rôle à jouer dans le développement des territoires sur lesquels nous sommes implantés", revendique-t-il.
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Sur le campus de l'université du Littoral à Boulogne-sur-Mer. Ulco
L'université du Littoral Côte d'Opale travaille depuis avril 2022 à la définition de son projet stratégique 2023-2035. Son président, Hassane Sadok, mène la réflexion en organisant des groupes de travail internes et en consultant ses partenaires extérieurs. Il entretient ainsi un dialogue régulier avec les élus de Dunkerque, Saint-Omer, Boulogne-sur-Mer et Calais, les quatre villes où est implanté l’établissement. La plupart ont conscience de l’intérêt d’avoir une université sur leur territoire, pour élever le niveau de qualification de la population et répondre aux besoins de l’économie locale, dominée par l’industrie et le tourisme.
Les collectivités soutiennent l’Ulco depuis sa création il y a 30 ans. Un soutien sonnant et trébuchant : leurs subventions représentent 5 % des ressources de l’établissement. Le pôle métropolitain de la Côte d’Opale
Quatre nouveaux BUT à Dunkerque
Le futur projet stratégique 2023-2035 prévoit tout d’abord une diversification de l’offre de formation de l’ IUT pour répondre aux besoins des acteurs locaux. Après avoir réalisé une "étude du marché", l’université a en effet identifié des "lacunes importantes" sur le territoire. Quatre nouveaux BUT devraient donc ouvrir progressivement entre 2024 et 2027 en génie chimique et génie des procédés ; en hygiène, sécurité, environnement ; en management, logistique et transport ; en sciences et génie des matériaux. En l’état actuel, les étudiants intéressés par ces domaines doivent se former à Saint-Quentin, Reims, Le Havre, Tourcoing ou Évry.
"J’ai demandé à la communauté urbaine de Dunkerque de nous trouver un bâtiment de 7 000 mètres carrés pour accueillir ces quatre nouveaux départements", explique Hassane Sadok. "Pour ce nouveau bâtiment, évidemment l’Ulco aura les moyens", lui répond Patrice Vergriete, maire (divers gauche) et président de la communauté urbaine de Dunkerque, lors d’une conférence de presse mardi 10 janvier 2023. "Ce sera très probablement une construction neuve quand tout le projet sera abouti. Nous avons identifié plusieurs sites à proposer très prochainement au président", annonce-t-il.
"Nous avons besoin des lycées professionnels et de l’université pour former les jeunes Dunkerquois", explique Patrice Vergriete. "Notre feuille de route économique devrait en effet nous amener 16 000 emplois, principalement industriels, dans les cinq à dix ans". L’élu a signé en septembre un "pacte éducatif" avec la préfecture, le rectorat, l’université du Littoral, la CCI, EDF, ArcelorMittal, le département du Nord et la région Hauts-de-France. L’un des objectifs est de diversifier et d’adapter l’offre de formation.
Deux fois plus d’élèves ingénieurs
Le développement de l’école d’ingénieurs du Littoral Côte d’Opale (Eilco), qui compte 673 élèves ingénieurs et 36 étudiants en master, est une autre priorité du prochain projet stratégique. "Nous allons créer de nouvelles filières d’ingénieurs et doubler les effectifs d'ici 2030", annonce Hassane Sadok. "Sur Dunkerque, nous travaillons sur l’urbanisme et la gestion de l’eau. À Calais, sur le génie civil et l’automatisme. À Saint-Omer sur l’écologie industrielle. À Boulogne, sur l’agroalimentaire", détaille-t-il. En 2030, l’université pourrait former 1 500 ingénieurs.
Ce projet s’inscrit dans le cadre plus large de l’alliance A2U, qui associe l’Ulco, l’université d’Artois et l’ UPJV (lire sur AEF info). "Notre objectif est de créer des écoles d’ingénieurs à l’Artois et à Amiens dès 2023 puis un Institut polytechnique, qui abritera ces écoles", explique Hassane Sadok. Les trois établissements viennent d’obtenir de la CTI l’autorisation d’ouvrir trois nouvelles filières d’ingénieurs en génie électrique à Béthune, en cybersécurité à Amiens et en logistique à Saint-Quentin. Ce projet est en gestation depuis 2019 (lire sur AEF info). Il doit faire l’objet d’un lancement officiel fin janvier à Calais.
Plusieurs enseignants-chercheurs de l’université sont aussi des élus locaux, maires ou conseillers régionaux. Les plus illustres sont Frédéric Cuvillier, maître de conférences en droit public, maire (PS) de Boulogne-sur-Mer et ancien ministre, et Daniel Fasquelle, professeur de droit privé et sciences criminelles, maire (LR) du Touquet et ancien député du Pas-de-Calais (de 2007 à 2020). L’établissement vient de recruter le polytechnicien Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, sur un poste de Past : il intervient dans deux masters (urbanisme et aménagement, gestion de l’environnement). Cette nomination a suscité des questions en interne sur le risque de conflit d’intérêts. "Qui mieux que lui comme professeur pour travailler sur l’urbanisme ? Son apport est d’ailleurs tout aussi précieux en recherche : il lance des pistes", commente Hassane Sadok.
vers un nouveau secteur santé
"Nous avons aussi la volonté de développer les effectifs dans le domaine de la santé, ce qui correspond à la demande des politiques de Boulogne-sur-Mer", indique Hassane Sadok. À vrai dire, les élus de Dunkerque sont tout aussi intéressés. "Cela a du sens d’ouvrir des formations en santé alors que 9 000 personnes n’ont pas de médecin traitant dans notre agglomération", argumente Patrice Vergriete.
Actuellement, l’Ulco est une université pluridisciplinaire sans secteur santé. Elle propose 80 places en Pass sur son site boulonnais grâce au concours de l’UPJV (lire sur AEF info). Une offre délocalisée qui ne fait pas le plein mais a quand même séduit cette année 70 étudiants
Un autre axe du projet stratégique portera sur l’internationalisation des formations. "Nous allons identifier un ou deux masters sur chaque site pour les décliner en français et en anglais, afin d’attirer de plus en plus d’étrangers", reprend Hassane Sadok. "Nous travaillons encore sur le modèle économique pour que ce soit rentable", précise-t-il. Il existe déjà un master en anglais à Calais mais son public est essentiellement francophone.
L’université compte actuellement 10 400 étudiants. "Je ne veux pas augmenter l’effectif au-delà des 10 000 car ce nombre d’étudiants correspond à notre potentiel enseignant", explique Hassane Sadok. L’enjeu est aussi de ne pas descendre en dessous de la barre des 10 000 : en 2014-2015, le nombre d’inscrits avait plongé à 7 000 étudiants.
"Pour maintenir notre effectif, il faut être attractif en créant régulièrement de nouveaux parcours", estime Sabine Duhamel, vice-présidente formation depuis quatre mandats. Les étudiants de licence sont recrutés sur le littoral. Ceux de master viennent parfois de plus loin. L’université mise aussi fortement sur l’apprentissage, avec un objectif de 1 500 apprentis en 2025, soit 400 de plus qu’aujourd’hui et 1 000 de plus qu’en 2016.
Des projets PIA portés avec les industriels
L’ancrage territorial de l’université passe enfin par la recherche. L’Ulco est ainsi partie prenante du projet "Dunkerque l’énergie créative", financé pour 37 M€ dans le cadre des "Territoires d’innovation" du PIA 3. La communauté urbaine de Dunkerque en est cheffe de file. Il s’agit de faire de ce territoire très pollué un "démonstrateur de l’industrie du XXIe siècle", en améliorant la qualité de l’air, en augmentant la part d’énergies renouvelables, en développant l’économie circulaire. "Nous travaillons avec GRDF, Arcelor Mittal, EDF ou encore Suez sur la valorisation de la biomasse et des déchets industriels pour les convertir soit en énergie soit en hydrogène", indique Edmond Abi-Aad, premier vice-président chargé de la recherche. "Nous apportons aussi notre expertise sur l’impact des émissions polluantes sur la santé", ajoute-t-il.
L’Ulco a aussi prévu de déposer un dossier dans le cadre de l’AMI du PIA 4 "Compétences et Métiers d’avenir", en s’associant avec Arcelor Mittal, Total, Engie et EDF. Nom de code du projet : "C-Décidé", pour "centre de développement de compétences pour une industrie décarbonée". "Ce projet s’appuie sur une GPEC territoriale commandée par la communauté urbaine de Dunkerque", décrit Arnaud Cuisset, vice-président délégué aux grands projets. "Nous voulons construire une offre de formation du bac-3 au bac+8 sur des métiers en tension mais aussi sur des nouveaux métiers. Nous proposons ainsi de mettre en réseau sept chantiers école, à l’université, à l’Afpa et chez des industriels".
L’UIco a voté un budget en déficit de 1,6 M€ pour 2023 : ce résultat comptable négatif correspond à la hausse de la facture énergétique. Ce déficit sera compensé par un prélèvement sur le fonds de roulement, qui passera de 13,7 M€ à 5,4 M€ (soit 20 jours de fonctionnement). Le montant de la CAF reflète ce déficit : elle s’établit à 400 000 euros, contre 2 M€ en temps normal. "Nous avons déjà réalisé un travail énorme pour limiter nos dépenses énergétiques, en refaisant l’intégralité de la toiture du bâtiment Citadelle à Dunkerque et la toiture d’un autre bâtiment à Calais", commente Hassane Sadok. "Nous sommes encore en difficulté sur trois bâtiments : la Maison de la recherche à Dunkerque, le site de Capécure à Boulogne-sur-Mer, qui va être traité dans les deux ans, et l’IUT de Saint-Omer, qui va être rénové sur fonds propres". Malgré ce budget dans le rouge, le président estime que les finances de l’université sont "saines".
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Sylvain Marcelli,
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