En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Les écoles d’ingénieurs sous tutelle du MESR totalisent 336 M€ de fonds de roulement en 2021. C’est 5 % de plus que le niveau de 2017. Rapporté aux dépenses de fonctionnement, le niveau moyen de fonds de roulement des écoles d’ingénieurs est nettement plus important que celui des universités : 124 jours en moyenne en 2021, contre 73 jours pour les universités. L’investissement cumulé y est cependant plus dynamique que les fonds de roulement sur la période 2017-2021 (+49 % contre +5 %).
Cette dépêche est en accès libre.
Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.
Nous nous sommes basés sur le jeu de données "Indicateurs financiers des opérateurs de l’enseignement supérieur français", mis en open data par le MESR. Les données y sont mises à jour deux fois par an :
Afin de disposer de données stabilisées, c’est-à-dire celles relevant des comptes financiers, nous n’avons pas pris en compte l’exercice 2022 et nous sommes concentrés sur les 5 exercices de 2017 à 2021.
Nous avons pris en compte les 30 écoles d’ingénieurs pour lesquelles les données financières étaient disponibles sur les 5 années, et avons fusionné de manière factice deux écoles pour les années où les établissements qui les composent aujourd’hui existaient de manière séparée, en additionnant leurs fonds de roulement : Centrale Lyon (l’ENI de Saint-Etienne étant devenue interne à cette dernière en 2021) et Centrale Lille Institut (l’ENS Chimie Lille étant devenue interne à l’école Centrale de Lille en 2020).
Face à la hausse des coûts de l’énergie, les établissements de l’enseignement supérieur ont été invités à mobiliser leur "fonds de roulement dormant". Les écoles d’ingénieurs sont concernées au même titre que les universités. Mais quel est l’état de l’ensemble des fonds de roulement des écoles d’ingénieurs en 2022, et comment ces derniers ont-ils évolué ces cinq dernières années, relativement aux dépenses de fonctionnement et à l’investissement ?
des fonds de roulement en jours plus élevés que dans les universités
Les 30 écoles d’ingénieurs pour lesquelles nous disposons des données financières totalisent 336 M€ de fonds de roulement en 2021. Cette somme est logiquement bien inférieure à celle comptabilisée pour 68 universités, qui s’élève à 2,76 Md€ (lire sur AEF info). Cependant les fonds de roulement rapportés aux dépenses de fonctionnement sont bien plus importants dans les écoles d’ingénieurs que dans les universités. Pour les 30 écoles d’ingénieurs, de 2017 à 2021, ils sont passés en moyenne de 138 à 124 jours de dépenses de fonctionnement.
Ces moyennes recouvrent des situations bien diverses selon les écoles :
Dans la visualisation ci-dessous,
retrouvez à gauche, pour chaque école, le montant de fonds de roulement en moyenne sur 2017-2021, en jours de dépenses de fonctionnement. L’épaisseur de la barre varie en fonction de son montant en euros.
Puis examinez, au milieu, ce que cela représente en années d’investissements.
À droite, retrouvez ce que représente la trésorerie en moyenne de l’établissement sur la période, le fonds de roulement permettant de répondre aux besoins de trésorerie.
Les écoles sont classées par ordre décroissant de leur fonds de roulement moyen en années d’investissement. Afin de donner à voir des ensembles comparables, nous avons distingué les universités selon leur appartenance aux quatre groupes comptables, définis par le décret relatif aux emplois d’agent comptable et de directeur général des services (1).
En volume, dans les écoles groupe III, le fonds de roulement net moyen sur cinq ans se situe entre 1,3 M€ (à l’ENSAIT de Roubaix) et 14,5 M€ (à l’université de technologie de Belfort-Montbéliard).
Dans celles du groupe II, il se situe entre 12 M€ (à l’Insa de Toulouse) et 74,1 M€ (à CentraleSupélec).
Il est à noter que le niveau de CentraleSupélec est exceptionnel parmi les écoles d’ingénieurs. "Le volume de notre fonds de roulement n’est pas dû à un excédent de subventions publiques", explique Vincent Jolys, DGS de CentraleSupélec. "L’école génère à peu près 50 % de ressources propres et 50 % de SCSP. Et la SCSP couvre à peine la masse salariale sur le plafond 1 (les emplois pérennes). Les 58 M€ de fonds de roulement qui apparaissent à notre compte financier 2021 ont été constitués au fil du temps, de ce que l’école a été capable de lever en matière de ressources propres." Par ailleurs, précise-t-il, sur ces 58 M€, 18,5 M€ correspondent à des dépenses gagées "pour l’essentiel par des restes à réaliser sur contrats de recherche".
l’investissement est globalement plus dynamique que les fonds de roulement
Entre 2017 et 2021, l’investissement cumulé des 30 écoles d’ingénieurs a davantage augmenté (de 102,6 M€ à 153,5 M€, soit une augmentation de 49 %) que les fonds de roulement cumulés (passant de 320 M€ à 336,5 M€, soit une augmentation de 5 %).
Pour rappel, dans les universités, les fonds de roulement moyens sur cinq ans représentent entre un trimestre (à l’université Paris Saclay) et 9 ans d’investissement (à l’université Paris-II). (lire sur AEF info)
CentraleSupélec est l’école qui présente le fonds de roulement net moyen sur cinq ans le plus important (74,1 M€), et le 4e le plus important lorsqu’on le rapporte aux dépenses de fonctionnement (320 jours). Cependant, rapporté aux investissements sur cinq ans, le fonds de roulement de CentraleSupélec représente 1,6 an, ce qui le place dans la moyenne basse. "Cette moyenne sur cinq ans est brouillée par une grosse opération immobilière : en 2017 et 2018 on a des niveaux d’investissement qui sont bien supérieurs à ce qu’on fait habituellement", explique Vincent Jolys, DGS de l’établissement. "Hors immobilier, nous avons un besoin de financement de l’investissement qui n’est pas très important, autour de 4 à 5 M€ par an".
Des opérations immobilières exceptionnelles. "Si nous avons généré des fonds de roulement, c’est parce qu’on a des besoins en matière immobilière : la transformation du bâtiment Bréguet, bâtiment historique de Supélec, datant des années soixante-dix. Pour cette opération de restructuration, à 110 M€, le plan de financement prévoit que l’école apporte 25 M€ de fonds propres qui seront prélevés sur fonds de roulement. Cela représente les 3/4 de notre fonds de roulement mobilisable. Par ailleurs, nous avons sur le plateau de Saclay deux bâtiments neufs mis en service en 2017. L’un est un PPP et le GER est intégré dans le plan de financement. Mais pour l’un d’entre eux, qui est en maîtrise d’ouvrage publique, les premières dépenses de GER arrivent, cinq ans après la mise en service, avec des premiers renouvellements de matériels, notamment audiovisuels. Le fonds de roulement est là pour nous permettre de financer ces pics de GER."
Un budget global en déficit anticipé. CentraleSupélec est-elle donc dans une position financière enviable ? "Si nous avions eu la même conversation l’année dernière, je vous aurais dit sereinement : oui, on est plutôt pas mal, répond Vincent Jolys. Après avoir connu, lors de la fusion, des moments difficiles sur le plan financier, nous avions réussi à stabiliser la situation. Mais nos marges de manœuvre sont grignotées par les dépenses de fonctionnement, notamment la hausse des coûts de l’énergie, et par l’augmentation masse salariale. Du coup le résultat s’amenuise et ce que nous pouvons verser au fonds de roulement s’amenuise aussi, posant à terme la question de notre capacité à maintenir en état notre patrimoine."
"Pour 2023, nous avons présenté un budget principal à l’équilibre, et un budget global en déficit. C’était anticipé. Cela est lié à la mobilisation du fonds de roulement pour financer des investissements immobiliers. Ça n’est donc pas lié à notre incapacité à équilibrer les dépenses de fonctionnement, même si c’est tendu cette année."
"C’est un des enjeux du plan stratégique de CentraleSupélec, de générer de nouvelles ressources propres, ajoute-t-il. Il faut qu’on arrive à maintenir notre capacité à générer du fonds de roulement si l’on veut faire face à nos engagements immobiliers. Autrement, on va faire ce qu’on a fait pendant très longtemps dans l’immobilier universitaire, c’est-à-dire construire des bâtiments, qu’on n’entretiendra pas, et puis au bout de 20 ou 30 ans, il faudra tout mettre par terre et tout reconstruire. Ce qui, en termes économiques, n’est pas satisfaisant."
Une trésorerie confortable… pour le moment. Par ailleurs, la trésorerie moyenne de CentraleSupélec sur cinq ans est la plus importante de toutes les écoles d’ingénieurs. "On a bénéficié d’un emprunt de 25 M€ en 2017 pour couvrir en trésorerie la totalité de l’opération PPP, explique Vincent Jolys. Aujourd’hui on a commencé à consommer cet emprunt, mais il est encore dans notre trésorerie, et il permet de couvrir les variations du PPP. Nous avons donc une trésorerie qui est assez confortable aujourd’hui, mais qui va baisser à partir du moment où nous consommerons le fonds de roulement et que nous avancerons dans l’exécution du contrat de partenariat."
Lorsqu’une substance toxique est utilisée illégalement par un employeur, les salariés qui y ont été exposés peuvent obtenir une indemnisation réparant l’atteinte à leur dignité, distincte de celle qui répare leur préjudice d’anxiété. C’est ce que retient la Cour de cassation dans un arrêt du 8 février 2023 qui figurera au rapport annuel. L’affaire concerne un site de Rhône Poulenc chimie, devenu Rhodia opérations, qui avait continué à utiliser de l’amiante illégalement entre 2002 et 2005.
Vous souhaitez contacter
Alexiane Lerouge,
journaliste