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Emmanuelle Garnier : L'université Toulouse-II "a dépassé certaines limites qu’elle pensait infranchissables"

Élue en 2018 dans un établissement qui venait de connaître une crise interne profonde, Emmanuelle Garnier s’était donné comme objectif premier de "refaire communauté". À l’issue de son mandat, marqué par la pandémie de Covid-19 ou encore la mise en œuvre du Rifseep et de la LPR, elle estime l’établissement a dépassé "certaines limites qu’il pensait infranchissables", explique-t-elle à AEF info le 6 décembre 2022. Celle qui est candidate à un second mandat veut également que son établissement soit "extrêmement présent dans la mise en œuvre de l’université de Toulouse". Par ailleurs, Emmanuelle Garnier a été nommée administration provisoire de Toulouse-II depuis la fin de son mandat le 29 novembre 2022. Les élections aux conseils centraux de l’établissement se dérouleront les 31 janvier et 1er février 2023.

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Emmanuelle Garnier, présidente de l'université Toulouse-II Jean-Jaurès. Droits réservés - DR - © UT2J

AEF Info : En 2018, l’une de vos priorités était de renouer le dialogue en interne (lire sur AEF info). Quatre ans plus tard, avez-vous atteint cet objectif ?

Emmanuelle Garnier : Notre premier objectif, en effet, était de refaire communauté. Notre communauté avait été fortement ébranlée par la crise de 2018 et il était nécessaire de renouer un dialogue de confiance pour retrouver un environnement de travail et d’études apaisé. C’était le préalable à l’action politique que nous souhaitions conduire. Au terme des quatre années de mandat, je crois pouvoir dire que cet objectif a été atteint. Nous avons fait la démonstration qu’une façon de travailler plus harmonieuse et plus respectueuse était possible, sans que cela ne dévoie les valeurs dans lesquelles se retrouve l’université. C’est une réussite collective.

AEF info : Vous avez été élue fin 2018, après plusieurs mois d’occupation et de tensions sociales (lire sur AEF info). Puis, est arrivée la pandémie. Avez-vous pu mettre en place le programme sur lequel vous vous êtes fait élire ou avez-vous dû gérer une succession de crises ?

Emmanuelle Garnier : Nous avons dû, bien sûr, gérer les crises. Et cela n’a pas été une mince affaire. Mais cette situation de crise – de crises successives en réalité – n’a pas empêché la réalisation de notre programme. Pendant le mandat, notre établissement a beaucoup avancé, dépassant certaines limites qu’il pensait infranchissables. Cela s’explique par la convergence et l’articulation de trois facteurs.

 

"Ces crises ont pu finalement agir comme des leviers pour accélérer le changement."

 

Le premier tient à la vision portée par l’équipe présidentielle, à la méthode que nous avons privilégiée. Nous avons donné des impulsions, expliqué notre action et accompagné les évolutions, et ce de manière à fédérer largement autour du projet que nous portions pour l’établissement. Le deuxième facteur réside justement dans les crises que nous avons traversées. Sans bien sûr minorer les effets négatifs qu’elles ont eus sur tout un chacun, ces crises ont pu finalement agir comme des leviers pour accélérer le changement. La crise sanitaire nous a, par exemple, permis de développer de façon significative les usages du numérique et d’installer solidement le télétravail dans notre organisation. Plus récemment, je pense aussi au plan de sobriété énergétique qui, dans notre université, vient "booster" une trajectoire de transition écologique que nous avions initiée depuis quelques années. Le troisième facteur – le plus important sans doute – concerne la volonté de la communauté universitaire elle-même de faire avancer notre établissement. Pendant ces quatre années, nous avons su nous avons su redonner du sens à notre travail et démontrer la force du collectif, de son engagement, particulièrement au moment de la crise sanitaire.

Que ce soit dans la gestion des crises ou dans le déploiement de son action politique, l’équipe présidentielle a eu à cœur de servir les intérêts de notre université, en veillant à ce qu’elle ne soit plus ballottée au gré des mandats politiques. Cela a demandé une capacité à projeter l’établissement dans un temps long, c’est-à-dire à 10-15 ans, et tracer une trajectoire pluriannuelle solide. Pour cela, une compréhension fine de l’enseignement supérieur et de la recherche, de ses enjeux et de ses perspectives d’évolution, était nécessaire. Mon engagement au niveau national, à France Universités, a ainsi été très utile.

AEF info : Votre mandat a été marqué par la crise sanitaire du Covid et son impact sur la vie étudiante. Quelles conclusions avez-vous tirées sur les aides aux étudiants ?

Emmanuelle Garnier : Le Covid nous a précipités dans une autre dimension, avec des urgences, notamment sur l’équipement en matériel informatique et une adaptabilité de tous les instants. Cette crise a aussi mis en lumière – et renforcé – des situations de précarité matérielle, économique et de fragilité psychologique des étudiants. Face à cela, nous avons souhaité apporter des réponses les plus adaptées, en dialogue avec les partenaires (Crous, UFTMiP et région Occitanie, notamment). En interne, nous avons fait en sorte de pouvoir mieux mobiliser les fonds CVEC et nous avons ainsi renforcé significativement notre dispositif d’aides sociales et psychologiques. Ce dispositif a d’ailleurs été maintenu une fois la crise Covid terminée.

Mais un élément nous est apparu : les aides existantes sont assez peu connues. L’établissement peut donc avoir une politique d’aide sociale très forte, et rater sa cible. Nous avons musclé l’information en envoyant des SMS à l’ensemble des étudiants. Nous voulons également normaliser la demande en insistant sur l’idée qu’il ne faut pas attendre d’être dans la grande précarité pour franchir le pas d’une demande. Enfin, nous avons diversifié davantage nos aides. C’est le cas de l’aide aux permis de conduite dont les étudiants ont besoin pour travailler ou faire des stages. Flécher une aide qui est du domaine de l’ordinaire et donc non stigmatisante, permet de toucher plus de monde. C’est le cas aussi de la politique d’aide à l’équipement informatique. Nous avons désétiqueté cette aide sociale pour un affichage plus technique qui va en permettre la normalisation.

 

"La mise en place du Rifseep est un exemple de réalisation à laquelle nous pouvons aboutir en assumant le concept d' 'optimisation financière'."

 


AEF info : Au cours de ce mandat, vous avez installé le Rifseep. Comment avez-vous procédé ?

Emmanuelle Garnier : Pendant notre mandat, nous avons mené plusieurs chantiers importants dans le domaine des ressources humaines, parmi lesquels la mise en place du Rifseep, en effet. Notre université était en retard et il fallait déverrouiller la question du régime indemnitaire pour les personnels Biatss qui, jusqu’à présent, fonctionnait quasi exclusivement selon le critère d’ancienneté. Pour ce faire, nous avons souhaité tracer un chemin vertueux, où le Rifseep n’impliquerait de perte pour personne. Pour y parvenir, cela supposait deux choses : une analyse de la situation de chaque agent et une marge financière pérenne. Aujourd’hui, le Rifseep nous coûte 3,2 M€ par an, dont 360 000 € qui ont été injectés spécifiquement pour qu’il n’y ait pas de recul individuel. Le coût lié à la mise en œuvre du Rifseep a d’abord été couvert par un financement obtenu dans le cadre du dialogue de gestion, puis par une refonte de la gestion des allocations chômage qui dégage une économie substantielle permettant le financement à long terme du nouveau dispositif. La mise en place du Rifseep est un exemple de réalisation à laquelle nous pouvons aboutir en assumant le concept d' "optimisation financière". Dans un contexte où la dotation de l’État est insuffisante par rapport aux besoins, nous devons travailler à créer des marges de manœuvre pour donner des moyens à l’action.

AEF info : Avez-vous également profité de la mise en place du Rifseep pour revoir les rémunérations des vacataires et des contractuels ?

Emmanuelle Garnier : Le Rifseep ne concerne que les personnels titulaires. Or, nous avons souhaité profiter de sa mise en place pour revaloriser également les rémunérations des agents non titulaires. Ceci étant, la situation des ANT reste encore insatisfaisante et une prochaine étape pourra être l’élaboration de mécanismes pour leur permettre des progressions de carrière. Pour les personnels en CDD, ou même en CDI, la rémunération n’évolue pas forcément au cours des années. Cela crée des inégalités entre titulaires et non-titulaires, parfois entre des personnels qui pourtant font le même travail. La question est : comment articule-t-on la progression de carrière des contractuels avec celle des fonctionnaires ? Il y a toute une politique à construire. C’est un chantier qui, dans la perspective d’un nouveau mandat, compte parmi les priorités pour nous. Nous avons repéré les lignes budgétaires où notre établissement peut être plus vertueux et c’est ce qui nous permettra de dégager des moyens supplémentaires pour mettre en place cette politique, en dialogue étroit avec les instances de dialogue social.

AEF info : La LPR a également été adoptée pendant votre mandat (lire sur AEF info). Comment vous êtes-vous saisi des différents dispositifs ?

Emmanuelle Garnier : La LPR a amené beaucoup d’éléments nouveaux. Très rapidement, au sein de l’établissement, nous avons mis en place un groupe de travail assez large et représentatif pour en examiner finement les différentes dispositions. Il y a eu, par ailleurs, un travail très conséquent réalisé dans les instances – particulièrement le Cac restreint – pour la mise en œuvre de certaines de ces dispositions dont la voie d’accès temporaire au corps des PU et la mise en place du Ripec. Certaines dispositions de la LPR sont sensibles et doivent être instruites avec prudence. Je pense notamment aux chaires de professeur junior ou aux CDI de mission scientifique. Concernant les chaires de professeur junior, il s’agit d’un dispositif assez éloigné des valeurs portées par notre établissement et, par ailleurs, les expérimentations menées par les autres établissements débouchent sur un constat assez mitigé. Pour les CDI de mission scientifique, la position de l’établissement n’est pas encore stabilisée, et il s’agira d’intégrer ce nouveau format dans une réflexion plus large sur les personnels contractuels.

AEF info : Les effectifs étudiants de l’université augmentent, contrairement à la subvention pour charges de service public. Comment résolvez-vous cette équation budgétaire ?

Emmanuelle Garnier : La dotation récurrente augmente très peu. Elle est le fruit d’un système d’allocation de moyens qui n’a pas été révisé depuis de nombreuses années, malgré une hausse des effectifs étudiants et une augmentation des responsabilités qui incombent aux établissements. C’est là un constat que nous faisons depuis trop longtemps, et j’appelle de mes vœux l’ouverture d’un chantier avec le ministère pour repositionner des bases de calcul des dotations en les corrélant de nouveau avec la réalité concrète des établissements. Quelles sont nos solutions dans cette attente ? Il en existe plusieurs, que nous cherchons à combiner : continuer à porter avec force des demandes de moyens pérennes auprès de la tutelle ; augmenter nos ressources propres, particulièrement via les appels à projets sur fonds publics ; et enfin, comme je le disais tout à l’heure, dégager des marges de manœuvre en optimisant la gestion de nos ressources actuelles. Mais malgré tous ces efforts, nous sommes dans une situation de grande tension qui fragilise notre capacité à remplir au mieux nos missions d’enseignement supérieur et de recherche.

AEF info : Vous êtes peu intervenue publiquement dans la réflexion sur la politique de site alors même que vous étiez très présente dans les discussions menées en interne. Comment l’université Toulouse-II s’inscrit-elle dans ce changement ?

Emmanuelle Garnier : Tout au long du processus d’élaboration du programme Tiris (lire sur AEF info) et de création de l’université de Toulouse (lire sur AEF info), j’ai préféré, en effet, éviter les expressions publiques tonitruantes qui, finalement, n’avaient d’autre effet que de freiner le travail collectif, de terrain, réalisé avec les communautés universitaires. Pour autant, j’ai voulu que l’UT2J soit une contributrice majeure de la réflexion et j’ai ainsi privilégié un dialogue serein avec mes homologues des autres établissements et surtout une véritable dynamique de concertation au sein de mon établissement. C’est ainsi que l’UT2J a pu tenir une position de cohérence et de constance pour finalement jouer un rôle pivot dans le positionnement du projet porté par l’Université de Toulouse.

 

"Il s’agit désormais pour notre université d’être extrêmement présente dans la mise en œuvre de cette nouvelle Université de Toulouse, pour en être la co-pilote attentive, tout à la fois ambitieuse et précautionneuse, afin de garder le cap."

 

Le fait que le projet Tiris soit très orienté vers les SHS est une vraie reconnaissance de notre établissement. Il s’agit désormais pour notre université d’être extrêmement présente dans la mise en œuvre de cette nouvelle université de Toulouse, pour en être la co-pilote attentive, tout à la fois ambitieuse et précautionneuse, afin de garder le cap inclusif, transversal et équilibré que nous nous sommes fixé. L’expérimentation doit maintenant faire la démonstration que ce format est intelligent et qu’il a de l’avenir. Avec les réflexions menées au niveau international qui remettent en cause les fondements d’une évaluation excessivement basée sur le quantitatif, dans le cadre de la science ouverte et de la coalition COARA (coalition on advancing research assessment, coalition pour l’avancement de l’évaluation de la recherche), le projet toulousain est complètement dans l’air du temps. Nous sommes dans un changement de paradigme.

AEF info : Êtes-vous candidate à la présidence de l’UT2J pour un second mandat ?

Emmanuelle Garnier : Je suis en effet candidate pour un second mandat. Je veux continuer à servir l’établissement, en prolongeant et renforçant l’action conduite depuis quatre ans.

LE bilan de la mandature retrace les "chantiers majeurs de transformation" d’UT2J

 

"Quand notre communauté est rassemblée, elle est capable de surmonter les difficultés, de relever les défis auxquels elle doit faire face, d’occuper pleinement sa place et de rayonner comme la grande et belle université qu’elle est". Tel est l’enseignement qu’Emmanuelle Garnier tire de ces quatre années de gouvernance, dans un bilan de sa mandature. Dans un document de 46 pages, son équipe dresse la liste des "chantiers majeurs de transformation" pour l’établissement. "Certains répondaient à une urgence manifeste, d’autres à une temporalité nationale, d’autres encore à des problématiques moins apparentes quoique névralgiques", rapporte la présidente de Toulouse-II.

Sont cités :

  • l’évaluation du HCERES et l’accréditation des formations ;
  • l’élaboration et la signature avec l’État du volet établissement du contrat de site 2021-2026, qui "fixe la trajectoire de l’UT2J pour les années à venir avec des plans importants associés" : plan égalité, schéma directeur du handicap, schéma d’amélioration de la vie étudiante ;
  • l’accompagnement du projet de l’administration et la rénovation de nombreux outils d’aide au pilotage ;
  • l’installation du télétravail, "impliquant des changements profonds dans les habitudes de travail qu’il faut encore accompagner" ;
  • l’adoption d’un nouveau régime indemnitaire (Rifseep) qui "permettra, à terme, de mieux prendre en compte les différents niveaux de responsabilité des personnels Biatss" ;
  • la mise en œuvre des promotions de personnels rendues possibles par la loi de programmation de la recherche ;
  • l’amélioration de l’accompagnement des chargés d’enseignement vacataires à travers notamment la possibilité d’un paiement mensualisé ;
  • la consolidation du dialogue social avec un "agenda intense" de concertation dans les instances dédiées ;
  • "la résolution de situations conflictuelles enkystées dans l’établissement".
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Gwénaëlle Conraux, journaliste