Somme : un collège ajoute une heure par jour aux élèves de 5e pour améliorer leurs méthodes de travail

"Il faut réconcilier les élèves fâchés avec les mathématiques", déclare Pap Ndiaye aux Échos le 13 novembre 2022. Le ministre présente sa "stratégie mathématiques" qui prévoit des mesures pour tous les niveaux de la scolarité. Au lycée, les 1h30 de math en 1re générale seront obligatoires pour tous les élèves n’ayant pas choisi la spécialité math et un "module de réconciliation" avec cette discipline sera créé en 2de. En 6e, il souhaite créer des modules de "consolidation" et d'"approfondissement". Le plan comporte aussi des actions pour encourager l’égalité filles-garçons dans cette matière.

Sortir du cours magistral, cesser de vouloir "tout contrôler", "lâcher prise", selon les termes du principal Francis Bignoli : c’est l’injonction qui est faite aux enseignants du collège d’Auxonne qui testent avec des élèves de 6e la classe autonome. Les élèves décident de leur organisation en conseil coopératif. Ils s’auto-évaluent avant de passer devant un conseil de réussite qui se substitue au conseil de classe. Et, dans certaines matières, ils choisissent individuellement ce qu’ils vont travailler en classe. À l’issue de l’année, le bilan tiré de cette expérimentation est positif. "Par rapport aux autres classes de 6e, nous avons intégré plus d’enfants en difficulté (15 % de plus)", explique Sophie Abric, professeure de français. Pourtant, alors que "nous sommes partis de plus bas, nous les avons emmenés plus haut". Reportage à l’occasion du déplacement du recteur, le 11 mai 2022.

Alors que le primaire et le lycée ont été réformés sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, le collège n’a quasiment pas été touché. Jean-Michel Blanquer a indiqué qu’il allait désormais s’agir de "travailler sur la question du collège". Des députés LREM et certains candidats à la présidentielle ont aussi pris position sur la manière dont ce niveau de scolarité devrait évoluer. Du côté des syndicats, on demande surtout de temporiser. Le SNPDEN-Unsa propose de faire un bilan de la réforme de 2016 avant d’en engager une autre. Le SE-Unsa assure que les professeurs veulent qu’on les "laisse tranquilles". Néanmoins, le constat sur les difficultés du collège est partagé. Le collège, "parent pauvre du second degré" selon Jean-Paul Delahaye, "n’a jamais marché", estime Roger-François Gauthier. Le Snes-FSU demande surtout un allègement des effectifs, quand le Snalc propose un collège modulaire.