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Si les entreprises se sont largement saisies de la question du climat, elles restent frileuses à s’emparer de la question de la biodiversité. À l’occasion d’une matinée organisée par l’Institut français des administrateurs, Fabrice Bonnifet, président du C3D, Antoine Denoix, dirigeant d’Axa Climate, Hélène Soubelet, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et Hélène Auriol Potier, administratrice chez Accor et Safran, ont fait le point sur les freins à une meilleure prise en compte de la biodiversité par les entreprises.
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table ronde de l'IFA Droits réservés - DR - AH
À peine 27 % des conseils d’administration français traitent des sujets de biodiversité. C’est par ce constat qu’Hélène Auriol Potier, administratrice chez Accor et Safran et vice-présidente du groupe de travail ESG à l’IFA (Institut français des administrateurs), lance la matinée consacrée à la prise en compte de la biodiversité par les conseils d’administration organisée, mardi 27 septembre, par l’IFA. Car si les entreprises hexagonales se sont d’ores et déjà saisies des questions climatiques en intégrant la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans leur stratégie, "il faut reconnaître qu’elles sont encore peu matures sur le sujet de la biodiversité", pointe Antoine Denoix, PDG d’Axa Climate.
Des difficultés pour définir la biodiversité
La faute notamment à la difficulté pour définir le sujet. "La prise de conscience est faite", assure Hélène Auriol Potier, "mais il reste un problème de clarté : quels sont les indicateurs à prendre en compte ? Quels outils utiliser pour la mesurer ?"
Face à cette difficulté, Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, propose de se référer à cinq facteurs en lien avec les travaux de l’IPBES (le Giec de la biodiversité) : "Le premier, et le plus important, c’est le changement d’usage des terres qui détruit les habitats." Le deuxième prend en compte l’exploitation des ressources, c’est le cas de la pêche ou de la chasse par exemple. Viennent ensuite la pollution, le changement climatique et la propagation des espèces exotiques envahissantes. "Chaque entreprise doit se demander quel est l’impact de son activité sur ces cinq sujets et comment elle peut le réduire voir créer un impact positif", ajoute la chercheuse.
Des indicateurs déjà existants
Cette empreinte est résumée par le GBS (Global Biodiversity Score). Mis en place par CDC Biodiversité, ce score fait le lien entre l’activité de l’entreprise et les pressions que cette dernière fait peser sur la biodiversité. "Les entreprises ont besoin de métriques synthétiques", confirme Antoine Cadi, directeur de l’organisme, "pour parler aux entreprises et aux investisseurs, il y a besoin d’objectiver les données un peu comme le fait l’équivalent CO2 pour le climat". À l’heure actuelle, 40 entreprises dont Schneider Electric ont déjà fait évaluer leur GBS. Par ailleurs, quinze sociétés de conseil accompagnent déjà les sociétés françaises sur le sujet.
"Les indicateurs existent déjà et sont connus. Ce sont ceux qui veulent ralentir la prise en compte de la biodiversité qui demandent plus d’outils de mesures", accuse Fabrice Bonnifet, président du C3D (Collègue des directeurs du développement durable). Ce dernier recommande d’ailleurs l’intégration, dans la comptabilité, du coût des ressources naturelles et de la préservation des écosystèmes nécessaires à la poursuite de l’activité de l’entreprise. Ce coût pourrait également être intégré dans le prix au client. "C’est la seule manière d’avoir des stratégies pérennes sur le sujet", ajoute Fabrice Bonnifet.
De son côté, Hélène Auriol Potier suggère d’indexer une partie de la rémunération des dirigeants sur la protection de la biodiversité. "Pour que les entreprises passent à l’action, il leur faut une connaissance du sujet. C’est pourquoi les scores comme le GBS sont essentiels. Mais une fois la connaissance acquise, vient le temps des choix. C’est pourquoi des indicateurs comme l’indexation des bonus sont essentiels", ajoute l’administratrice. Une étape qui semble encore loin d’être acquise : "À l’heure actuelle, trop peu sont les entreprises à avoir des métriques biodiversité dans leurs objectifs", déplore Hélène Auriol Potier.
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Adeline Haverland,
journaliste