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Deux maisons de santé pluriprofessionnelles universitaires ont été labellisées le 27 juin 2022 par l’ARS Bretagne et l’université Rennes-I, conformément à l’arrêté du 18 octobre 2017 fixant les modalités de fonctionnement de ces structures. Leur objectif : développer la formation et la recherche en soins primaires. Pour obtenir le label, les maisons de santé doivent compter dans leurs rangs un enseignant titulaire universitaire de médecine générale et un chef de clinique. "Une contrainte qui explique que le dispositif reste confidentiel", observe Marine Chauvet, directrice adjointe à l’ARS.
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Signature de la convention entre les maisons de santé , l'ARS Bretagne et Rennes-I, le 27 juin 2022 à Rennes.
Les maisons de santé de Rennes Nord-Ouest (Ille-et-Vilaine) et de Lib&Rance (Dinan/Quévert, Côtes-d’Armor) ont été labellisées maisons de santé pluriprofessionnelles universitaires, le 27 juin 2022, par l’ARS Bretagne et Rennes-I. Il s’agit des deux premières structures labellisées en Bretagne. "Le dispositif reste confidentiel, y compris au niveau national, car les conditions de labellisation sont assez contraignantes", souligne Marine Chauvet, directrice adjointe soins de proximité et formation à l’ARS Bretagne.
Pour prétendre à ce label "universitaire", les maisons de santé pluriprofessionnelles doivent attester de :
Elles s’engagent également sur le déploiement d’actions de recherche en soins primaires et en médecine générale. La labellisation impose à la maison de santé pluriprofessionnelle de compter dans ses rangs :
"Vu la faiblesse de la ressource médicale en médecine générale dans les universités, cette double condition représente aujourd’hui une véritable contrainte", estime Marine Chauvet. "La montée en charge très progressive des enseignants de médecine générale dans les facultés de médecine fait qu’il y a encore peu de médecins généralistes qui enseignent". Le Dr Anthony Chapron, médecin à la maison de santé de Dinan/Quévert, et directeur du département de médecine générale de la faculté de médecine de Rennes-I, renchérit : "avoir, dans une même maison de santé, plusieurs médecins avec un statut universitaire, ça met la barre assez haut !"
RENFORCER LES LIENS ENTRE MÉDECINE DE VILLE ET UNIVERSITÉ
Et pourtant, Anthony Chapron est convaincu de l’intérêt des maisons de santé pluriprofessionnelles universitaires, qui, en obtenant le label, s’engagent avec l’ARS et l’université à développer la formation, mais aussi la recherche en soins primaires. "il y a une recherche médicale et para-médicale hors du secteur hospitalier, avec des personnels compétents", estime le médecin. "C’est le pendant ambulatoire de la recherche hospitalo-universitaire, où l’on trouve des patients plus triés, et souvent plus sévères. Nous, médecins généralistes, sommes en contact avec la population générale. C’est ce que dit le 'carré de Wight' : au cours d’un mois, sur 1 000 habitants exposés à un problème de santé, 250 consultent un médecin, et une seule personne est hospitalisée dans un CHU. Les futurs médecins sont formés dans des CHU, alors que ce n’est pas là qu’ils verront la majorité de la population générale." Pour Marine Chauvet, les maisons de santé pluriprofessionnelles universitaires vont justement permettre de "renforcer les ponts entre la médecine de ville et l’université".
Anthony Chapron donne l’exemple des patients présentant des polypathologies et des multimorbidités, qu’il voit régulièrement en consultation. "Aujourd’hui, les recommandations se font pathologie par pathologie, alors que notre problématique, c’est le traitement des patients dans leur globalité. Certains cumulent un diabète de type 2, une BPCO et une dépression… Tout ça à traiter en prenant en compte leur situation sociale ou professionnelle."
UNE LABELLISATION "honorifique"
En matière de recherche, ces maisons labellisées auront également un rôle important, "pour co-construire des protocoles de recherche avec les CIC, être à l’origine d’une thématique de recherche, inclure des patients dans un protocole, constituer des bases de données cliniques…", liste Anthony Chapron. Il mentionne une recherche de l’Inserm sur le repérage précoce des patients souffrant de BPCO, qui passe par le recrutement de patients en soins primaires. Cette étude a mobilisé 47 médecins généralistes bretons, qui ont inclus 3 000 patients dans le protocole en quatre mois, "illustration du potentiel de cette recherche clinique en situation de premier recours".
Si le dispositif des maisons de santé pluriprofessionnelles universitaires présente un réel intérêt, la labellisation "reste honorifique", souligne Anthony Chapron, qui regrette qu’elle ne s’accompagne d’aucun financement ou mise à disposition de moyens matériels ou humains. "Ce serait par exemple pertinent de financer des postes d’attachés de recherche clinique au sein de ces maisons labellisées", propose-t-il.
Marine Chauvet reconnaît que la labellisation "ne donne rien, financièrement parlant", "si ce n’est une reconnaissance, et la mise en lumière d’organisations entre professionnels de santé qui s’investissent dans la formation et la recherche". Elle rappelle cependant que toutes les maisons de santé bénéficient d’un financement de l’Assurance maladie. Par ailleurs, afin de soutenir l’émergence et de renforcer la filière d’enseignement de médecine générale, l’ARS accompagne l’installation et l’activité des médecins généralistes chefs de clinique en leur versant une sorte de garantie de ressources.
Elle ajoute que l’ARS soutient également le réseau de recherche en soins primaires ESPRIT, en finançant le coordonnateur depuis trois ans. "Enfin, depuis janvier 2022, la Bretagne finance l’activité universitaire de six médecins généralistes en tant qu’assistants universitaires de médecine générale ; quatre sont soutenus par l’ARS et deux supplémentaires sont en projet, et devraient être financés par le département des Côtes-d’Armor", précise-t-elle.
Saisie pour avis d’un projet d’ordonnance réformant le statut juridique et fiscal des CPTS et des maisons de santé (MSP) et sur un projet de décret sur les groupements d’employeurs constitués en sociétés interprofessionnelles de soins ambulatoires (Sisa), l’UNPS a rendu un avis négatif lundi 29 mars 2021. Elle émet des réserves à la fois sur la forme de cette consultation et sur le fond des mesures envisagées. Elle juge qu’elles favorisent le salariat des professionnels de santé au sein de la Sisa et compliquent l’exercice professionnel au sein de ces Sisa.
Une rémunération moyenne de 66 000 euros est versée en mai-juin 2018 aux 538 maisons de santé pluri-professionnelles ayant adhéré à l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) d'avril 2017, annonce la Cnam. Cette rémunération varie en fonction de l'atteinte d'objectifs comme l'accès à des soins soins non programmés ou l'amplitude des horaires d'ouverture au public de la MSP. Au total, l'assurance maladie versera 35,6 M€ à ces structures au titre de l’année 2017, soit un quasi doublement qui traduit l'augmentation du nombre de structures et de la patientèle prise en charge.
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Diane Scherer,
journaliste