En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Les revalorisations salariales des professionnels de l’accompagnement social et médico-social coûteront 16 M€ à la ville de Paris cette année et 30 M€ en 2023, annonce la collectivité le 10 juin 2022. Prévues par plusieurs décrets d’avril 2022 sur le "Ségur 3", ces augmentations de salaires visent à remédier au déficit d’attractivité de ces métiers. Près de 4 500 agents parisiens devraient être concernés à partir de septembre. Parmi eux, 500 soignants et secrétaires médicales et sociales qui ne figuraient pas dans la liste fixée par l’État.
Cette dépêche est en accès libre.
Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.
La mairie de Paris a décidé d'inclure 500 agents supplémentaires dans la liste des bénéficiaires des revalorisations salariales prévues par le Ségur du social Photo by Rémi Walle on Unsplash
Dépêche mise à jour le 15 juin 2022 avec la réaction de la CGT
Après le Ségur 1 consacré aux agents hospitaliers, le Ségur 2 dédié aux personnels des Ehpad, c’est au tour des personnels territoriaux de l’accompagnement social et médico-social de bénéficier d’une revalorisation salariale. Plusieurs décrets publiés le 29 avril dans le cadre de ce Ségur 3 prévoient le versement d’une prime mensuelle de 183 € nets pour les agents paramédicaux et ceux de la filière socio-éducative des trois versants à partir du mois d’avril 2022 (avec effet rétroactif). Un moyen d’améliorer l’attractivité de ces métiers qui souffrent d’un manque de candidats.
Toutefois, dans la fonction publique territoriale, cette mesure ne s’applique pas automatiquement, car elle est conditionnée à une délibération du conseil municipal ou départemental. Une limite pointée par les syndicats qui avaient rejeté les décrets début avril lors du passage en CSFPT (lire sur AEF info).
183 € d’augmentation pour 4 500 agents
À Paris, près de 4 500 des 52 000 agents parisiens, essentiellement des femmes, devraient percevoir à partir de septembre une prime de 183 € bruts par mois (ou de 517 € pour les médecins). Cela équivaut au CTI (complément de traitement indiciaire) versé à certains hospitaliers et territoriaux des Ehpad en 2021. Ce plan de revalorisation du secteur social et médico-social "représente un investissement pour la ville de 16 millions d’euros en 2022, et de 30 millions d’euros en 2023", souligne la collectivité, le 10 juin. Il sera soumis au comité technique le 23 juin avant une adoption par le Conseil de Paris le 5 juillet.
"Nous sommes favorables à une transformation de la prime en traitement indiciaire sur le principe mais cette mesure repose sur une discussion financière avec l’État", estime Antoine Guillou, l’adjoint socialiste à la maire de Paris chargé des RH, le 14 juin, qui demande la mise en place d’une instance de discussion avec les employeurs publics et l’exécutif sur les questions salariales. "Actuellement, l’État se retranche derrière le caractère facultatif de la prime pour ne pas nous verser de compensation".
500 AGENTS SUPPLÉMENTAIRES
Parmi les personnes concernées par le plan, 700 sont des assistantes sociales ou éducateurs spécialisés de l’aide sociale à l’enfance et relèvent de la fonction publique hospitalière. Leur revalorisation, estimée à 10 M€ à partir de 2023, était donc obligatoire. "Nous prendrons en compte ces augmentations salariales dans nos prochains partenariats avec les associations de l’ASE", assure l’élu chargé des ressources humaines.
La deuxième catégorie d’agents concernée par ces hausses de salaire représente 3 300 agents, qui travaillent dans les services de PMI, les centres de santé et médico-sociaux, les psychologues, les assistants socio-éducatifs, les aides à domicile ou les adjoints d’animation. Cette revalorisation, rendue facultative par le décret n° 2022-728 du 28 avril 2022, devrait coûter 20 M€ par an à la collectivité.
L’exécutif parisien a décidé d’étendre la revalorisation à 500 agents qui n’étaient pas listés dans les décrets (pour un coût de deux millions d’euros). Il s’agit essentiellement des secrétaires médicales et sociales travaillant avec des publics fragiles, des soignants des services de santé scolaire, des médecins du travail et d’inspection des Ehpad.
satisfaction des syndicats
Le plan a globalement été salué par les syndicats lors de sa présentation le 10 juin, malgré quelques limites. Pour l’Unsa et pour la CGT, il faudrait étendre les revalorisations à tous les agents d’un même corps et mettre en place un Ségur de la petite enfance. "Les auxiliaires de puériculture des PMI vont recevoir cette prime, mais pas celles travaillant en crèche", déplore Olivier Hoch, secrétaire général de l’Unsa administrations parisiennes.
Les adjoints techniques et les personnels administratifs devraient aussi pouvoir en bénéficier "pour ne pas mettre à mal la cohésion des équipes", estime la CGT.
S’agissant du travail social, "les 183 € ne vont pas résoudre la crise des vocations et la perte de sens", prévient Séverine Parrot, représentante syndicale Supap-FSU. "On tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs années. Certains services tournent avec à peine 50 % des effectifs. Le marché du travail pour les travailleurs sociaux est une vraie autoroute. Résultat, des conditions de travail dégradées."
En outre, la fermeture progressive de certains guichets de la préfecture de Paris ou des différentes branches de la sécurité sociale se traduit par un afflux d’usagers dans les services parisiens. "Nous avons besoin de davantage de postes administratifs pour permettre aux assistantes sociales de se concentrer sur le cœur de leur mission au lieu de passer leur temps à remplir des statistiques", réclame-t-elle.
Attendons de voir, répond Antoine Guillou. "Les 183 € ne vont pas forcément suffire car les conditions de travail comptent énormément mais cela représente déjà une augmentation substantielle. La situation est tendue mais pas catastrophique. Nous ne sommes pas à 50 % de vacances dans tous les services", relativise l’adjoint d’Anne Hidalgo.
Vous souhaitez contacter
Florianne Finet,
journaliste