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Le groupe Éduservices, spécialisé dans l’enseignement privé avec 19 écoles en son sein, est devenu l’actionnaire majoritaire de l’organisme de formation professionnelle à distance L’École française. Spécialisée dans les formations pour les particuliers, principalement financées via le CPF, L’École française inscrit ce changement capitalistique dans une volonté de croissance et de développement sur le marché des entreprises ainsi que sur les appels d’offres publics. Jean-Charles Brandely, son directeur général, détaille les ambitions de l’organisme de formation.
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Jean-Charles Brandely, directeur général de l'École française DR
Le groupe d’enseignement privé Éduservices a pris, début avril 2022, une participation majoritaire au capital de L’École française, organisme spécialisé dans les formations à distance. Les deux créateurs de l’organisme (Guillaume Caillot et Thibault Viguier) restent actionnaires minoritaires. "Nous avons initié un processus pour trouver un partenaire financier ou industriel dans notre croissance, explique à AEF info Jean-Charles Brandely, le directeur général de L’École française. Les discussions avec Éduservices sont rapidement devenues évidentes et nous avons privilégié cette piste. C’est donc dans une logique de croissance et de développement que s’est effectuée cette ouverture de capital."
Le montant de la transaction n’est pas communiqué par les deux acteurs, pas plus que le chiffre d’affaires de L’École française. Cette dernière revendique toutefois "entre 2 500 et 3 000 apprenants chaque mois" qui investissent, via leur CPF ou en financement personnel direct, de l’ordre de 1 000 € dans leur projet. Des données qui permettent de projeter un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 30 M€ à 40 M€. De son côté, le groupe Éduservices affiche un budget de 136 M€ en 2020 pour 34 000 étudiants scolarisés, dont 15 000 alternants (apprentis et bénéficiaires de contrats de professionnalisation). Il revendique "30 établissements en gestion directe" proposant des cursus de formation de Bac +2 à Bac +5. Il recouvre 19 marques/enseignes, dont Pigier, ISCOM et MyDigitalSchool.
Une complémentarité avec un acteur de la formation initiale
Le directeur général de L’École française reconnaît que le dynamisme et l’attractivité du marché de l’éducation et de la formation professionnelle ont facilité les démarches. "Les investisseurs sont très intéressés par le secteur car il y a une tendance de fond très positive avec une croissance réelle de la demande des particuliers et du besoin des entreprises à aller chercher des compétences, souligne-t-il. Les perspectives sont donc très bonnes. Pour nous, la question a donc plutôt été de choisir le bon partenaire."
Initiée en 2021, la recherche d’un investisseur par L’École française s’est finalement conclue avec un partenaire industriel pour accompagner son développement, et non avec un autre organisme de formation continue. "Plutôt que de jouer la consolidation économique avec un autre organisme de formation continue, nous avons joué la complémentarité avec un acteur présent sur le champ de la formation initiale pour proposer des solutions et des offres pertinentes et innovantes qui permettent d’avoir des meilleurs résultats en termes d’apprentissage et de placement dans l’emploi", explique Jean-Charles Brandely.
Répondre aux appels d’offres publics pour les demandeurs d’emploi
Pour L’École française, cette ouverture de capital s’inscrit dans une double démarche de croissance de son marché traditionnel, qui est celui de la formation des salariés et des demandeurs d’emploi "notamment via le financement du CPF", et de développement de nouveaux marchés. En matière de croissance, l’organisme entend se positionner sur les appels d’offres publics à destination des demandeurs d’emploi. "Nous pensons que nous pouvons être une solution de formation à distance pertinente pour les demandeurs d’emploi et nous allons nous positionner assez rapidement de manière plus marquée sur ce type d’offre", affirme Jean-Charles Brandely.
Et pour cause : "Nous n’avions pas forcément l’intention de nous positionner aussi vite sur ce segment, mais nous nous sommes rendus compte que nous sommes sollicités par des demandeurs d’emploi intéressés par nos formations mais qui ne peuvent pas finaliser parce qu’ils n’ont pas les droits suffisants et qu’ils ne souhaitent pas ou ne peuvent pas financer par eux-mêmes".
développer le marché des entreprises
En matière de développement, L’École française entend aller sur le marché des entreprises. "Nous avons aujourd’hui un catalogue qui répond parfaitement aux enjeux des particuliers, mais nous avons des entreprises qui nous ont demandé d’adapter nos formations ce qui nous conduit à aller sur ce marché", explique son directeur général.
Le choix du partenaire financier va dans ce sens. "Éduservices va nous accompagner à divers niveaux dans le développement vers ce nouveau segment de marché stratégique pour nous qui est celui du BtoB et donc proposer nos services et nos formations en ligne aux entreprises, détaille Jean-Charles Brandely. Je suis convaincu qu’il y a un lien à faire entre salarié et entreprise pour réussir notre mission qui est de former les salariés aux compétences dans les entreprises en besoin. Nous allons donc nous lancer très fortement sur ce marché."
Des adaptations en cours
Cette décision impliquera de procéder à des adaptations. "Nous allons nous structurer en 2022 pour répondre à ces demandes des entreprises et leur proposer nos formations, poursuit le directeur général. Nous aurons certainement plus d’adaptations à prévoir sur notre manière de travailler avec les entreprises que sur le contenu pédagogique en lui-même qui, aujourd’hui, fonctionne assez bien sur tout ce qui est formation à distance. Nous devrions pouvoir partir sur le même contenu, les mêmes outils et le même accompagnement."
Il faut dire que L’École française ne part pas de rien. "Nous avons déjà développé des offres qui répondent aux besoins des entreprises, précise Jean-Charles Brandely. Par exemple, nous venons de terminer des formations 'transformation digitale' et RSE qui sont transversales et qui ont été pensées et conçues en premier lieu pour le marché entreprise." Une nouvelle offre qui vient compléter le catalogue existant et qui "est proposée de manière plus proactive aux entreprises".
Des Investissements à venir
Ces évolutions vont nécessiter "un investissement important" pour L’École française avec, à la fois, "l’ambition de multiplier par trois ou quatre le catalogue actuel, le développement de contenus spécifiques et le recrutement d’équipes pour gérer la relation client avec les entreprises", reconnaît le directeur général de l’organisme de formation. "Nous espérons avoir doublé la taille des équipes d’ici six mois", ajoute-t-il.
Aujourd’hui, L’École française emploie une cinquantaine de collaborateurs auxquels s’ajoutent des équipes commerciales en partie externalisées et les "mentors" qui accompagnent les formations. Il y a un mouvement d’internalisation de certains de ces prestataires et, dans le même temps, d’élargissement du nombre de mentors pour répondre aux besoins sur des thématiques qui ne sont pas aujourd’hui couvertes par l’offre de l’organisme de formation, explique Jean-Charles Brandely.
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Christophe Marty,
journaliste