En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Quels nouveaux lieux de travail pour les nouvelles organisations insufflées par la crise sanitaire ? Alors que l’intensification du télétravail impose de repenser les espaces de travail, les entreprises réfléchissent à la façon de convaincre les salariés de revenir sur site en accentuant les synergies collectives. Permettre un nouvel épanouissement tout en évitant les risques psychosociaux, tel est le challenge des sociétés françaises qui travaillent en anticipation, au jour le jour. Le 29 avril 2022, l’ANDRH et l’Arseg organisaient un webinaire sur la question afin de réfléchir à ces défis.
Cette dépêche est en accès libre.
Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.
Nouveaux espaces de travail, empreinte immobilière, nouveaux services, les entreprises réfléchissent depuis le début de la crise sanitaire à comment faire revenir les salariés sur site Unsplash - Mimi Thian
Depuis le début de la crise sanitaire, "5 800 accords de télétravail ont été signés dans les entreprises françaises", constate Audrey Richard, présidente de l’ANDRH. Autant dire qu’après la crise "les DRH ne se sont pas trompés" dans l’orientation qu’ils ont voulu donner à l’organisation du travail, affirme-t-elle, à l’occasion d’un webinaire organisé par l’ANDRH et l’Arseg le 29 avril 2022.
"On se rend compte que de plus en plus de salariés sont éligibles au télétravail, alors même qu’ils ne l’étaient pas avant la crise sanitaire", insiste-t-elle. Demandes d’aménagement des espaces, livraison de médicaments et de courses sur le lieu de travail ou encore conseils en nutrition, sur l’épargne ou la retraite, les attentes des salariés envers leur entreprise ont évolué. "Il faut donc repenser les espaces de travail en conséquence, tout comme la journée de travail sur site, en insérant ces moments collectifs et de service à un moment donné comme à la pause déjeuner par exemple. Tout l’enjeu est de retrouver un effet collectif", poursuit Audrey Richard.
COLLER AUX ATTENTES DES SALARIÉS
Si toutes les entreprises n’ont pas les mêmes enjeux du fait de leur taille, leur activité, ou la région où elles sont implantées, "il faut recontextualiser les démarches des entreprises qui ne correspondent parfois pas aux attentes des salariés", explique de son côté Latifa Hakkou, présidente de l’Arseg.
Selon elle, "la réduction des espaces est d’environ 20 à 40 % dans les entreprises. Et on parle encore souvent de bureaux individuels. Nous devons repenser les espaces en termes collectifs pour optimiser les surfaces, réinventer la vie de bureau comme un projet d’entreprise en impliquant les salariés", affirme-t-elle.
"71 % des salariés ne sont pas favorables au partage d’un même poste de travail. Or, on sait bien que dans le monde industriel, ce partage existe déjà puisqu’un ouvrier travaille sur le même poste qu’un autre salarié l’après-midi. La question va alors se poser dans le monde tertiaire spécifiquement. Cela touche à l’intime, mais la population plus jeune semble beaucoup plus ouverte au flex-office", soutient tout de même l’ergonome Léonard Querelle.
VERS UN DROIT DU TRAVAIL PLUS CLAIR
Au-delà des idées des employeurs pour inciter les salariés à revenir au travail, la question des conditions de travail à distance se pose également aujourd’hui. "Le droit du travail n’a pas forcément bien intégré la notion de télétravail. La notion était volontaire, alors qu’aujourd’hui on peut très bien l’imposer", souligne Philippe Falconnier, avocat chez CSF avocats.
S’il existe "trois grands articles sur le télétravail dans le code du travail", […] "on doit aujourd’hui négocier la question des risques psychosociaux. Il faut savoir que le salarié en télétravail va être moins bien protégé que celui travaillant sur site, alors que 27 % des salariés télétravaillent. Et s’il y a des accords de télétravail signés, sur 2 000 accords négociés l’année dernière, seuls 13 % comprennent des dispositions relatives à l’ergonomie, au bureau adapté, au matériel. Ce qui implique des risques professionnels", avance l’avocat.
Ce dernier dresse le même constat quand il s’agit du document unique des risques professionnels. "Sur ces 2 000 accords, seuls 2 inscrivaient les risques liés au télétravail dans le document unique", argue-t-il, remarquant que de plus en plus de salariés sollicitent son cabinet afin d’attaquer leur employeur pour faute inexcusable car ce dernier avait conscience du risque mais n’a rien fait en termes de prévention. "Les entreprises doivent travailler là-dessus car on ne sait pas ce qui peut se passer dans quelques années", souligne-t-il.
UN NOUVEAU MANAGEMENT
Pour Audrey Richard, cette responsabilité en termes de risques doit aujourd’hui être partagée. "Nous devons poursuivre les efforts sur la formation, mais nous pensons que la santé mentale doit autant reposer sur la responsabilité de l’employeur que du salarié", constate-t-elle.
"Certains managers renoncent à leurs fonctions. Nous devons donc investir dans un encadrement de conviction et non plus simplement hiérarchique, comment nous évaluons nos managers et réfléchir aux compétences que nous souhaitons valoriser dans nos recrutements", indique Audrey Richard.
LE LIEU RESSOURCE
Pour Nicolas Cochard, responsable recherche et développement au sein du groupe Khardam et spécialiste des questions d’organisation et d’environnement de travail, "le lieu de travail n’est pas simplement un espace de travail. C’est aussi un lieu identitaire. Le salarié se dit puisque je vais moins souvent sur site, lorsque je m’y rends, je dois m’y retrouver davantage", explique-t-il.
"Avant, on ne se posait pas la question de comment faire revenir les gens sur site. Aujourd’hui, la dynamique collective doit réguler cette question, car l’idée du collectif n’est pas complète s’il n’y a pas de lieu. Le paradigme collectif ne s’impose pas par l’effet de mode, mais par la valeur ajoutée liée à ce qui n’existe pas ailleurs. Le lieu de travail devient alors un lieu ressource de cohésion, celui dont j’ai besoin, sinon je suis errant, n’ayant pas de cœur spatial ni de centralité", croit savoir Nicolas Cochard.
Voici une sélection d’informations RH en bref pour la semaine du 6 au 10 décembre 2021 :
Voici une sélection d’informations RH en bref pour la semaine du 16 au 20 décembre :
Voici une sélection des brèves fonction publique de la semaine du 29 mai 2023 :
Vous souhaitez contacter
Evelyne Orman,
journaliste