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La ministre sortante du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, Élisabeth Borne est nommée Première ministre, lundi 16 mai 2022. Deuxième femme à occuper ce poste depuis Édith Cresson, qui avait officié de mai 1991 à avril 1992, elle succède, pour ce nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, à Jean Castex qui avait remis sa démission et celle de son gouvernement à 17 heures. La passation de pouvoir pourrait intervenir en début de soirée et l’annonce du gouvernement d’ici mercredi. Pour mémoire, Emmanuel Macron avait annoncé que le Premier ministre serait directement en charge de la "planification écologique" avec deux ministres dédiés. À noter qu’elle pourrait devoir céder sa place, selon les résultats des élections législatives des 12 et 19 juin prochains où elle est candidate.
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Élisabeth Borne, le 7 mai 2022, lors de la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron au Palais de l'Élysée JBVNews
30 ans après Édith Cresson, c’est donc une femme qu’Emmanuel Macron a retenue pour diriger le gouvernement lors du début de son second quinquennat. Nommée lundi 16 mai 2022, Élisabeth Borne avait été donnée favorite avant même la réélection du chef de l’État. Ministre depuis le tout premier gouvernement d’Édouard Philippe, elle a d’abord été nommée aux Transports en mai 2017 (lire sur AEF info), gérant notamment le dossier de la réforme de la SNCF lié à l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire (lire sur AEF info) et pilotant la loi d’orientation des mobilités (lire sur AEF info ici et là). Elle est ensuite nommée ministre de la Transition écologique et solidaire en juillet 2019, après l’annonce de la démission de François de Rugy, mis en cause par le site d’informations Mediapart (lire sur AEF info). Elle porte alors le projet de loi énergie-climat, définitivement adopté en septembre 2019 (lire sur AEF info) et signe en avril 2020 les décrets sur la deuxième stratégie nationale bas carbone et la programmation pluriannuelle de l’énergie 2019-2028 (lire sur AEF info).
Une expérience qui a du jouer dans le choix d’Emmanuel Macron. Alors candidat à un second mandat, il avait annoncé dans l’entre deux tour que le Premier ministre serait directement en charge de la "planification écologique" et qu’il serait entouré de deux ministres, l’un en charge de la "planification énergétique", l’autre de la "planification écologique territoriale".
Depuis juillet 2020, Élisabeth Borne était ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, dans le gouvernement conduit par Jean Castex, succédant à Muriel Pénicaud qui était rue de Grenelle depuis mai 2017 (lire sur AEF info), avec de nombreux dossiers sur son bureau alors que la crise sanitaire n’en était encore qu’à ses débuts : emploi des jeunes, plan de relance de l’apprentissage, activité partielle… (lire sur AEF info). Elle porte également le sujet de la réforme des retraites malgré sa mise en sommeil au printemps 2020 (lire sur AEF info), celle de l’assurance chômage adoptée par décret en 2021 (lire sur AEF info) mais contestée, ou encore la mise en place du protocole sanitaire et du port du masque en entreprise.
LE PARCOURS D’ÉLISABETH BORNE
Ancienne élève de l’École polytechnique (promotion 1981) et ingénieure diplômée de l’École nationale des ponts et chaussées en 1986, Élisabeth Borne a commencé sa carrière à l’Équipement, au ministère en 1987 puis à la direction régionale de l’équipement d’Île-de-France en 1989. Elle intègre ensuite le cabinet du ministre de l’Éducation nationale de 1991 à 1993 (auprès de Lionel Jospin puis de Jack Lang). Puis elle travaille trois ans à la Sonacotra (Adoma) comme directrice technique, avant de retrouver le ministère de l’Équipement, à la direction des transports terrestres. En 1997, Élisabeth Borne est nommée au cabinet du Premier ministre, Lionel Jospin, comme conseillère technique chargée des transports puis conseillère chargée de l’urbanisme, de l’équipement, du logement des transports et de la ville. Entre 2002 et 2008, elle est successivement directrice de la stratégie à la SNCF puis directrice des concessions au sein du groupe Eiffage. De 2008 à 2013, elle occupe les fonctions de directrice générale de l’urbanisme à la mairie de Paris.
En février 2013, elle est nommée préfète de la région Poitou-Charentes, région présidée par Ségolène Royal depuis 2004, et préfète de la Vienne. De 2014 à 2015, elle est directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie, en charge notamment de la préparation du projet de loi de transition énergétique. Elle succède le 20 mai 2015 à Pierre Mongin à la tête de la RATP, poste qu’elle occupe jusqu’à son entrée au gouvernement en mai 2017.
Élisabeth Borne a par ailleurs été, pour la première fois, investie candidate aux législatives des 12 et 19 juin prochains sous la bannière d'"Ensemble !" (ex-LREM) dans la sixième circonscription du Calvados, sur le canton de Vire.
Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Édith Cresson — première femme Premier ministre sous le second septennat de François Mitterrand de mai 1991 à avril 1992 — déclare souhaiter "beaucoup de courage" à sa successeure. "Pour un président, nommer une femme, c’est prendre un risque." "Le poste est très difficile […], mais les difficultés sont accrues par le fait que le chef du gouvernement est une femme", précise-t-elle.
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Sixtine de Villeblanche,
journaliste