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Captage et stockage de CO2 : "L’objectif est de décider en 2026 si l’Île-de-France peut lancer un projet pilote"

L’Île-de-France et la vallée du Rhône ont un "potentiel important" de captage et stockage de CO2, selon des travaux du BRGM récemment présentés. Les deux régions pourraient ainsi accueillir les projets prévus notamment dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone et le contrat de filière des nouveaux systèmes énergétiques. Dans un entretien accordé à AEF info, les chercheuses Fernanda de Mesquita L. Veloso et Isabelle Czernichowski-Lauriol défendent une technologie qui leur semble "indispensable" pour atteindre l’objectif de neutralité climatique de la France tout en maintenant une activité industrielle sur le territoire.

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AEF info : Où en sont les réflexions sur l’utilisation de la technologie de captage et stockage de CO2 en France ?

Isabelle Czernichowski-Lauriol : Le CSC est une solution efficace et indispensable qui vient en complément des autres mesures d’atténuation du changement climatique. Y compris en France. Le contrat de filière des nouveaux systèmes énergétiques présenté en novembre 2021 indique la volonté des acteurs français de développer au moins deux projets CSC de taille industrielle d’ici à 2030. La stratégie nationale bas carbone évalue de son côté à une quinzaine de millions de tonnes les émissions de CO2 qui devraient être captées puis stockées chaque année à l’horizon 2050. L’idée est de trouver des sites de stockage en formations géologiques sur nos territoires, pour ne pas dépendre uniquement des sites sous la mer du Nord, déjà bien avancés, que ce soit en Norvège, Pays-Bas ou Angleterre.

AEF info : Pouvez-vous nous présenter le projet de recherche européen Strategy CCUS ?

Fernanda de Mesquita L. Veloso : Ce projet coordonné par le BRGM vise à étudier et caractériser des régions d’Europe du Sud et de l’Est qui auraient un intérêt à avoir leurs émissions captées et stockées tout en étant trop éloignées de la mer du Nord pour y être connectées. En France, nous avons retenu deux régions avec un potentiel CSC important : l’Île-de-France et la vallée du Rhône, plus exactement la zone qui se situe entre Fos-sur-Mer et Lyon. Dans le premier cas, nous proposons de récupérer et stocker le CO2 des incinérateurs de déchets. Dans le second, nous ciblons les industries lourdes qui émettent beaucoup de CO2 et se sont engagées à décarboner leurs procédés. Par exemple, ArcelorMittal s’est donné une feuille de route pour passer de 7 MtCO2 aujourd’hui dans son usine de Fos-sur-Mer à 1,5 Mt en 2050. Au-delà, ces émissions sont considérées comme irréductibles, c’est-à-dire qu’elles ne pourront pas être évitées même en mettant en place toutes les technologies de décarbonation connues. Le stockage de CO2 est donc la seule solution possible.

AEF info : Le CSC est généralement envisagé pour des process industriels, pas pour des services publics comme les incinérateurs. Pour quelles raisons proposez-vous cette option ?

Fernanda de Mesquita L. Veloso : Les incinérateurs de déchets sont parmi les principaux points d’émissions en Île-de-France (5 MtCO2/an) et pourraient permettre de produire des "émissions négatives" car la moitié de ces émissions provient de biomasse brûlée. La SNBC estime à une dizaine de millions de tonnes par an en 2050 le recours à la BECSC (bioénergie avec captage et stockage de dioxyde de carbone). Cependant, nous observons plusieurs freins pour décarboner ces incinérateurs : le manque de place pour installer les procédés de captage sur les sites en zone urbaine et le fait que l’incinération des déchets n’est pas incluse dans l’ETS. Cela pose problème car cet outil permet d’améliorer le bilan économique des projets CSC en donnant un prix au CO2. Une solution pourrait être de les financer en utilisant les recettes de la TGAP, dont le montant devrait atteindre 15 € par tonne de déchets traitée en 2025.

AEF info : Mais ce projet contreviendrait aux objectifs nationaux consistant à fortement réduire les déchets et à les recycler en priorité, non ?

Fernanda de Mesquita L. Veloso : Il y a une volonté politique de réduire la production des déchets mais on voit bien que ce n’est pas ce qui se passe, en particulier dans les zones denses comme l’Île-de-France. Je pense qu’une vraie réflexion doit être menée sur ce secteur de l’incinération des déchets. D’autant que le coût de la tonne de CO2 évitée est relativement bas pour le CSC, aux alentours de 50 à 80 €/t, selon nos résultats pour nos deux régions étudiées, en mutualisant les moyens et sur la période 2025-2050.

AEF info : Avec qui travaillez-vous sur ce projet ?

Fernanda de Mesquita L. Veloso : Le BRGM travaille avec un consortium de partenaires de dix pays européens. Nous avons aussi déjà eu des réunions avec des parties prenantes aux profils assez variés, avec pour la France : l’Ademe, les Dreal, les collectivités, les industries, les syndicats. Nous avons essayé d’inviter les ONG environnementales mais il est très difficile d’engager la discussion avec elles. Elles ne répondent pas à nos mails.

AEF info : Les ONG environnementales sont assez critiques de la technologie CSC, estimant qu’il faut privilégier les réductions d’émissions. Que leur répondez-vous ?

Fernanda de Mesquita L. Veloso : Il est évident qu’il faut essayer de réduire au maximum les émissions à la source. Mais devant l’urgence de la situation climatique, il faut mettre en œuvre plusieurs moyens de décarbonation en parallèle. Selon moi, il faut être réaliste, le CSC sera nécessaire si l’on veut que les industries restent sur nos territoires plutôt qu’elles soient délocalisées là où il y a des solutions de stockage. En outre, il ne s’agit pas de capter toutes les émissions industrielles actuelles, mais bien celles qui sont irréductibles.

AEF info : Comment abordez-vous la question de l’acceptabilité sociale de telles infrastructures ?

Fernanda de Mesquita L. Veloso : En parallèle des travaux visant à identifier et caractériser plus finement les sites potentiels de captage et de stockage de CO2, les partenaires du projet mènent des travaux de sciences sociales avec les acteurs des territoires et les populations locales. L’idée n’est pas de les convaincre de mettre en place cette technologie mais d’engager une discussion pour voir s’ils considèrent qu’il peut s’agir d’une solution, et si oui, comment et à quelles conditions elle pourrait être mise en œuvre.

Le sous-sol est un bien commun, il est important que les citoyens participent à cette discussion. Un industriel ne pourra pas décider par lui-même de lancer un tel projet. Dans le cadre du projet de recherche européen PilotStrategy que le BRGM coordonne aussi, l’objectif est d’avoir à l’horizon 2026 toutes les données permettant de prendre une décision : oui ou non, peut-on développer un site pilote de stockage géologique de CO2 en Île-de-France ? D’ici là, nous souhaitons passer le message qu’il est important de mener une réflexion à l’échelle régionale pour mutualiser les coûts entre acteurs et privilégier une collaboration public-privé.

AEF info : Sentez-vous une appétence pour cette technologie en France ?

Isabelle Czernichowski-Lauriol : La France s’active beaucoup depuis deux ans sur ce sujet, notamment autour du Club CO2 qui rassemble tous les acteurs français concernés du monde industriel et de la recherche. Nous allons d’ailleurs accueillir pour la première fois fin octobre à Lyon la grande conférence mondiale bisannuelle sur le sujet, la GHGT-16. Nous espérons susciter un intérêt accru et des retombées médiatiques à cette occasion.

AEF info : Le projet PilotStrategy concerne des pays comme la Grèce, la Pologne, l’Espagne et le Portugal, mais pas l’Allemagne. Pour quelle raison ?

Isabelle Czernichowski-Lauriol : L’Allemagne a longtemps considéré qu’elle pourrait décarboner son industrie sans recourir au CSC. Elle est en train de revenir sur cette hypothèse et pourrait transporter son CO2 jusqu’en mer du Nord. Nous avons choisi des pays situés loin de la mer du Nord, car au lieu d’envisager de grandes infrastructures de transport de CO2 européennes sur des milliers de kilomètres, il nous semble plus pertinent de privilégier des solutions plus locales et moins chères si elles existent. Le stockage offshore est notamment beaucoup plus cher qu’onshore.

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Claire Avignon, journaliste