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L’impact de l’augmentation des coûts de l’énergie sur les budgets 2022 des universités pourrait être compris entre 60 et 80 M€ supplémentaires, chiffre France Universités, dans une note dont AEF info a eu copie. Jugeant "raisonnable" l’hypothèse d’une hausse moyenne "du coût de la consommation d’énergies de 70 M€", la Conférence plaide pour un "ajustement budgétaire pour l’exercice 2022, à l’occasion de la prochaine loi de finances". De son côté, l’association des DAF a alerté la Dgesip sur "la situation préoccupante" de cette hausse "sur les équilibres budgétaires" des établissements.
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Union européenne 2020
En 2022, la hausse des prix de l’énergie pourrait représenter un surcoût estimé, pour les universités, entre 60 et 80 M€
"L’analyse de l’échantillon nous a permis de constater que les dépenses énergétiques 2022 représentent en moyenne 12 % des dépenses de fonctionnement (hors masse salariale et charges non décaissables)", poursuit la note. Il est précisé que "l’essentiel des établissements de l’échantillon se situe dans une fourchette de 10 à 13 %, à l’exception de deux établissements".
Un coût en hausse +47 % pour le gaz
Concernant l’échantillon de 18 universités – dont 9 avaient passé des marchés avec le fournisseur d’électricité Hydroption, qui a fait faillite en novembre 2021 –, le surcoût estimé atteint 43 % (28 M€) pour la fourchette haute : +47 % pour le gaz, +43 % pour l’électricité et +29 % pour les autres sources d’énergie (réseaux urbains principalement).
Il est précisé que la "limite inférieure de la fourchette d’estimation" pourrait atteindre 19 M€, soit une hausse de 29 % des coûts de l’énergie entre 2021 et 2022, toujours concernant ce panel. Cette estimation prend en compte "une correction […] sur les établissements où il existait un doute sur la bonne prise en compte de la baisse de la TICFE". Ce correctif n’a d’impact que sur le surcoût estimé concernant l’électricité, le faisant tomber à 20 % pour 2022.
Une situation qui pourrait se poursuivre en 2023 (association des DAF)
De son côté, l’association des DAF (directeurs des affaires financières) a envoyé, la semaine dernière, un courrier à la Dgesip et la direction des affaires financières du ministère pour attirer leur attention sur "la situation préoccupante créée par l’évolution actuelle des coûts sur les équilibres budgétaires pour l’année 2022". "Tout porte à croire que la situation ne devrait pas 'revenir à la normale' en 2023. Si certains établissements disposent d’une capacité à réorienter les budgets, les montants en jeu ne sont pas absorbables sauf à prendre des mesures drastiques qui affecteraient de façon significative les activités des établissements", précise à AEF info Serge Bourgine, président du réseau et directeur général délégué des finances et des achats de l’université Paris Cité.
Après enquête auprès de ses adhérents, le réseau fait état d’une hausse moyenne des coûts de l’énergie de 40 % pour les établissements, représentant un impact sur les budgets des universités compris "entre 0,1 et 3 M€" pour 2022, souligne Serge Bourgine.
"Qui plus est, les défaillances de certains opérateurs devraient renchérir ces surcoûts, les prix actuels de l’énergie s’établissant aux environs de 400 € le mégawatt contre 94 € il y a un an", ajoute-t-il. En outre, "certains fournisseurs mettent un terme aux contrats en cours, les prix des marchés ne leur permettant plus d’assurer leur équilibre économique", contraignant ainsi les établissements à "mettre en œuvre des dispositions dérogatoires, de type indemnité compensatoire pour maintenir les services offerts", détaille-t-il.
Pour sa part, l’université de Lille s’attend à "une hausse de 4 M€ de sa facture énergétique" et espère obtenir une compensation de l’État. Concernant la faillite d’Hydroption, l’établissement précise qu’à la demande de l’État, EDF a compensé jusqu’au 31 décembre 2021, avant de conclure deux nouveaux marchés respectivement avec Primeo Énergie et EDF, en vigueur depuis le 1er janvier 2022. "Ces nouveaux marchés impliquent une hausse tarifaire de 65 % et 67 % par rapport au marché antérieur. Néanmoins, l’État a mis en place un 'bouclier fiscal énergétique' qui permet de limiter cette hausse jusqu’en décembre 2022".
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Camille Cordonnier,
journaliste