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À Marseille, Pôle emploi Paca et la Direction interrégionale des services pénitentiaires vont "expérimenter dans l’agence de Pont de Vivaux l’accueil de personnes sous main de justice pour effectuer un travail d’intérêt général", explique à AEF info Thierry Alves, directeur de la DISP, mardi 8 mars 2022. Cette expérimentation "novatrice et inédite", permettra à ces personnes de "bénéficier de l’accompagnement des conseillers de l’agence", souligne-t-il. Une peine de TIG "doit être vecteur de développement des compétences et d’insertion sociale, et peut être l’occasion de susciter un projet professionnel", rappelle Thierry Alves.
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Thierry Alves, directeur interrégional des services pénitentiaires de Marseille. Droits réservés - DR
AEF info : Quel est l’objectif de cette expérimentation lancée officiellement le 9 mars 2022 avec Pôle emploi ?
Thierry Alves : Une peine de TIG revêt une triple dimension : éducative, responsabilisante et citoyenne. Elle doit être vecteur de développement des compétences et d’insertion sociale, et peut être l’occasion de susciter un projet professionnel. À cet égard, l’expérimentation menée avec Pôle emploi est novatrice et inédite car les personnes qui exécuteront une mesure de TIG dans l’agence de Pont de Vivaux pourront aussi bénéficier de l’accompagnement des conseillers de l’agence. Par ailleurs, pour qu’une peine de TIG ait du sens, il faut aussi que son exécution soit la plus rapide possible. Il faut donc multiplier les partenaires pour disposer de lieux d’exécution supplémentaires. Le partenariat avec Pôle emploi entre aussi dans ce cadre.
AEF info : Concrètement, comment se passera l’exécution d’une peine d’intérêt général dans cette agence de Pont de Vivaux ?
Thierry Alves : Le travail d’intérêt général consistera à accueillir et orienter les usagers de l’agence dans la zone d’accueil, les aider à utiliser les outils digitaux, et à apporter un appui logistique. Ce lieu de TIG sera donc proposé à des personnes ayant des compétences relationnelles et capables d’observer un rythme de travail. Pour encadrer ces personnes, qui seront adressées par leur conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, trois collaboratrices de l’agence de Pont de Vivaux ont été formées par l’administration pénitentiaire à la fonction de tutrices.
La tutrice aura aussi pour rôle de faire le point avec la personne sur son retour à l’emploi. Elle pourra lui proposer des actions, auxquelles elle pourra participer sur son temps de travail à raison d’une heure par semaine. Et en tant que demandeur d’emploi inscrit à Pôle emploi, elle pourra bien sûr bénéficier de la totalité des prestations développées par Pôle emploi, en dehors du temps d’exécution de la peine.
AEF info : Combien de personnes sous main de justice effectueront leur peine au sein de l’agence de Pont de Vivaux ?
Thierry Alves : Nous n’avons pas d’objectifs chiffrés. Une mesure de TIG dure en moyenne deux à trois semaines, sans dépasser un volume total de 400 heures. Nous allons commencer par une première personne courant avril ou début mai. La direction interrégionale des services pénitentiaires compte 2 000 peines de travail d’intérêt général à faire exécuter sur son territoire, en Paca et en Corse. L’objectif, c’est la réussite : retrouver de la confiance en soi, prendre ou reprendre contact avec le monde professionnel, prévenir la récidive. Avec l’agence de Pôle emploi, nous monterons progressivement en puissance, en fonction de la capacité de prise en charge par les tuteurs.
Pôle emploi et l’administration pénitentiaire ont renouvelé le 28 avril 2021 leur convention de coopération dans les Hauts-de-France. Ils espèrent améliorer l’employabilité des personnes placées sous main de justice, accélérer leur retour à l’emploi et lutter contre la récidive. Chaque année, près de 1 400 personnes détenues dans les 16 établissements pénitentiaires de la région bénéficient d’un accompagnement destiné à faciliter la transition entre le "dedans" et le "dehors". Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) travaillent avec 15 conseillers Pôle emploi Justice (CPEJ) installés au sein des établissements pénitentiaires. Des forums et job dating sont aussi régulièrement organisés. Selon les données de la direction interrégionale de l’administration pénitentiaire de Lille, 6 513 détenus écroués étaient comptabilisés dans les Hauts-de-France au 1er avril.
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Marie-Pierre Vega,
journaliste