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Sans maîtrise de l’espace, pas de souveraineté technologique, industrielle, économique, stratégique, militaire, pas d’avancée scientifique ni de connaissance des changements environnementaux : tels sont les enjeux de la politique spatiale européenne résumés par le président de la République Emmanuel Macron devant les ministres européens de l’Espace, réunis à Toulouse le 16 février 2022. Pour autant, le modèle spatial européen "n’est pas celui de l’exploitation" mais celui "de l’exploration, de la connaissance", défend-il, appelant à "continuer de financer de grands programmes de recherche".
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De gauche à droite : Josef Aschbacher, directeur général de l'ESA, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, Emmanuel Macron, président de la République et Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, à la réunion informelle des ministres européens de l'Espace, le 16 février 2022 à Toulouse, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne. MaxPPP - Gonzalo Fluentes / EPA
Réunis à Toulouse dans le cadre d’une rencontre informelle placée sous l’égide de la présidence française de l’Union européenne, les ministres européens de l’Espace se sont penchés, le 16 février 2022, sur plusieurs grands dossiers de la politique spatiale européenne, dont les constellations de connectivité et la gestion du trafic spatial. Un conseil ministériel de l’ESA (Agence spatiale européenne), l’après-midi, a quant à lui approfondi les enjeux des données spatiales pour aider à faire face au changement climatique, ainsi que celui des sciences et de l’exploration.
"SANS MAÎTRISE DE L’ESPACE, PAS DE SOUVERAINETÉ"
Dans un discours prononcé à cette occasion, le président de la République, Emmanuel Macron, rappelle que "le spatial oriente tout un écosystème de recherche, d’innovation et d’industrie". "Sans maîtrise de l’espace, pas de souveraineté technologique", "pas de souveraineté industrielle et économique", "pas d’avancée scientifique ni de connaissance fine des grands enjeux environnementaux et climatiques", "pas de souveraineté stratégique et militaire", souligne-t-il.
Or "l’Europe a manqué ces dernières années certains tournants stratégiques, notamment dans les lanceurs", constate le président. Outre la concurrence des puissances spatiales, ce sont aussi des acteurs privés qui ont émergé : "Space X, Blue Origin ne sont hélas pas européens. Ils ont fait des paris et ont su marier – ce qui est un modèle d’ailleurs dont nous devons nous inspirer – des moyens publics importants, des agences et des organismes de recherche publics, et la vélocité d’acteurs privés émergents."
PRENDRE LE VIRAGE DES MINI ET MICRO-LANCEURS RÉUTILISABLES
L’un des axes à poursuivre en matière de politique spatiale européenne, "c’est assurer notre compétitivité et notre souveraineté scientifique et industrielle", qui passe par les lanceurs. "Il y aura donc une Ariane 6 avec de vraies perspectives commerciales" et "l’Europe doit prendre pleinement le virage des mini et micro-lanceurs réutilisables", déclare Emmanuel Macron.
La France a commencé à le faire. Le président de la République, tout comme le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, rappellent ainsi lors de cette journée que dans le cadre de France 2030, c’est une enveloppe de 1,5 Md€ qui est prévue pour soutenir le secteur spatial (lire sur AEF info).
Un premier appel à projets de micro et mini-lanceurs a été lancé en décembre 2021, et "de nouveaux appels à projets seront présentés dans les prochaines semaines pour soutenir le développement d’initiatives dans les domaines des services en orbite, de la surveillance de l’espace et des constellations de connectivité", indique Bercy dans un communiqué diffusé le même jour. "Ces appels à projets pourront être complétés par un soutien en commande publique réalisé par le Cnes pour le compte de l’État, afin de répondre aux besoins [des] entreprises", est-il précisé.
L’AVENTURE SPATIALE DOIT RESTER "UN PROJET DE RECHERCHE ET D’EXPLORATION"
Pour autant, Emmanuel Macron défend la vision européenne d’une "aventure spatiale" qui est "et doit rester par excellence un projet fondamental de recherche et d’exploration scientifique". "Pour nous, Européens, le modèle spatial viable est celui-là : celui qui assume sa part de rêve, mais de manière ouverte, académique, cette part d’enseignement libre et de recherche libre. […] Pour nous, Européens, le modèle spatial viable n’est pas celui de l’exploitation", qu’il s’agisse de tourisme ou d’exploitation minière de la Lune, insiste le président.
Aussi appelle-t-il à "continuer de financer de grands programmes de recherche fondamentale, de recherche appliquée". "Au même titre que je disais que notre espace, bien commun, devait être régulé dans ses usages, il nous faut continuer d’investir dans sa recherche, sa compréhension", ce qui suppose aussi d' "assumer de soutenir massivement nos grandes universités, nos grands organismes de recherche, de poursuivre de grands programmes avec nos industriels historiques et de nouveaux acteurs".
En prévision de la fin de la coopération internationale dans le cadre de l’ISS (station spatiale internationale) après 2030, des "pistes" ont déjà été identifiées par l’ESA pour de futurs programmes scientifiques et de vol habité. Emmanuel Macron annonce la création d’un groupe d’experts qui devra "analyser les options accessibles et présenter des recommandations aux États européens".
Face à des "questions qui ont un caractère quelque peu vertigineux", le président de la République estime qu’elles "doivent être éclairées par les meilleurs esprits du domaine, mais aussi par des responsables politiques, des chercheurs en éthique". Ce comité devra rendre ses premières conclusions dans les prochains mois, pour préparer les "décisions stratégiques" que les ministres européens de l’Espace devront prendre en novembre 2022 et dans le courant de l’année 2023.
Lorsqu’une substance toxique est utilisée illégalement par un employeur, les salariés qui y ont été exposés peuvent obtenir une indemnisation réparant l’atteinte à leur dignité, distincte de celle qui répare leur préjudice d’anxiété. C’est ce que retient la Cour de cassation dans un arrêt du 8 février 2023 qui figurera au rapport annuel. L’affaire concerne un site de Rhône Poulenc chimie, devenu Rhodia opérations, qui avait continué à utiliser de l’amiante illégalement entre 2002 et 2005.
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René-Luc Bénichou,
journaliste