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"Demain, ce sont nos universités qui doivent être les piliers de l’excellence, le centre de gravité pour la recherche comme pour la formation", déclare Emmanuel Macron, président de la République, devant les présidents d’université réunis en congrès le 13 janvier 2022 en Sorbonne. Il appelle à "bâtir plus de ponts entre les universités et les organismes de recherche, afin de disposer d’un système efficace, reconnu et toujours plus attractif à l’international […]. Il faudra que nous renforcions la capacité de nos grands organismes à jouer un rôle d’agence de moyens", lance le président.
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Emmanuel Macron au congrès de France universités par visioconférence, le 13 janvier 2022. AEF
"Nous avons aujourd'hui plus que jamais besoin de sciences, de lettres, de savoir, d'humanité, d’interdisciplinarité. C’est à vous qui êtes en quête de vrai, qui consolidez le savoir acquis, qui assumez la part de doute dans votre travail de recherche, qu’il revient d’éclairer le monde politique", déclare Emmanuel Macron, président de la République, le 13 janvier 2022, dans une allocution de près d’une heure prononcée devant France universités (ex-CPU), au cours de laquelle il établit un bilan de son premier quinquennat et annonce des "perspectives" pour les cinq ans à venir (lire sur AEF info). Pour lui, "les missions de l’ESR "n’ont jamais été aussi importantes", "surtout à l’heure où la rationalité scientifique traverse une zone de turbulences".
"défendre les justes hiérarchies"
"Pour recréer du consensus, notre époque a besoin d’objectivité, de repères solides et étayés. Défendre nos universités, c’est défendre une autorité scientifique et académique sans laquelle il n’y a ni savoir, ni transmission de savoir", affirme le président de la République. "Nous devons défendre les justes hiérarchies qu’il doit y avoir dans nos sociétés sans lesquelles tout se dissout. Si l’on conteste à tout va l’autorité académique et scientifique, alors on construit le lit d’un relativisme qui rend impossible l’élaboration d’une vérité scientifique et d’un débat éclairé démocratique. Et on nourrit ce faisant les conditions du complotisme. Certains ont lu plus de livres, ont été reconnus comme sachant. […] Ce cadre éclairé est un trésor, ne laissons personne le remettre en question."
Emmanuel Macron revient sur l’annonce, hier, du nouvel emprisonnement de Fariba Adelkhah en Iran (lire sur AEF info). "Cette incarcération ne repose sur absolument aucun élément, il s’agit d’une prisonnière scientifique, c’est un emprisonnement totalement arbitraire", assène-t-il. "La France tout entière est mobilisée pour obtenir sa libération. C’est le signe de ce que la recherche libre représente comme menace quand l’obscurantisme se répand."
Au moment de dresser le bilan de son premier quinquennat, le président de la République affirme avoir "fait de la recherche une priorité nationale" avec la LPR qui marque un "rattrapage à un sous-investissement chronique", allouant 25 Md€ de plus sur dix ans et qui a créé "des dispositifs nouveaux indispensables". Il y ajoute "les moyens sans précédents des PIA et plus récemment de France 2030". "En tout, ce sont près de 50 Md€ qui vont venir irriguer la recherche française dans les prochaines années", compte-t-il. Il souligne avoir "tenu à ce que les universités y soient associées, y compris dans le cadre des programmes et équipements prioritaires de recherche", et insiste sur l’importance du continuum recherche fondamentale-recherche technologique.
Emmanuel Macron se félicite des premiers résultats visibles, citant "Shanghai" ou les "formidables résultats des starting ERC où la France est passée de la 4e à la 2e place" (lire sur AEF info), montrant "la vitalité de cet écosystème que nous sommes en train de refonder". "Cela demande plus de moyens et nous irons encore plus loin", annonce-t-il.
mettre fin à "l’aristocratie égalitariste"
Au moment d’évoquer "quelques perspectives", il se fixe comme objectif de "former les meilleurs talents du monde et de les garder", de "faire de la France une avant-garde de la recherche et de l’excellence du savoir".
"Nous avons trop longtemps accepté un modèle à plusieurs vitesses avec un dogme qui s’était installé, celui d’une forme d’aristocratie égalitariste : les grandes écoles et organismes de recherche étaient supposés s’occuper de l’excellence et de la formation des élites, et les universités de la démocratisation de l’enseignement supérieur et de la gestion des masses. Ce système est révolu car il ne correspond pas à la compétition internationale et que ça crée des barrières et des segmentations inefficaces. Demain, ce sont nos universités qui doivent être les piliers de l’excellence, le centre de gravité pour la recherche comme pour la formation. C’est ce que nous avons commencé à consolider avec les idex. On doit parachever ce mouvement", déclare Emmanuel Macron.
"les moyens financiers, s’ils sont nécessaires, ne suffisent pas"
"Nous devons lancer une nouvelle politique d’investissement dans l’ESR pour les dix ans qui viennent. Au-delà du rattrapage, nous avons besoin d’une nouvelle politique d’investissement pour pleinement projeter nos universités dans la compétition scientifique du XXIe siècle. Mais les moyens financiers, s’ils sont nécessaires, ne suffisent pas", poursuit-il.
Le président de la République appelle à une réforme de la gouvernance des universités, nécessaire pour leur permettre "d’être des lieux de recherche mais aussi de vrais viviers d’innovation et ce terreau pour nos start-up". "La prochaine floraison de start-up doit venir de nos universités et de nos organismes de recherche. Les campus doivent devenir des lieux d’innovation en lien constant, étroit, fécond avec les acteurs économiques", souhaite-t-il.
bâtir plus de ponts entre les universités et les organismes
"Pour cela, il nous faudra bâtir plus de ponts entre les universités et les organismes de recherche, afin de disposer d’un système efficace, reconnu et toujours plus attractif à l’international", annonce Emmanuel Macron. "Dans le contexte d’accélération technologique que nous connaissons, il faudra encore que nous renforcions la capacité de nos grands organismes à jouer un rôle d’agence de moyens pour investir, porter des programmes de recherche ambitieux. Oui, il faut qu’on aille vers cette clarification entre des agences de moyens avec les meilleurs chercheurs […] et la logique d’en bas […]."
Il redit enfin son attachement à la logique des "jurys internationaux permettant de sélectionner les meilleurs projets de recherche fondamentale ou finalisée, qui allouent les moyens de la nation de manière indépendante et pertinente".
Voici une sélection des brèves fonction publique de la semaine du 29 mai 2023 :
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Anne Mascret,
journaliste