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Comment les dirigeants des grandes entreprises françaises abordent-ils le défi climatique ? Ils sont conscients des enjeux et déterminés, assure le Boston Consulting Group, dans un rapport publié ce mardi 14 décembre. Les transformations à mener s’annoncent colossales, prévient le cabinet de conseil. Il souligne toutefois l’émergence de solutions et le rôle clé qu’ont à jouer les entreprises françaises en la matière. Enfin, les grandes entreprises, "parce [qu’elles] ont prouvé leur volonté d’agir", se montrent "exigeantes et attendent encore davantage de l’État".
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Sur la neutralité carbone, les grandes entreprises françaises attendent de l’État un cadre réglementaire qui ne freine pas l'innovation Wikimedi - Wikimedia Commons / Ilya Grigorik
Les dirigeants de grandes entreprises sont "conscients des enjeux et déterminés" face à la crise climatique, rapporte le BCG (Boston Consulting Group) dans un rapport publié mardi 14 décembre 2021 et intitulé "Net zéro. Les grandes entreprises françaises en ordre de marche. Ce que nous disent les dirigeants".
Une trentaine d’entre eux, issus de tous secteurs (L’Oréal, Legrand, Michelin, etc.), ainsi que des ONG et syndicats, y témoignent de leur état d’esprit.
Conscients des attentes
Les dirigeants se montrent notamment conscients des attentes grandissantes des différentes parties prenantes et des risques (image, légitimité, risques physiques) qu’ils encourent s’ils n’agissent pas. "Les entreprises qui ne font pas l’effort de décarbonation seront jugées sévèrement par la communauté et mises de côté par leurs actionnaires et leurs employés", témoigne Cyrille Vigneron, PDG de Cartier.
Selon le document, la science et le marché constituent des facteurs encourageants pour "revoir les ambitions à la hausse" : 80 % des entreprises du CAC 40 s’engagent d’ailleurs à atteindre des objectifs fondés sur la science (SBTi), note le cabinet de conseil.
Il estime toutefois que "ce qui a déjà été effectué [par les entreprises] était la partie la plus simple" et que les engagements actuels ne permettent pas de s’inscrire sur une trajectoire limitant le réchauffement à 1,5 °C. Six fois plus d’investissement dans la transition sont nécessaires, soit 3 500 milliards de dollars par an dans le monde, selon le BCG.
Une transformation conséquente
"Parvenir au net zéro en 2050 suppose de tout changer en même temps", explique le cabinet de conseil. Parmi les défis identifiés par les dirigeants se trouve la contribution de l’entreprise à l’évolution des comportements, notamment des consommateurs, via la sensibilisation et l’éducation. Les entreprises "doivent démontrer la pertinence des alternatives durables et convaincre du bénéfice à les intégrer dans les habitudes d’achat".
Au cœur des préoccupations planent également l’anticipation de la raréfaction des ressources ainsi que l’identification et la quantification des sources d’émissions indirectes (scope 3) et l’action de leviers entre le fournisseur et l’acheteur. "Le scope 3 représente 95 % de nos émissions, il faut donc que nous aidions [les fournisseurs] à monter en puissance", illustre ainsi Benoît Coquart, DG de Legrand.
La refonte des modèles de décisions de l’entreprise ou la question des talents constituent d’autres sujets majeurs.
Des solutions identifiées
"Les solutions émergent et les entreprises françaises sont à la manœuvre", poursuit le BCG, en énumérant notamment la mobilisation de l’organisation, l’activation de leviers de décarbonation immédiatement disponibles, la restructuration des écosystèmes, le lissage du coût de la transition pour le client final, le test de nouveaux modèles économiques ou encore l’innovation pour capter de nouvelles opportunités.
"Les [entreprises] gagnantes seront celles qui miseront sur la collaboration, l’agilité et la vitesse. La collaboration tout d’abord, pour embarquer les fournisseurs, éduquer les clients, nouer de nouveaux partenariats afin d’innover, décarboner et partager les risques. L’agilité ensuite en prenant des risques et en apprenant de leurs erreurs, en s’ouvrant à des écosystèmes larges, à la fois multi-entreprises et multi-discipline. La vitesse enfin, pour conserver un temps d’avance sur le marché et les régulations."
De fortes attentes envers l’État
Enfin, les dirigeants d’entreprises demandent des actions fortes des pouvoirs publics : "Parce que les grandes entreprises ont prouvé leur volonté d’agir, elles se montrent exigeantes et attendent encore davantage de l’État."
Les responsables insistent notamment, au fil des pages, sur l’importance et l’exemplarité de la commande publique pour parvenir à atteindre leurs objectifs climatiques. "Il y a un décalage entre les parties prenantes, les États et la réglementation ou l’incitation par la commande publique. Lorsque la réglementation sera totalement effective et que la commande publique la démultipliera, ceci jouera un rôle catalyseur puissant comme ce fut le cas pour la cybersécurité", explique Patrice Caine, PDG de Thalès.
La demande existe aussi autour d’un cadre de régulation qui "favorise la prise de risque par sa cohérence et sa stabilité" et permet le développement de modèles vertueux. "Les pionniers ne sont pas systématiquement avantagés", estime Catherine Guillouard, PDG de la RATP. Un cadre rigoureux en matière de mesure et de reporting est plébiscité, alors que les standards (CDP, SDG, GRI, etc.) sont nombreux sur le marché.
Les dirigeants sont ensuite plus favorables à des objectifs de réduction plutôt qu’à des méthodes définies par les pouvoirs publics, afin de ne pas freiner l’innovation, et par exemple "permettre aux potentielles alternatives à l’électrification d’émerger en termes de mobilité durable". Ils appellent aussi au fléchage de fonds "afin de créer des marchés d’amorçage pour les filières innovantes", à l’instar de l’agriculture régénératrice ou des carburants alternatifs.
Autre revendication, "la transition devant tenir compte des particularismes locaux", elle doit être justement menée avec les territoires. Enfin, les entreprises demandent à l’État de favoriser un terrain de jeu équitable pour que "les contraintes environnementales soient compétitives à l’échelle mondiale, notamment pour les investisseurs" et de définir une stratégie industrielle pour les secteurs clés en France et en Europe. "Des demandes qui, si elles étaient exaucées, leur permettraient de devenir des championnes mondiales dans un monde net zéro", conclut le BCG.
L’employeur qui n’aménage pas en télétravail, conformément aux préconisations du médecin du travail, le poste occupé par un salarié déclaré inapte, n’exécute pas loyalement son obligation de reclassement dès lors que cet aménagement est compatible avec les missions réalisées par l’intéressé. Peu importe que le télétravail n’ait pas été mis en place dans l’entreprise, cette organisation du travail pouvant résulter d’un avenant au contrat de travail (aujourd’hui, d’un accord par tout moyen). C’est ce que retient la Cour de cassation dans un arrêt publié du 29 mars 2023.
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