En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
"Nous avons besoin d’universités fortes, bien gérées, performantes, ouvertes sur leur territoire, sans complexe, travaillant à l’insertion de leurs étudiants, bien positionnées sur la recherche", déclare Jean Castex le 16 décembre 2021 devant la CPU. Après avoir dressé le bilan des investissements d’État pour l’ESR, le Premier ministre annonce officiellement le lancement de trois appels à projets financés dans le cadre de France 2030 pour soutenir la prématuration et la maturation ; le développement des ressources propres des établissements (lire sur AEF info) ; et les formations aux métiers d’avenir.
Cette dépêche est en accès libre.
Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.
Le Premier ministre Jean Castex à la CPU (Conférence des présidents d'université), à Paris, le 16 décembre 2021. Droits réservés - DR - CPU
Le Premier ministre, invité à la CPU réunie en séance plénière le 16 décembre 2021 et à l’occasion des 50 ans de la Conférence, a tenu à exprimer sa "vive gratitude" aux présidents et à leurs équipes pour la gestion de la crise sanitaire, "inédite et qui n’est malheureusement pas terminée" : "J’ai pu mesurer votre capacité d’adaptation." Il salue également les efforts faits par les universités pour que les étudiants et les personnels puissent se faire vacciner et ajoute : "Si l’actualité est à la dose de rappel, il ne faut pas oublier ceux qui n’ont pas encore leur première dose et qui sont éloignés du système de soins."
Après un rappel des dispositifs mis en place pendant la crise "pour faire face à l’urgence" et prolongés à la rentrée (tuteurs, référents étudiants, gels des droits d’inscription et des loyers, repas à 1 € pour les boursiers, etc.), Jean Castex estime qu’il faut aussi "tirer les enseignements structurels de cette crise qui a révélé des faiblesses", par exemple sur le numérique, sujet sur lequel il appelle à "appuyer sur l’accélérateur". Après les appels à projets sur l’hybridation et les démonstrateurs, un état des lieux est en cours d’élaboration sur la question du "numérique dans la gestion de la crise" dans l’ESR : "Une mission d’observation et d’accompagnement doit rendre prochainement ses conclusions. Et je suis prêt à consentir les investissements et dépenses qui s’avéreront nécessaires."
"un écosystème de recherche français pas toujours très fluide"
Sur la recherche – car "les universités concourent grandement à cette mission" –, le Premier ministre entend "convaincre" les présidents d’université que "la politique du gouvernement est cohérente" et que "l’investissement de l’État est très fort même si vous pensez qu’il ne l’est jamais assez". Après des années pendant lesquelles l’État "a baissé la garde", conduisant notamment au fait que "la France n’a pas été présente dans la course au vaccin", "il faut réinvestir dans la science et l’innovation, et c’est ce que nous faisons. L’amour c’est bien, mais il faut aussi des preuves d’amour."
Il rappelle ainsi, près d’un an après son adoption, les investissements prévus dans le cadre de la LPR (loi de programmation de la recherche) pour atteindre "les fameux 3 % du PIB", avec 25 Md€ de plus sur 10 ans : "On veut [...] un choc d’attractivité des métiers de la recherche qui passe notamment par une revalorisation des salaires", souligne le Premier ministre, évoquant ainsi les mesures prévues pour les carrières.
Au passage, revenant sur les programmes prioritaires de recherche, il relève que "l’écosystème de recherche est bien français, avec les universités et les organismes de recherche : on est nombreux et ce n’est pas toujours très fluide, mais il y a de place pour tout le monde et cela suppose de la coopération. Cet écosystème doit travailler de manière intégrée."
lancement de trois appels à projets
Il rappelle aussi les universités ont bénéficié du plan de relance, en particulier pour la rénovation énergétique des bâtiments (1,3 Md€ pour plus de 1 000 projets, sur 2021-2022) et la création de places dans les formations du supérieur (10 000 en 2020 et 20 000 en 2021). Il souligne aussi, sur l’apprentissage, qu’il n’a pas voulu limiter les aides en fonction du niveau de diplôme et ne pas pénaliser les étudiants du supérieur, "alors que ce sujet faisait débat en au sein du gouvernement".
Enfin, le Premier ministre assure que le gouvernement "veut aller plus loin" avec France 2030 et annonce le lancement officiel de trois dispositifs :
Un appel à projets "prématuration-maturation". Il s’agit "d’accompagner les sites dans le soutien à l’innovation et au transfert. Ce sera un levier supplémentaire pour favoriser le développement de start-up prometteuses", assure Jean Castex. L’ANR publiera aujourd’hui l’appel à projets, "très attendu par la communauté", selon l’entourage du Premier ministre. Cet AAP n’a pas d’enveloppe financière prédéfinie ni de cible en termes de nombre de projets, qui pourront être portés par les universités, les organismes et les Satt.
Un appel à manifestation d’intérêt "compétences et métiers d’avenir". Il s’agit de "soutenir les établissements pour construire des formations aux métiers et compétences de demain, qu’elles donnent lieu à des titres, des certifications ou des diplômes", explique le Premier ministre. Cet AMI s’intègre dans l’enveloppe de 2,5 Md€ du volet "compétences" de France 2030 mais ne dispose pas d’enveloppe prédéfinie. L’objectif est d’anticiper sur les métiers d’avenir dans le cadre des filières soutenues par France 2030 et les stratégies d’accélération du PIA (santé numérique, hydrogène, quantique…). Pour rappel, en juillet, cet AMI, doté de 800 M€ à l’époque, était sur le point d’être publié mais l’a jamais été (lire sur AEF info). L’entourage du Premier ministre précise qu’entre-temps, le plan France 2030 est sorti et l’AMI a été ajusté. "Il est désormais mûr."
L’appel à projets "accélération des stratégies de développement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche". L’objectif, rappelle le Premier ministre, est de "consolider et accroître les ressources propres des établissements". Publié le 17 novembre dernier sur le site de l’ANR, il vise à "aider les établissements d’ESR à accroître leurs ressources" et constituer ou professionnaliser leurs équipes d’appui pour le montage de projets, prioritairement sur la FTLV et/ou les projets européens. Cette action pourra aussi venir en soutien d’autres projets sur la valorisation du patrimoine ou le mécénat (lire sur AEF info). Il est doté de 200 M€.
Par ailleurs, le Premier ministre rappelle que le projet de loi 3DS permettra aux universités et aux Crous de valoriser leur patrimoine en participant au capital de sociétés privées (lire sur AEF info). "C’était une demande forte et ancienne de la CPU."
Jean Castex souligne que la réforme de la formation et du recrutement des cadres supérieurs de l’État a "deux grands objectifs : élever le niveau de leur formation initiale et de leur formation tout au long de la vie et universitariser cette formation. Pour ouvrir des ponts avec les universités, nous avons besoin de vous", indique-t-il aux présidents d’universités.
Plus généralement, la réforme vise à insuffler "plus d’interministérialité" perdue au fil des années et conduisant à des régimes indemnitaires très différents "et pas toujours cohérents avec les priorités en termes de politiques publiques". Et Jean Castex d’évoquer la faiblesse des primes des personnels de santé, d’éducation et d’enseignement supérieur et de recherche.
"Dans toutes les entreprises où cela est possible, le recours effectif au télétravail devra être renforcé. À cet effet, une concertation sera conduite lundi avec les partenaires sociaux pour définir les modalités", déclare le Premier ministre lors d’une intervention vendredi 29 janvier en début de soirée, à l’issue d’un conseil de défense. Bien que la situation sanitaire en France soit "préoccupante", le gouvernement choisit en effet de surseoir à l’instauration d’un nouveau confinement, privilégiant des mesures de "complément" au couvre-feu. Les déplacements internationaux seront strictement encadrés, les centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20 000 mètres carrés fermés, et les contrôles renforcés à compter de dimanche 31 janvier. "Nous considérons que nous pouvons encore nous laisser une chance d'éviter" un confinement dont l'impact serait "très lourd", estime Jean Castex.
Vous souhaitez contacter
Anaïs Gérard,
journaliste