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Le Conseil d’analyse économique invite à repenser l’investissement dans le supérieur en augmentant les moyens en L et M

Afin de "repenser la stratégie d’investissement dans l’enseignement supérieur", Gabrielle Fack (PSE) et Élise Huillery (Paris-Dauphine), avancent six recommandations, notamment celle d’augmenter les moyens en licence et en master, de revaloriser les bourses et d’ouvrir 150 000 places dans l’enseignement supérieur. La mise en œuvre de ces recommandations représente un coût budgétaire annuel compris entre 5,4 et 7,6 Md€ mais aussi des "bénéfices élevés", soulignent les auteures, dans une note du Conseil d’analyse économique, publiée le 1er décembre 2021.

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Pexels

"La dépense par étudiant baisse tendanciellement depuis les années 2010 et les différentes formations sont dotées de moyens très inégaux", constatent Gabrielle Fack (PSE) et Élise Huillery (université Paris-Dauphine), dans une note produite pour le CAE et intitulée "Enseignement supérieur : pour un investissement plus juste et plus efficace". Publiée le 1er décembre, la note souligne "que les effectifs étudiants ont augmenté de 20 % à l’université entre 2010 et 2020", tandis que le nombre d’enseignants diminuait de 2 %". Dans ce contexte, le montant de "1,7 milliard d’euros prévus dans la LPR à l’horizon 2030 pour les formations supérieures et la recherche universitaire ne permettra pas de renforcer les taux d’encadrement des étudiants dans les filières les moins bien dotées". 


La note montre aussi que "malgré la massification, les inégalités d’accès aux études supérieures et aux types de formation en fonction du niveau social sont encore très importantes", puisque "moins de 30 % des enfants issus de familles modestes accèdent à l’enseignement supérieur, contre près de 90 % parmi les plus aisés".

Les bénéfices de l’enseignement supérieur

 

La note du Conseil d’analyse économique revient sur les bénéfices privés et publics de l’enseignement supérieur, à savoir : 


  • une hausse des revenus pour les diplômés par rapport aux non diplômés,

  • une hausse des indicateurs de santé et de l’espérance de vie,

  • des externalités positives :
    - une innovation qui entraîne une croissance économique ;
    - "la hausse de la productivité générée par une population plus diplômée permet d’assurer la croissance des salaires pour tous" ;
    - le fait que l’augmentation des salaires entraîne une hausse des recettes fiscales.

Dès lors, comment "améliorer l’efficience et l’équité de l’enseignement supérieur" ? Pour y répondre, les auteures formulent six recommandations, dont le coût budgétaire annuel est chiffré entre 5,4 et 7,6 Md€, représentant "entre 0,2 et 0,3 point de PIB". Des montants "importants", mais dont les bénéfices sont "élevés" et qui permettraient de placer la France "à des niveaux de dépense par étudiant comparables à ceux de l’Allemagne ou du Danemark dans le premier scénario, à celui des Pays-Bas dans le second scénario, tout en restant très en dessous de pays vertueux tels que la Suède ou la Norvège". En tout état de cause, Élise Huillery souligne que cet investissement doit être "structurel" et pas financé via un programme de relance, lors d’une présentation à la presse de la note, le 1er décembre 2021.

Si la note ne revient pas dans le détail sur les moyens de financer ce coût budgétaire, Élise Huillery souligne que plusieurs options peuvent être envisagées, notamment le levier des frais d’inscription, en mettant en place un "système progressif en fonction des revenus des familles". Elle insiste sur la nécessité que la collecte se fasse à un niveau national, afin que ces frais d’inscription servent à financer les bourses et des postes d’enseignants. L’autre option serait l’impôt, indique-t-elle. 

Les recommandations

  • Améliorer le taux de réussite en créant des places supplémentaires dans les filières courtes et augmenter les moyens en licence et en master (entre 2,6 et 4,7 Md€)

Dans cette perspective, les auteures proposent deux scénarios. Le premier scénario vise à "réduire l’écart des licences et masters vis-à-vis de la licence professionnelle qui, pour un coût relativement contenu, présente des taux de réussite plus importants". L’augmentation de la dépense en L et M à un niveau identique à celui en LP et la création de "places supplémentaires en filières courtes" occasionnerait alors un "surcoût annuel évalué à 2,6 milliards d’euros".

Le second scénario", "plus ambitieux", consiste à "penser l’efficacité générale du cycle universitaire et à prendre comme référence le DUT, qui figure parmi les formations avec les taux d’encadrement les plus élevés et les meilleurs taux de réussite". Il s’agirait alors "d’ouvrir des places supplémentaires dans les filières techniques courtes afin de satisfaire les demandes des bacheliers technologiques et professionnels", ce qui réduirait le nombre d’étudiants en licence, "mais serait insuffisant pour compenser l’écart observé avec les investissements dans les autres filières". "Un investissement supplémentaire" serait alors nécessaire, de l’ordre de 5 100 euros pour les licences et de 4 300 euros pour les masters, afin de proposer des formations d’une qualité au moins égale à celle des DUT". Le coût annuel d’une telle proposition est évalué à 4,7 milliards d’euros.

  • Ouvrir 150 000 places supplémentaires dans l’enseignement supérieur (1,5Md€)

Afin de "réduire les écarts d’accès à l’enseignement supérieur entre élèves d’origine modeste et ceux d’origine favorisée", il faudrait "éliminer totalement l’écart selon l’origine sociale dans la proportion d’élèves qui souhaitent faire des études supérieures à niveau académique égal", poursuivent les auteures. "Le taux d’accès à l’enseignement supérieur parmi les 66 premiers percentiles étant de 46 %, l’objectif est donc d’arriver à un taux d’accès moyen pour cette population de 55 %", écrivent-elles. Ainsi, "le nombre d’étudiants supplémentaires serait ainsi d’environ 50 000 par an". "En se référant à un coût minimal de 9 700 euros par an et par étudiant et une durée d’études moyenne de trois ans, le nombre de places supplémentaires à créer dans l’enseignement supérieur est de 150 000 places, pour un coût budgétaire total de 1,5 milliard d’euros". Concernant les recrutements qui seraient nécessaires, Élise Huillery évoque "plusieurs dizaines de milliers d’enseignants".

  • Orienter des postes et moyens supplémentaires vers les filières scientifiques et techniques qui présentent un rendement relatif plus élevé

Les auteures recommandent "d’allouer les nouvelles places pour les étudiants au moyen d’une concertation pluriannuelle entre le MESRI, les étudiants, les acteurs du monde économique, et les chercheurs". Selon elles, "les taux d’insertion, les salaires de sortie, et la dynamique des besoins identifiés sur le marché de l’emploi doivent permettre d’éclairer la décision d’allouer les postes et les moyens dans telle ou telle formation".

  • revaloriser les bourses, élargir le socle des bénéficiaires et améliorer l’accès au logement étudiant pour les étudiants des classes populaires et moyennes (1,17 Md€)

Les auteures proposent d’augmenter les montants actuels des bourses de "1 000 euros par an et d’élargir l’accès au premier échelon de bourse pour que le financement atteigne 66 % des familles et couvre ainsi l’ensemble des classes moyennes et populaires", ce qui représenterait un coût annuel de 870 millions d’euros supplémentaires.

Concernant le logement étudiant, "en comptant un apport initial nécessaire pour construire une place en résidence étudiante de 12 000 euros, augmenter l’offre de publique de logement étudiant de 25 000 unités par an (ce qui correspond à environ 10 % du stock actuel) nécessiterait un investissement de 300 millions d’euros par an."

  • Modifier les critères d’admission dans les filières sélectives afin d’assurer un recrutement plus diversifié en fonction de l’origine géographique et sociale des élèves.

Les auteures considèrent que si "la mise en place de quotas de places pour les boursiers ainsi que pour les élèves hors académie dans Parcoursup offre de réelles possibilités pour diversifier les recrutements, […] elle n’a pour l’instant pas permis de faire significativement baisser la segmentation sociale et scolaire entre les formations". Il faut selon elles envisager "une augmentation plus volontariste des quotas […] pour permettre une ouverture réelle des différentes filières à tous les profils d’élèves".

  • Communiquer des informations claires et transparentes sur les critères de sélection, les coûts et les bénéfices des formations au moment des choix d’orientation et veiller à lever les mécanismes d’autocensure.

Les auteures imaginent ainsi "un programme portant sur la déconstruction des stéréotypes sociaux et le renforcement du sentiment de compétence", qui serait développé "durant les heures dédiées, au collège et au lycée, pour l’accompagnement à l’orientation et d’associer des interlocuteurs pertinents pour la découverte des métiers et la connaissance des parcours de formation".

Coût des formations ; un rapport de un à quatre selon les filières


Les auteures soulignent que "les coûts des formations sont très inégaux selon les filières et varient d’un rapport de un à quatre". Pour le démontrer, elles proposent une définition plus fine des coûts de formation, ne s’appuyant pas sur les chiffres du compte de l’éducation, mais sur les données issues du programme "Connaissance des coûts des activités des établissements d’enseignement supérieur et de recherche" (1). Ce faisant, "les coûts de formation stricto sensu sont en moyenne de 5 250 euros par an et par étudiant dans les formations dépendantes du MESRI", c’est-à-dire "inférieurs de moitié aux chiffres des comptes de l’éducation". "L’écart provient essentiellement du fait que les dépenses liées aux activités de recherche ne sont pas prises en compte comme dépenses de formations dans nos calculs", précisent-elles. De plus, "les écarts entre types de formation s’avèrent beaucoup plus marqués" :

  • 3 700 euros pour une année de licence,
  • 5 430 € en master,
  • 6 541 € en LP,
  • 8 271 en école de commerce,
  • 9 747 € en DUT,
  • 10 848 € pour un diplôme d’ingénieur,
  • 12 372 € en STS,
  • 13 400 € en CPGE.

Les auteures notent également des disparités marquées entre spécialités. Ainsi, une année de formation coûte 3 100 € dans le domaine "normes et institutions", tandis que ce coût monte à 8 700 € dans le domaine "maths, informatique, sciences de l’ingénieur".

Ces écarts sont essentiellement liés au "différentiel d’encadrement et de volume d’heures" : "à titre illustratif, on compte 3,5 enseignants-chercheurs pour 100 étudiants en licence, contre 8,9 en DUT et 9 dans les écoles d’ingénieur, soit un taux d’encadrement deux fois supérieur", souligne la note. "Concernant la somme de toutes les heures de cours pour l’ensemble des enseignants rapportée au nombre d’étudiants, on obtient un ratio de 16 heures par étudiant en licence contre plus de 40 en DUT".

La note du CAE souligne aussi "une relation positive entre le coût d’une année de formation et le taux de réussite, suggérant que les formations qui ont les investissements les plus élevés, et en particulier des taux d’encadrement élevés, sont efficaces pour amener une part importante des étudiants jusqu’au diplôme".

"Ces ambitions doivent être portées à la fois par la puissance publique et par les établissements d’enseignement supérieur et leur mise en œuvre nécessite une coordination forte. La puissance publique doit s’engager à donner les ressources nécessaires aux établissements, qui doivent eux-mêmes s’engager à répondre aux objectifs de démocratisation, d’ouverture de places et d’augmentation des taux d’encadrement définis par la puissance publique à l’aune d’objectifs clairs et d’indicateurs associés", termine la note.

De son côté, Philippe Martin, président délégué du CAE, explique que cette note a été présentée aux cabinets du président de la République, du Premier ministre, ainsi que des ministres des Finances, de l’ESRI et de l’Éducation nationale, qui se sont montrés "extrêmement intéressés". Il rappelle aussi que l’objectif du conseil est de "nourrir le débat public", invitant "chacun des candidats à l’élection présidentielle à lire cette note et à s’en inspirer" et soulignant que les recommandations formulées dans la note pourraient être mises en place "à l’échelle d’un quinquennat".

(1) Il s’agit d’un programme lancé la Dgesip. Les auteures précisent que les données "ont été recueillies entre 2016 et 2018 auprès de 65 établissements d’enseignement supérieur représentant environ un tiers de l’ensemble des étudiants français, un échantillon représentatif de l’ensemble des formations de l’enseignement supérieur rattachées au MESRI".

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Camille Cordonnier, journaliste