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Entre décembre 2019 et avril 2021, la Dares a mené une opération de testing pour mesurer la discrimination à l’embauche en répondant à 2 400 offres d’emploi. Sur la base de quatre candidatures masculines et féminines envoyées avec un nom d’origine supposée française ou maghrébine, le testing a permis de dresser plusieurs constats. En particulier, l’intensité de la discrimination pour les candidatures à consonance maghrébine varie fortement entre les métiers, les situations de discrimination étant nettement plus faibles dans les métiers soumis à des difficultés de recrutement.
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Comme dans d'autres testings menés précédemment, la Dares montre qu'en 2021, les candidatures à consonance maghrébine retiennent moins l'attention des recruteurs Unsplash - Clay Banks
Premier constat dressé par la Dares dans son enquête publiée le 25 novembre 2021 : la mesure des taux de rappel suivant les profils des candidatures montre l’existence d’une discrimination de grande ampleur à l’encontre des candidatures dont l’identité est à consonance maghrébine. "Ces candidatures sont 31,5 % moins souvent rappelées que des candidatures identiques à consonance française (33,3 % contre 22,8 %)", indique l’enquête.
Ainsi, une personne dont le prénom et le nom sont à consonance maghrébine doit envoyer en moyenne 1,5 fois plus de candidatures qu’une personne ayant le même profil et dont le prénom et le nom sont à consonance française pour recevoir le même nombre de réponses positives. "Cette faiblesse du taux de rappel des candidatures d’origine supposée maghrébine est due au fait que les employeurs les refusent 20,5 % plus fréquemment que celles d’origine supposée française, et les ignorent 14,1 % plus fréquemment", précise la Dares.
LA VALEUR DU MÉTIER
De plus, l’intensité de la discrimination, mesurée par l’écart entre les taux de rappel, varie fortement entre les différents métiers. "À l’exception du métier de directeur de magasin, l’écart des taux de rappel moyens en fonction de l’origine est élevé et systématiquement en défaveur des candidatures à consonance maghrébine. Ces différences sont particulièrement importantes pour les employés commerciaux, les commis de cuisine et les employés administratifs", indique la publication.
En parallèle, "si d’autres facteurs sont parfois étudiés, notamment le sexe, leur poids est sans commune mesure avec celui de l’origine supposée. La discrimination à l’embauche à l’encontre des candidatures dont l’identité est à consonance maghrébine demeure substantielle", insistent les auteurs.
LES MÉTIERS EN TENSION ÉPARGNÉS
Autre enseignement : la discrimination est nettement plus faible dans les métiers qui rencontrent des difficultés de recrutement : "l’écart du taux de rappel est de 26 % dans ces métiers dits 'à forte tension' et de 34 % dans les autres métiers", précise l’enquête. De plus, la Dares n’observe pas d’écarts relatifs de taux de rappel significatifs en fonction du niveau de féminisation du métier, de l’âge ou de l’origine sociale suggérée des candidats.
Par contre, "la discrimination liée à l’origine varie en fonction du niveau de qualification du métier. Toutes choses égales par ailleurs, les candidats d’origine supposée maghrébine sont relativement moins discriminés parmi les métiers qualifiés de cadres, qu’ils aient ou non des fonctions d’encadrement, que parmi les métiers peu qualifiés", indique la Dares.
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Evelyne Orman,
journaliste