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Atelier d’autodéfense, quiz, "violentomètre", expérience en réalité virtuelle : les établissements multiplient les outils en vue de prévenir les violences faites aux femmes. AEF info revient sur quelques-unes de ces initiatives en ce jeudi 25 novembre 2021, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, instaurée en 1993 par l’ONU. Parmi les dispositifs présentés dans cette publication, ceux déployés par les universités Panthéon-Assas et Lyon-II font d’ailleurs partie des lauréats d’un AAP du MESRI dont les résultats ont été publiés ce jeudi (lire sur AEF info).
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Siège de l'université Panthéon-Assas (Paris-II). © Os Rúpias
Voici quelques-uns des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles mis en place dans l'enseignement supérieur :
Atelier d’autodéfense à l’université de Montpellier. Du 24 au 27 novembre 2021, l’université de Montpellier propose un programme qui "sonde les diverses facettes de ces violences : les ressorts de l’emprise, les 'masculinités toxiques' mais aussi des moyens permettant de détecter ces violences, de réagir et de se protéger". Un atelier découverte d’autodéfense mentale, émotionnelle, verbale et physique est organisé par Loreleï, une association d’autodéfense et de lutte contre le sexisme, et fait l’objet d’une "information spécifique" aux doctorantes.
Un quiz pour tester ses connaissances à Toulouse-III. La mission égalité femmes-hommes et lutte contre les discriminations de l’université Toulouse-III Paul-Sabatier propose un quiz de sensibilisation sur la réalité actuelle des violences faites aux femmes à travers 16 questions.
L’université de Perpignan se pare d’orange. L’UPVD va éclairer pendant une semaine plusieurs de ses bâtiments en orange, la couleur choisie par l’ONU pour symboliser la lutte contre les violences à l’égard des femmes. L’établissement va également inciter les étudiants et les personnels à porter cette couleur à travers une distribution "massive" de bracelets. Avec le club Sorptimist de Perpignan, des conférences et des "cafés-paroles" avec des témoignages de victimes et de professionnels de la prise en charge des violences sont également programmés.
Des "violentomètres" sur les campus de l’université de Poitiers. Plusieurs milliers d’exemplaires de cet outil de prévention contre les violences, adapté par le centre Hubertine Auclert, sont distribués ce 25 novembre sur les quatre campus de Poitiers, Angoulême, Niort et Châtellerault. Cette action de sensibilisation émane d’associations étudiantes, d’étudiants relais santé et de volontaires de l’Afev, précise l’établissement. Elle est conduite avec le soutien du réseau de référents égalité de ses composantes et services. En parallèle, quatre vidéos de la campagne du CIDFF #Nerestepasseule, à destination du public étudiant, sont diffusées sur les réseaux sociaux de l’université, et la vidéo Violence au sein du couple passe en boucle sur les écrans de l’établissement et du Crous.
L’université de Poitiers rend également publics, à l’occasion de cette journée nationale du 25 novembre, les premiers résultats d’une recherche-action sur les huis clos familiaux pendant les confinements. Un travail soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine.
De la réalité virtuelle pour se mettre dans la peau d’une étudiante victime de harcèlement sexuel à l’IMT. Les élèves et les enseignants de l’IMT sont invités à vivre le quotidien d’une étudiante victime de VSS grâce à un casque de réalité virtuelle. L’expérience, intitulée "Consentement", dure 20 minutes, à l’issue desquelles un débat peut être engagé. L’objectif est de pouvoir identifier les différents types de violences, susciter de l’empathie et avoir les clés pour réagir face à ce type de situation. "Consentement" a été mis au point par l’IMT en partenariat avec Reverto et Handsaway pour sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur.
Des conférences d’avocat et une sensibilisation au harcèlement de rue à l’Iscom Lille. L’Iscom Lille (Institut supérieur de communication et publicité) s’engage depuis cette rentrée à sensibiliser ses étudiants, dès la première année, à travers la mise en place d’une "conférence interactive", aux "situations de vulnérabilité dont un agresseur pourrait profiter" en matière de violences et d’agressions. L’école de communication s’est ainsi associée à Choralyne Dumesnil, avocate aux barreaux de Paris et de Californie, spécialisée dans les contentieux de violences faites aux femmes et aux enfants, pour la mise en place de conférences sur les violences en raison du sexe et du genre. "Face au succès des conférences de Choralyne Dumesnil, l’Iscom Lille multiplie les dates de présentation et propose ce jeudi 15 novembre à 17h00, sa 4ème édition", indique-t-elle.
De plus, une association étudiante née à l’Iscom en 2021, "Eh ! Mademoiselle", qui a pour but de "sensibiliser, éduquer et lutter contre le harcèlement de rue", a organisé avec l’association "Nous toutes" et le BDE une conférence en ligne sur cette thématique. En parallèle, "Eh ! Mademoiselle" est en phase de développement de protège verre pour éviter que des substances y soient glissées lors de soirées, tandis que des cours de self défense sont également en cours de mise en place.
L’université de Bretagne-Sud inaugure sa cellule de signalement et de veille. Intitulée Cevis (pour Cellule de signalement, de veille et d’information sur les violences sexuelles et sexistes), elle est composée des cinq professionnels de son pôle étudiant santé : médecin, psychologues et assistantes sociales. Ce n’est ni une instance disciplinaire, ni une commission d’enquête. Elle a un rôle d’information et de conseil auprès des victimes ou témoins de violences afin qu’ils bénéficient d’un accompagnement psychologique, juridique et institutionnel adapté. Selon les données de l’affaire, elle peut les orienter vers l’association France victimes 56, avec laquelle l’UBS a signé une convention, vers d’autres partenaires (réseau "prévention aide et suivi" de la MGEN, CPAM) et vers la DGS s’il y a nécessité de mesure de protection. La cellule Cevis s’engage à recevoir l’auteur d’un signalement dans les 72 heures après avoir été saisie.
L'université de Franche-Comté a ouvert en novembre 2021 une plateforme (sos.univ-fcomte.fr) sur laquelle toute personne victime ou témoin de violences peut se signaler. Elle s’engage ainsi à "accompagner les victimes de violences sexuelles et sexistes, de discrimination, de harcèlement ou de toute autre forme de violence", indique-t-elle dans un communiqué. Le dispositif s’adresse à l’ensemble de la communauté universitaire : personnels, étudiants, intervenants extérieurs… Lorsqu’un signalement est déposé, la personne reçoit un mail de confirmation, pus est contactée par téléphone par un des cinq intervenants de la cellule SOS afin de fixer un rendez-vous "dans un lieu neutre". Ce premier entretien a pour objectif d’entendre la personne témoin ou victime, de hiérarchiser les faits et de proposer l’accompagnement adéquat. Sur la plateforme, un répertoire de numéro d’urgence dans les domaines de la justice, du social et du médical est également proposé.
L’université Panthéon-Assas a créé une Commission des droits pour organiser sa politique d’égalité. Labellisée #RéagirAssas, la Commission des droits de Paris-II présidée par Geneviève Garrigos (membre du conseil d’administration de l’université, ancienne présidente d’Amnesty France et conseillère de la Ville de Paris) vise à organiser la politique d’égalité de l’université. À l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes, la Commission des droits a convié des professionnelles spécialistes des violences faites aux femmes telles que maître Krystelle Biondi, avocate au barreau de Paris et alumni, ou encore Bibia Pavard et Agnès Granchet, MCF à l’université Panthéon-Assas.
Une plateforme externe a également été mise en place pour recueillir l’ensemble des alertes en garantissant la protection des données personnelles des plaignants. Ce dispositif a d’ailleurs été sélectionné dans le cadre de l’appel à projets "Soutien aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles" du MESRI, dont les résultats ont été publiés ce jeudi (lire sur AEF info) et pour lequel l’établissement recevra une subvention moyenne de 14 500 €.
L’université Lyon-II interroge les connaissances des étudiants en matière de VSS. L’établissement a restitué, le 24 novembre, les résultats d’une enquête de l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur, qu’il a lancé en mai 2021. Cette enquête, à laquelle 3 % des étudiants ont répondu, montre notamment que 40 % des étudiants "ne connaissent pas la distinction entre agression sexuelle et harcèlement sexuel".
Par ailleurs, seuls 34 % des étudiants citent la cellule dédiée à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles comme "ressource en cas de VSS". En complément de ces actions, l’université organise des journées de sensibilisation, une exposition, ou encore une conférence articulée autour des violences faites aux femmes. À noter que la "cellule discrimination, harcèlement, violences sexistes et sexuelles" de Lyon-II fait également partie des projets retenus dans le cadre de l’AAP du ministère.
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Sabine Andrieu,
journaliste