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"Je confirme que les pactes régionaux 2019-2022 seront prolongés en 2023 pour une année supplémentaire […] : nous signerons avec les régions un avenant au Pric intégrant les actions du Plan de réduction des tensions de recrutement et le budget supplémentaire lié à la prorogation du Pacte en 2023 ", a précisé à AEF info Carine Seiler, la Haut-commissaire aux compétences, le 10 novembre 2021 lors du congrès Nouvelle vie professionnelle. Elle a aussi appelé à moderniser les modalités d’achat de formation, à assouplir le cadre de la VAE et à individualiser les parcours de formation.
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"Je rêve d’un monde où personne ne ferait plus un parcours de formation complet mais un parcours totalement individualisé", a expliqué Carine Seiler. Droits réservés - DR - Sébastien Ferraro
"Je confirme que les pactes régionaux 2019-2022 seront prolongés en 2023 pour une année supplémentaire ainsi que l’a indiqué le Premier ministre aux régions le 13 septembre dernier : nous signerons avec les régions un avenant au Pacte régional intégrant à la fois les actions très volontaristes du Plan de réduction des tensions de recrutement qui donne lieu à des crédits supplémentaires en 2022 et le budget supplémentaire lié à la prorogation du Pacte en 2023 ", a confirmé à AEF info Carine Seiler, la Haut-commissaire aux compétences, en marge du congrès Nouvelle vie professionnelle qui a eu lieu mercredi 10 novembre 2021.
Cette question de la prolongation d’un an des Pric avait été effectivement évoquée par le Premier ministre, Jean Castex, à l’occasion d’une rencontre avec les présidents de région lundi 13 septembre 2021 (lire sur AEF info). Elle est également présente lors des discussions menées entre la Haut-commissaire et chaque région dans le cadre des avenants aux Pric en cours de négociation, mais n’avait pas été officialisée jusqu’à présent
Il est également acquis que de nouveaux financements seront engagés avant la fin de l’année 2021 dans une logique pluriannuelle dans le cadre du Plan de réduction des tensions annoncé fin septembre (lire sur AEF info). Ce dernier est doté d’un budget de 800 millions d’euros pour la formation des demandeurs d’emploi et de 600 millions d’euros pour la formation des salariés en poste.
Financer jusqu’à la certification
En conclusion de la matinée d’échanges, Carine Seiler a également abordé la question de la poursuite du financement des certifications dans le cadre des parcours où les demandeurs d’emploi auraient trouvé un poste avant leur finalisation. "Dans le contexte de fortes tensions de recrutement, nous devons faire preuve d’imagination pour apporter des réponses 'juste à temps' aux difficultés que rencontrent aujourd’hui les entreprises pour recruter."
À ce titre, Carine Seiler propose aux régions d’expérimenter des parcours de formation contractualisés avec des entreprises conduisant des demandeurs d’emploi jusqu’à la certification. "Le parcours certifiant démarrerait sous le statut de demandeur d’emploi, pour acquérir les premiers blocs de compétences nécessaires à la tenue du poste. Il pourrait se poursuivre après l’embauche dès lors que l’entreprise prend l’engagement de libérer le temps nécessaire à l’apprenant pour finaliser jusqu’à la certification son cursus. Dans cette hypothèse, nous prendrons en charge la totalité du coût de la formation, grâce au financement du PIC."
La haut-commissaire s’est également félicitée d’une évolution des programmes de formation des régions qui privilégient aujourd’hui, selon elle, "des logiques plus agiles". C’est le cas notamment à travers des modules additionnels aux parcours certifiants qui permettent d’intégrer aux référentiels de certification de nouvelles compétences répondant à des besoins émergents, exprimés par les employeurs. "C’est une démarche essentielle pour pouvoir répondre 'juste à temps' aux besoins en adaptant les contenus de formation", a précisé la Haut-commissaire aux compétences.
Moderniser les politiques d’achat
"Il reste encore néanmoins à faire évoluer certaines modalités d’achat, et en particulier le financement à l’heure stagiaire", a-t-elle poursuivi en faisant référence à des travaux menés avec le ministère du Travail. "Le développement de formations plus hybrides, intégrant davantage le digital, l’alternance et la formation en situation de travail, invite à changer ce cadre. C’est un constat qui s’impose aujourd’hui à l’ensemble des financeurs de formation qu’il s’agisse de l’État, des collectivités territoriales, des Opco ou des acteurs comme Pôle emploi."
La solution serait de basculer vers des unités d’œuvre qui prennent mieux en compte les modalités pédagogiques actuelles. "Rien ne s’y oppose plus au regard du cadre juridique. Les dernières évolutions ont été permises par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel", a détaillé Carine Seiler. "Nous y travaillons avec France compétences qui lance un travail sur ce volet avec les acheteurs et financeurs de formation et nous pourrions également organiser un hackathon sur cette question."
Parcours sur-mesure
"La VAE est un outil indispensable du monde d’aujourd’hui à travers la possibilité de faire reconnaître des compétences acquises tout au long de la vie, pour montrer aussi que tout n’est pas joué à la fin de la formation initiale. Mais elle doit évoluer car elle reste trop complexe", a par ailleurs constaté Carine Seiler, en évoquant une expérimentation commencée en octobre dernier avec 168 bénéficiaires et qui se prolongera jusqu’à la fin de l’hiver 2022, avec une cohorte qui prépare une VAE individuelle et une autre une VAE collective. "C’est le sens de l’expérimentation en cours lancée par le ministère du Travail. Au-delà de la VAE elle-même, mieux reconnaître et plus systématiquement les acquis est un enjeu clé pour faire de la formation un réflexe."
"Je rêve d’un monde où personne ne ferait plus un parcours de formation complet mais un parcours totalement individualisé, qui capitalise les acquis, car il y a toujours des acquis à capitaliser", a poursuivi la haut-commissaire aux compétences. "Il ne s’agit pas de faire une VAE au préalable ou d’augmenter les procédures administratives, mais à l’inverse d’individualiser les parcours", a-t-elle précisé.
Certains bénéficiaires de l’expérimentation en cours sur la VAE qui concerne des titres et diplômes du champ sanitaire et médico-social sont en phase de finalisation, et une partie d’entre eux ne seront pas en mesure d’obtenir la certification visée. "Cela renvoie aussi au rôle du CEP afin de pouvoir accompagner le repositionnement professionnel", indique Carine Seiler, en précisant que le rôle du CEP sera aussi questionné dans le cadre de l’expérimentation en cours afin de ne laisser aucun bénéficiaire sur une situation d’échec.
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Cédric Morin,
journaliste