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Guillaume Gellé, vice-président de la CPU, encourage les universités et edtech à "mieux travailler ensemble". De plus, il enjoint les entreprises à adapter leur approche et voir les universités "dans leur diversité" plutôt que comme "objet unique", avec un accent mis sur le co-développement de projets avec des universitaires. Enfin, Guillaume Gellé a profité d’un événement de rentrée organisé par la Banque des territoires et l’association Edtech France, le 17 septembre 2021, pour présenter la CPU comme une "interface" entre les deux univers.
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Guillaume Gellé, vice-président de la CPU, le vendredi 17 septembre 2021, lors d'un événement de rentrée organisé, à Paris, par la Banque des Territoires et son Hub des Territoires, en partenariat avec Edtech France. Droits réservés - DR - Camille Mordelet / AEF info
Pour Guillaume Gellé, vice-président de la CPU et président de l’université Reims Champagne-Ardenne, "l’environnement Edtech reste un peu mystérieux pour les universitaires, même s’il y a de la progression" (lire sur AEF info). C’est ce qu’il affirme le 17 septembre 2021 lors d’un événement de rentrée organisé à Paris par la Banque des Territoires et son Hub des Territoires, en partenariat avec Edtech France.
D’où l’idée, selon lui, d’un "guichet unique" ou de "edtech spécialisées dans le relais avec d’autres edtech". Il présente d’ailleurs la CPU comme un "canal de communication entre les edtech et les universités", une "interface". Il cite la possibilité d’organiser "une journée edtech-CPU pour mieux appréhender les différents problèmes identifiés par les universités et les possibles réponses des edtech".
Outre l’intervention du vice-président de la CPU, trois edtech françaises (Ubicast, Appscho et Wooclap) sont venues "pitcher" sur leur activité et la manière dont elles envisagent cette rentrée, vantant notamment la "flexibilité" qu’offrent les vidéos en asynchrone ou le besoin de créer de l’interaction avec l’étudiant lors des cours à distance. La publication à venir des résultats de l’AMI "Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur" (DemoES) était dans tous les esprits (lire sur AEF info).
Deux périodes à distinguer
Le VP de la CPU rappelle ainsi qu’au début de la crise sanitaire et au moment du premier confinement, "pour beaucoup d’universités, les solutions numériques n’étaient pas connues. Cette crise a forcé les universités à regarder quelles pouvaient être les solutions existantes, avec qui nous pouvions les développer". Ainsi, il identifie deux phases : le premier confinement et la rentrée 2020.
"Au premier confinement, garder le contact avec les étudiants était un peu artisanal, avec des mails. Et petit à petit, les universités ont investi, parfois plusieurs centaines de milliers d’euros, sur les serveurs et pour remettre à jour les infrastructures numériques. Nous n’installons pas des solutions comme celles des edtech pour plusieurs milliers d’étudiants sans avoir, derrière, une action sur les infrastructures numériques." Sans oublier le sujet de l’inégalité face au numérique, notamment sur l’équipement ou l’accès à Internet : "Nous avons beaucoup été soutenus par les collectivités territoriales et l’État pour fournir aux étudiants de véritables ordinateurs portables."
C’est donc à la rentrée 2020 que s’est posée la question de trouver des solutions plus durables. "Nous avons pu mobiliser beaucoup plus la communauté universitaire, capitaliser sur les investissements faits, mais aussi sur les ressources humaines qui ont été recrutées, afin de mieux accompagner les enseignants sur l’usage des solutions numériques dans leur enseignement", estime Guillaume Gellé, qui affirme aussi que cette rentrée 2021 démarre sous les mêmes auspices. Mais il reconnaît que les universités sont confrontées à de "véritables difficultés dans le recrutement d’ingénieurs pédagogiques, par exemple", alors que c’est avec ces personnes "que l’on pourra avancer".
Co-construire les projets
"Les universitaires souhaitent être co-développeurs des solutions numériques. Dans nos établissements, il y a des spécialistes sur ces questions. Souvent, ils se sentent marginalisés ou se replient sur eux-mêmes pour trouver leurs propres solutions, ce qui ne fonctionne pas très bien", estime Guillaume Gellé.
Par ailleurs, il souligne un problème récurrent : la manière dont les edtech conçoivent le marché que peuvent représenter les universités, qui peut être source de crispations. "Les universités, il faut les voir dans leur diversité. Ce ne sont pas des petites écoles, mais plusieurs milliers d’étudiants et d’enseignants. On ne peut pas les regarder comme un objet unique." Ainsi, il conseille aux edtech de "chercher à regarder dans les universités comment capitaliser sur les disciplines, les départements, les équipes pédagogiques qui ont commencé à déployer ces solutions. Et ensuite, de regarder comment pouvoir créer un effet boule de neige. Penser que l’on va transformer d’un coup à l’université est une utopie".
Le président de l’université de Reims Champagne Ardenne affirme que "le taux d’usage des solutions numériques et interactives" au sein de son établissement a bondi de 60 % depuis le début de la crise, met en garde les sociétés éditrices de solutions numériques. "Le risque, c’est d’apporter les solutions numériques comme une solution pour régler les questions de places, de nombre d’étudiants et de modèle financier, de coût." Ce discours est "loin de la réalité" : "mettre en place ces solutions dans les établissements est un véritable investissement. Les universités sont capables de gérer le flux des étudiants, d’autant qu’après la forte augmentation en ce moment, le nombre va se stabiliser dans les années à venir".
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Camille Mordelet,
journaliste