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Entre la convention citoyenne pour le climat et la convention des entreprises pour le climat, il n’y a pas de "filiation génétique", prévient Grégoire Fraty, mardi 7 septembre 2021. Celui qui fut l’un des 150 citoyens tirés au sort de la "CCC" participe désormais à son pendant entrepreneurial, une "suite logique" qui présente l’avantage d’être une "initiative autonome". 150 patrons, sélectionnés pour être représentatifs du tissu économique, se retrouveront pendant huit mois pour élaborer une feuille de route écologique "opérationnelle". La première des six sessions se tiendra à Paris le 9 septembre.
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"Nous avons réuni un panel de 150 dirigeants qui représentent des entreprises de toute la France, de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Dans les huit mois qui viennent, nous allons assister à des réinventions profondes, à des redirections de modèles d’affaires. Si nous réussissons notre mission, nous pensons qu’il y aura un avant et un après convention des entreprises pour le climat (CEC)", lance ce mardi Eric Duverger, cofondateur de la CEC qui sera lancée jeudi 9 septembre.
Miser sur l’engagement des dirigeants
Entouré d’une équipe de 70 bénévoles, celui qui a travaillé 20 ans au marketing chez Michelin et a pris deux années sabbatiques pour monter ce projet, détaille ses ambitions. "Nous voulons un projet qui soit utile à la cause de la transition. Pour ce faire, nous nous appuyons sur des expertises existantes et sur la communauté qui œuvre déjà à cette transition." Mais si des initiatives en la matière existent déjà, Eric Duverger explique que la convention repose sur trois leviers qui "ne sont pas assez activés aujourd’hui". Déjà, "il s’agit d’une convention de dirigeants", ces derniers n’étant pour l’instant pas assez engagés sur les questions de RSE. "Or nous croyons à leur leadership."
Il est ensuite "demandé aux conventionnels d’investir du temps à la hauteur des enjeux, soit douze jours pleins investis sur huit mois pour prendre le temps de la réflexion". Enfin, "nous voulons apporter une dynamique puissante de force collective, avec un effet d’entraide" entre les 150 membres de la convention, sélectionnés via un appel à candidatures (lire sur AEF info). Forts de leurs 250 000 collaborateurs, ces 150 patrons contribuent à générer un chiffre d’affaires de 36 milliards d’euros en France.
Huit mois de travail collectif
Des dirigeants de Bouygues Immobilier, Bearing Point, Faguo, Heineken, Macif, Nature & Découvertes, Palais de Tokyo, Pôle emploi ou encore Zei se retrouveront ainsi à six reprises au cours des huit prochains mois :
L’idée pour chacun des dirigeants sera "de travailler sur une feuille de route de transformation opérationnelle de son entreprise", présente Yannick Servant, cofondateur de la CEC, en charge de la communication. "Beaucoup d’entre elles ont une vision à cinq ou dix ans. Mais sur les sujets environnementaux, toute la complexité est de descendre dans les échelons pour la dérouler et d’expliquer à leurs collaborateurs comment y parvenir." "C’est le point de départ de la CEC. Pour autant, je ne peux vous dire à quoi ressembleront exactement ces feuilles de route qui seront présentées en avril et en juin, parce que le process doit se faire", reconnaît le communicant.
Les entreprises face à un dilemme du prisonnier ?
Il est en tout cas "urgent de proposer une solution collective" car "nous sommes face à un problème commun qu’est l’inertie". Pour Yannick Servant, elle s’explique par l’injonction contradictoire qui pèse sur les entreprises : "Comment assurer une rentabilité financière tout en protégeant notre habitat commun qui n’apparaît dans aucun bilan d’entreprise ?" S’ensuit un dilemme du prisonnier selon lequel "une rationalité individuelle mène à des solutions collectives bien moins intéressantes que ce que permettrait la coopération". La CEC doit permettre de lever ce blocage de la "redirection environnementale du monde économique".
Un comité des garants a été mis en place pour donner un "ancrage" à la CEC, indique Eric Duverger. Il devra "garantir l’exigence de la convention par rapport à l’ambition déclarée, apporter un éclairage extérieur bienveillant sur les avancées et participer à la résonance de la CEC dans le tissu économique français". Il est notamment composé d’Arnaud Leroy, PDG de l’Ademe, Fabrice Bonnifet, directeur développement durable de Bouygues et président du C3D, Paola Fabiani, présidente du Comex 40 du Medef, Matthieu Auzanneau, directeur du Shift Project. Dans le "réseau de partenaires pédagogiques" figurent par exemple Carbone 4, B&L Evolution, Orée ou encore les écoles de commerce Audencia et ESCP. Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe de travail n° 1 du Giec, lancera la première session de la convention ce jeudi.
La CEC, "suite logique" de la CCC
La paléoclimatologue avait aussi participé au lancement de la convention citoyenne pour le climat en octobre 2019. Parmi les 150 citoyens tirés au sort : Grégoire Fraty, qui rejoint aujourd’hui la CEC en tant que membre du pôle presse, tel un "passage de témoin entre ces deux conventions". "L’une des préconisations de la convention citoyenne était que le monde économique s’empare de la question climatique", rappelle-t-il.
"C’est pour ça que l’aventure CEC a du sens : il fallait donner une suite et la voilà avec ces nouveaux 150 !" Le lien entre la CCC et la CEC "n’est pas une filiation génétique, c’est un prolongement", pointe Grégoire Fraty. La CCC avait un mandat présidentiel, quand la CEC présente l’avantage d’être une "initiative autonome". "Cette suite logique peut apporter un nouveau souffle. On n’est pas à l’abri d’une surprise."
Un calendrier concordant avec la présidentielle
Après la session six, "j’aimerais que ces 150 deviennent 1 500, puis 15 000, puis 150 000… À la CEC, nous appelons ça la 'théorie du sachet de thé' car il s’agit de faire infuser quelque chose en partant de 150 dirigeants, ces 150 porte-étendards de la transition environnementale, pour inspirer le tissu économique français au sens large — pour chaque participant sa région, sa filière, ses syndicats professionnels, son industrie — et élargir aux décideurs politiques", énonce Yannick Servant. "Ce que nous avons appris de la convention citoyenne pour le climat, c’est l’importance de la coconstruction."
C’est pourquoi une "équipe de coconstruction" présente depuis un mois et demi le projet à "un maximum d’acteurs dans la sphère institutionnelle et politique (ministères, parlementaires…)". "Nous avons une volonté assumée de porter une voix, de façon apartisane, dans tous les débats de l’élection présidentielle", glisse-t-il. "Si nous nous projetons à horizon 2030, en adhérant à l’idée que cette décennie est la dernière où nous pouvons agir, il nous reste deux quinquennats. On n’a plus de temps à perdre", conclut le cofondateur de la CEC.
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