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Le réseau Cap ANR regroupe les professionnels des établissements d’enseignement supérieur et de recherche chargés d’accompagner les chercheurs et enseignants-chercheurs qui postulent aux appels à projets. Il a pris un statut associatif en 2020, après dix ans d’existence. Le 1er juillet 2021, l’association a enregistré sa 100e adhésion d’établissement, portant à plus de 350 le nombre de professionnels participant à ses activités. "L’apport essentiel de Cap ANR est d’éviter de réinventer la roue", exposent à AEF info sa présidente Françoise Vernucci et son vice-président Jean-François Blanco.
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Françoise Vernucci (Grenoble INP), présidente de Cap ANR, et Jean-François Blanco (Avignon Université), vice-président. Droits réservés - DR
"La création de l’ANR a fait émerger une nouvelle fonction d’ingénierie des projets de recherche dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche", se rappelle Françoise Vernucci, responsable du service des partenariats de recherche institutionnels de Grenoble INP et présidente de Cap ANR, revenant pour AEF info sur la genèse de ce réseau.
UN RÉSEAU NÉ EN 2010
"C’était un métier nouveau d’appui aux chercheurs, mêlant la veille sur les appels à projets, le montage des dossiers, leur suivi, la justification financière, un soutien stratégique et, parfois même, l’aide à la rédaction." Il n’a pas fallu longtemps pour que les personnels qui prenaient en charge cet appui administratif, financier et juridique éprouvent le besoin d’échanger informations et bonnes pratiques. "J’ai lancé l’idée de ce réseau en 2010, avec l’appui de Grenoble INP-UGA. Suivie par 11 autres établissements, nous avons reçu le soutien de la CPU et nous avons très vite contacté l’ANR pour voir s’il y avait des possibilités de collaboration."
Il y en avait. "Nous avons appris ensemble, relate encore Françoise Vernucci. L’ANR avait alors du mal à trouver des interlocuteurs dans les établissements, et nous avons pu nouer des collaborations de plus en plus soudées." Aujourd’hui, Cap ANR et l’agence tiennent des réunions régulières et l’agence entame son traditionnel "ANR Tour" annuel par une rencontre avec le réseau.
UNE MONTÉE EN PUISSANCE JUSTIFIANT UNE STRUCTURATION EN ASSOCIATION
Le réseau a beaucoup grandi, aussi. "Nous regroupions 12 établissements en 2010, il y en a 100 aujourd’hui et nous rassemblons plus de 350 professionnels au service de plus de 100 000 chercheurs, soit un tiers des effectifs français", détaille Jean-François Blanco, directeur de la Maison de la recherche d’Avignon Université et vice-président de Cap ANR. Cette montée en puissance s’est accompagnée d’un élargissement des activités à d’autres agences de financement nationales et régionales. En 2020, soit dix ans après sa création, Cap ANR s’est structuré en association, à laquelle adhèrent 100 établissements versant une cotisation annuelle fixée à 200 € pour 2 membres, et 50 € par membre supplémentaire.
"Ce passage au statut associatif permet de donner plus de visibilité et de moyens au réseau", justifie François Vernucci. Des moyens qui ont été mis à profit en premier lieu pour doter le réseau de son propre site internet, rassemblant des ressources documentaires et des forums d’échanges à l’intention de ses membres. La présidente espère aussi pouvoir envisager à moyen terme le recrutement d’une personne permanente pour s’occuper de l’association, "pour l’instant gérée en bénévolat, ce qui coûte nombre de week-ends" à ses animateurs.
Cap ANR a aussi repensé le fonctionnement de ses différentes commissions, en les ouvrant toutes à l’ensemble des membres "pour démultiplier l’effort" de réflexion, de veille, d’animation et d’échanges, explique Jean-François Blanco. Ces commissions se répartissent en quatre catégories :
"ÉVITER DE RÉINVENTER LA ROUE"
Pour les professionnels qu’il rassemble, "l’apport essentiel de Cap ANR est d’éviter de réinventer la roue", résume Jean-François Blanco. Sur les accords de consortium, par exemple, le réseau s’avère "précieux" : "Tout le monde se connaît et partage une même philosophie sur cette question, ce qui fait que nous rédigeons tous les accords de consortium de la même manière", indique Françoise Vernucci.
Le réseau a aussi des retombées qui vont au-delà de l’enrichissement professionnel de ses adhérents, quand bien même ses animateurs reconnaissent qu’elles sont "difficiles à quantifier". "Nous allégeons la tâche des chercheurs, mais aussi celle des agences de financement", fait valoir Jean-François Blanco. Il se rappelle en particulier le plan d’apurement des engagements de l’ANR sur d’anciens projets, préparé en 2015 à la demande de la Cour des comptes, pour lequel "la mobilisation de Cap ANR a permis de reconstituer 3 000 dossiers sur les 8 000 qui étaient à apurer".
"METTRE DU LIANT" ENTRE LES AGENCES ET LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE
"Nous portons la parole des chercheurs, tout en leur apportant aussi un soutien pédagogique et parfois 'psychologique' leur permettant de mieux appréhender le financement sur projet", ajoute Françoise Vernucci. "Nous pouvons jouer ici un rôle de tempérance." Cela a notamment été le cas lorsque les coupes budgétaires ont fait chuter le taux de sélection de l’ANR à 9 %, au milieu des années 2010 (lire sur AEF info). "Nous avons redoublé d’efforts pour convaincre les chercheurs que c’était passager, qu’ils ne devaient pas céder au découragement et continuer à déposer des projets", témoigne Jean-François Blanco.
Inversement, Cap ANR permet de faire remonter aux agences des améliorations suggérées par les professionnels de l’ingénierie des projets de recherche, par exemple sur le règlement financier, ainsi que nombre d’interrogations que tel ou tel changement dans les modalités de réponse aux appels à projets peut susciter dans la communauté scientifique. "Les questions fusent à chaque appel à projets générique de l’ANR", illustre Françoise Vernucci.
"Cette année, entre janvier et juin, nous avons fait remonter de nombreuses questions à l’ANR. Et plus de 200 sujets ont été déposés sur les forums du site web. "Devoir par exemple rédiger un dossier court de 4 pages, sans trame de fond, a pu déconcerter voire stresser de nombreux chercheurs" relate Jean-François Blanco. Là encore, Cap ANR s’est chargé de "mettre du liant" entre l’ANR et la communauté scientifique.
À ce jour, Cap ANR compte 102 établissements membres : des organismes de recherche, des universités, des écoles, des CHU, des MSH, des observatoires, des institutions comme le Collège de France ou le MNHN…
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René-Luc Bénichou,
journaliste