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C’est par un courrier adressé à ses pairs du conseil d’administration de la FNMF qu’Eric Chenut a fait part le mois dernier de son intention de candidater à la présidence de la fédération, en octobre prochain, en remplacement de Thierry Beaudet. Lors d’un échange avec AEF info, l’actuel vice-président de la MGEN détaille les grands axes de sa candidature, en faisant notamment part de sa volonté de poursuivre le travail d’affirmation de l’identité des mutuelles. S’il souhaite mettre en valeur leur ancrage local, Eric Chenut insiste également sur le rôle de la fédération pour relever certains défis globaux, tels que le numérique en santé, qui nécessite une coopération renforcée entre mutuelles.
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Eric Chenut Droits réservés - DR
AEF Info : Quelle est votre vision du mouvement mutualiste, celle que vous souhaitez promouvoir en cas d’élection à la présidence de la FNMF ?
Eric Chenut : Je crois à l’engagement mutualiste, qui constitue une certaine manière d’entreprendre très participative, une gouvernance démocratique, et une lucrativité limitée. Cela correspond à la recherche de sens exprimée par l’ensemble de nos parties prenantes, adhérents, salariés et élus. Ce que je souhaite porter, c’est cette ambition de développer un mouvement porteur de fraternité, mais aussi ancré dans la proximité des territoires.
C’est ce qui m’a toujours séduit en mutualité depuis les débuts de mon engagement, d’abord en mutualité étudiante puis dans les unions départementales de Meurthe-et-Moselle et Lorraine de la Mutualité Française, et enfin à la MGEN et au groupe VYV. L’engagement mutualiste permet de se confronter aux réalités locales. C’est cet ancrage local - fondamental — qui permet de concrétiser des projets ayant un impact direct sur la vie des gens, et qui permet aussi d’expérimenter de nouvelles manières d’agir ensemble.
À travers la fédération, je souhaite aussi conforter ce qui fait l’identité mutualiste. Sa spécificité, c’est d’être et de faire ensemble – c’est au cœur de notre ADN. Il n’y a plus tant d’organisations ou de mouvements où des gens issus de milieux très différents décident ainsi de s’émanciper par l’engagement, la santé, les solidarités pour ne pas subir. En ce sens, la mutualité française représente aussi un creuset de la cohésion sociale, une fabrique de liens et de sens.
AEF INFO : Quelles seraient vos priorités en tant que président de la FNMF ?
Eric Chenut : Comme dit précédemment, je souhaite conforter l’identité du mouvement mutualiste, sa raison d’être, faire mieux percevoir notre plus-value. Mais je souhaite aussi renforcer les marges de manœuvre et les capacités d’actions et de développement des mutuelles, notamment sur le Livre II. Notre action ne se limite pas à la complémentaire santé, même s’il faut la renforcer. Il faut aussi conforter les autres champs sur lesquels nous sommes présents, tels que la prévoyance, la perte d’autonomie. Il faut aussi conforter notre action au-delà de l’assurance, notamment concernant l’offre de soins et d’accompagnement mutualiste, qui contribue à réduire les inégalités d’accès aux soins.
Il faut aussi que nous réfléchissions tous ensemble à l’articulation de notre action avec les politiques publiques, notamment régionales, départementales ou municipales. Avec par exemple la loi 4D, nouvelle étape de décentralisation et de déconcentration, en préparation, je pense que nous aurons encore plus d’opportunités à l’avenir pour contribuer de manière concrète aux changements dans nos territoires. En parallèle, je souhaite également que nous approfondissions nos liens avec les acteurs de l’ESS avec qui nous partageons une affinité naturelle. J’ai enfin la conviction qu’une autre priorité s’impose à nous, celle du numérique en santé. La gestion des données de santé sera demain plus que jamais un enjeu essentiel pour tous.
Cela ouvre la possibilité notamment d’une médecine plus personnalisée. Dans la relation de confiance que nous entretenons avec les personnes que nous protégeons, je pense que nous pouvons jouer le rôle de facilitateurs pour faire émerger de bons usages, de bonnes pratiques en matière de numérique en santé. Nous pouvons notamment contribuer à renforcer la dimension de confiance avec les assurés, qui est absolument indispensable pour permettre l’émergence de nouveaux usages numériques. Mais il nous faudra aussi être vigilants pour nous assurer que ces nouveaux usages ne viennent pas détricoter les mécanismes de solidarité qui sont au cœur de notre projet.
AEF INFO : Face à l’ampleur de ces enjeux, notamment numériques, le mouvement mutualiste dans son ensemble vous semble-t-il assez bien préparé ?
Eric Chenut : Les mutualistes et les mutuelles ont déjà démontré au printemps 2020 leur extrême réactivité et agilité pour répondre à une situation de crise. Nous nous sommes rapidement adaptés pour assurer la continuité de nos services et accompagner nos adhérents en difficultés, qu’il s’agisse des individus ou d’entreprises. Je pense que nos mutuelles sont donc tout à fait capables de s’adapter aux enjeux de demain. Après, pour répondre à l’ampleur de ces défis, il est effectivement nécessaire de mener un certain nombre de questions à l’échelle de la fédération.
Sur le numérique par exemple, nous sommes en train de construire à l’échelle fédérale un concentrateur de données qui devrait nous permettre de mener des recherches sur les questions de santé. C’est à la fois un enjeu de pertinence des données, plus solides en cas de partage des données entre un grand nombre de mutuelles, mais aussi un enjeu économique, car les investissements sur les outils numériques seront de plus en plus importants ; nous avons donc intérêt à les mutualiser. Mener ces actions au niveau de la fédération garantit là aussi des retombées positives pour toutes les mutuelles, alors que, à défaut, seuls certains grands groupements pourraient investir dans de tels projets. En le faisant ensemble, cela garantit efficience et partage des solutions pour tous les adhérents et conforte la modernité des réponses mutualistes.
À la suite des annonces formulées par la FNMF (lire sur AEF info), le conseil d’administration de la MGEN, réuni le 29 avril 2021, a validé la prise en charge au 1er euro des consultations de psychologues pour toutes les offres individuelles et collectives (4 séances dans une limite de 60 € par séance avec effet rétroactif au 22 mars) dans le cadre d’une "expérimentation" du 1er mai au 31 décembre 2021. Le forfait "psychothérapie" actuellement déjà en vigueur dans les offres sera versé après l’épuisement de ces 4consultations. Aujourd’hui, 8 offres MGEN proposent déjà une prise en charge des consultations de psychothérapie, dont 3 offres référencées par des ministères pour la couverture de leurs agents. "Nos garanties remboursent jusqu’à 20 consultations de psychothérapie par an. Ces prises en charge couvrent jusqu’à 400 € par an, voire 700 € pour certaines offres", précise la mutuelle.
Le conseil de la Cpam de l’Essonne a approuvé à l’unanimité ce 23 mars 2021 la nomination d’Albert Lautman comme directeur général de la caisse à partir du 1er juillet 2021, sur proposition de Thomas Fatome, directeur général de la Cnam. Albert Lautman quittera ses actuelles fonctions de directeur général de la FNMF le 30 juin. Lors d’un prochain conseil d’administration le 20 mai prochain, le président de la Mutualité française, Thierry Beaudet, devrait proposer au conseil d’administration que Séverine Salgado, actuellement directrice déléguée, assure l’intérim de la direction générale à compter du 14 juin et jusqu’à la prochaine assemblée générale du 7 octobre 2021, indique-t-il dans un courriel aux administrateurs de la FNMF.
Le Cese, au cours d’une séance plénière qui s’est déroulée ce mardi 12 janvier 2021, a indiqué que son bureau avait confirmé le jour même l’intégration de Thierry Beaudet au sein de la section Affaires sociales et santé du Conseil. Nommé officiellement au Cese le 22 décembre dernier, Thierry Beaudet remplace Étienne Caniard, dont la démission est effective depuis le 31 décembre 2020. Dans une lettre adressée en novembre dernier aux administrateurs du groupe VYV, Thierry Beaudet, président de ce même groupe ainsi que de la fédération nationale de la mutualité française, avait déjà fait état de sa volonté de s’investir "fortement dans la gouvernance et le fonctionnement du futur Cese" (lire sur AEF info).
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Grégoire Faney,
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