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Alors que le gouvernement rend prochainement ses arbitrages sur le niveau de prise en charge des contrats d’apprentissage pour 2022, la CPU publie, le 8 juin 2021, les résultats de son enquête flash sur les apprentis dans le supérieur. Au vu des éléments recueillis (mixité sociale dans les profils des étudiants, rôle important dans l’accès aux études supérieures), la Conférence juge "indispensable" la poursuite des mesures en faveur de l’apprentissage, à la "hauteur des enjeux", que ce soit dans le 1er ou le 2nd cycle.
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"L'apprentissage dans le supérieur est un enjeu d’élévation sociale : des places et des financements en moins, c’est à coup sûr, plus de jeunes qui échoueront, alors même que leurs choix sont motivés, leur insertion professionnelle quasi garantie", estime la CPU qui publie, le 8 juin 2021, les résultats de son enquête flash sur l’apprentissage.
Réalisée du 15 au 25 mai, cette enquête a recueilli 6 484 réponses d’étudiants inscrits en apprentissage dans les établissements membres de la CPU, soit près de 10 % des effectifs inscrits en alternance à l’université et 3,2 % des apprentis de l’enseignement supérieur, indique-t-elle. Ce sondage vise à "mieux connaître leur profil et leurs attentes", à quelques jours des arbitrages du gouvernement sur le niveau de prise en charge des contrats d’apprentissage pour 2022.
"Une approche systémique" qu’il "convient d’accompagner"
L’enseignement supérieur "a un rôle de locomotive" depuis plusieurs années dans l’évolution du nombre de contrats – qui ont connu une forte hausse depuis la loi "Pour la liberté de choisir son avenir professionnel" –, et a su "faire évoluer l’image de l’apprentissage pour en faire une voie de la réussite et non une voie de remédiation à l’échec qui stigmatise les apprentis", souligne la CPU. La crise actuelle rend selon elle "indispensable" la poursuite des mesures en faveur de l’apprentissage, à la "hauteur des enjeux".
"C’est une approche systémique qui se construit et qu’il convient d’accompagner. Toute mesure d’ordre budgétaire visant à limiter le financement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur (1er cycle universitaire et 2e cycle universitaire dont les écoles d’ingénieurs) aura mécaniquement des effets négatifs sur son développement", prévient-elle.
Sans l’apprentissage, 30 % des répondants n’auraient pas poursuivi leurs études
Les éléments recueillis dans le cadre de l’enquête flash mettent en effet en lumière les effets positifs de l’apprentissage pour l’accès aux études supérieures : 30 % des apprentis n’auraient pas poursuivi leurs études en formation initiale, que ce soit au niveau licence ou au niveau master s’ils n’avaient pas été pris en apprentissage. C’est également un élément qui était ressorti de l’audition de Muriel Jougleux, vice-présidente "Partenariats et professionnalisation" de l’université Gustave Eiffel (Marne-la-Vallée) par la mission "conditions de vie étudiante", au Sénat, fin mai (lire sur AEF info).
Le fait que la formation soit en apprentissage a ainsi joué un rôle déterminant dans le choix du cursus pour 86 % des répondants. L’intégration dans l’entreprise (74 %) est la première raison citée par ces derniers, suivie de près par la "garantie d’une rémunération" (73 %), le taux d’insertion professionnelle (60 %) et l’autonomie (50 %). Les possibilités de mobilité (logement ou déplacement assuré) pèsent en revanche assez peu dans ces choix – seuls 6 % des répondants ont cité cette raison.
Seuls 27 % des étudiants ont trouvé leur apprentissage grâce à l’université
L’apprentissage serait également un "accélérateur de mixité sociale essentiel" pour la CPU, car il profite "en majorité aux enfants dont les parents ne sont pas CSP+" (63,2% des répondants, dont 41,4 % ont des parents employés, 12,9 % des parents ouvriers, 7 % des parents sans activité professionnelle), devant les enfants de cadres (36,8 % des répondants). Ces chiffres sont encore "plus parlants" pour les étudiants inscrits en 1er cycle : la CSP "employés" est citée à 47,75 % contre 30,48 % pour la CSP "cadres". 34 % des apprentis étaient boursiers avant de devenir apprentis, un chiffre légèrement moins élevé que pour l’ensemble des formations du supérieur (36,8 % en 2019-2020).
Enfin, l’enquête bat en brèche l’idée selon laquelle les réseaux familiaux sont à l’origine d’une majorité de contrats d’apprentissage, "décrits alors comme outils de reproduction sociale". 69 % des répondants ont trouvé leur apprentissage grâce à leurs démarches personnelles, 27,2 % grâce à l’accompagnement de l’établissement, 14,3 % à l’issue d’un stage en entreprise et seuls 9,8 % grâce au réseau familial. Des chiffres qui démontrent également la nécessité du renforcement des "interactions universités-entreprises pour accompagner les futurs apprentis dans leurs démarches", estime la CPU.
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Sarah Bos,
journaliste