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Les campus face à la pandémie. Vacciner, ventiler, tester : fin avril, l’espoir d’une rentrée apaisée renaît (chronique 8)

La rentrée de septembre se fera "dans les conditions normales", vient d’assurer ce mardi 11 mai le Premier ministre Jean Castex (lire sur AEF info), à qui certains se sont empressés d’opposer, sur les réseaux sociaux, la célèbre citation attribuée à Albert Einstein : "La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent." D’ailleurs, sur le terrain, les leçons de la rentrée 2020 ont été retenues : envisager du présentiel, oui, mais surtout se préparer à un scénario moins optimiste, car "avoir à changer toute une organisation en 15 jours, c’est cela qui fatigue les personnels", prévient le nouveau président du Mans université, Pascal Leroux. Autotests, capteurs CO2, ventilation des espaces clos, vaccination : si cet arsenal est bien déployé, l’enseignement supérieur devrait cependant pouvoir aborder la rentrée avec plus de sérénité.

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Un élève réalise un autotest dans un lycée à Lille. MaxPPP - FLORENT MOREAU

Instruit par l’expérience mais pressé d’en finir avec cette crise sanitaire sans fin, l’enseignement supérieur affiche, en ce printemps 2021, un optimisme prudent lorsqu’il se projette sur la rentrée. Si la possibilité de faire revenir les étudiants en présentiel "à 50 % à partir de la mi-mai ou de la fin-mai", évoquée par Frédérique Vidal le 25 avril (lire sur AEF info), a provoqué quelques railleries – à cette date, la plupart des étudiants seront soit en examens, soit déjà en vacances ou en stage – celle de Jean Castex sur une reprise en septembre dans des conditions "normales" interroge davantage. 

le ciel s’éclaircit pour la rentrée, mais on n’ose pas encore trop y croire

En effet, si "le ciel semble s’éclaircir un peu", les acteurs sont "toujours dans l’attente d’éléments plus probants pour une rentrée en présentiel", reconnaît Valérie Gibert, DGS de l’université de Strasbourg, le 7 mai. L’établissement n’a encore rien arbitré, mais deux scénarios se dessinent : soit une rentrée à 100 % en présentiel, en priorité pour les deux premières années, soit une mise en distanciel partielle (jauge de 50 %) en cas de poursuite de la pandémie.

Même prudence à Tours, où le président, Arnaud Giacometti, juge qu’il faut, "malheureusement, travailler aussi sur un scénario où l’on aura encore une jauge à 50 %".

"Nous allons plutôt nous engager vers une organisation en présentiel, mais il faudra aussi se tenir prêt, au cas où…", renchérit Pascal Leroux, élu président de Le Mans université le 6 avril. "Ce que je souhaiterais, c’est éviter d’avoir à changer toute une organisation en 15 jours… C’est cela qui fatigue les personnels." Échaudés par l’épuisante navigation à vue de l’année 2020-21, les responsables de l’ESR n’ont pas l’intention de prendre un ticket retour. "Nous avons toujours une crainte forte de dégradation", confie aussi Patrick Courilleau, vice-président Formation et vie étudiante de CY Cergy Paris université, le 4 mai.

le taux de couverture vaccinale sera-t-il suffisant en septembre ?

"Notre interrogation première est de savoir si les personnels seront vaccinés pour la rentrée", explique de son côté Joël Alexandre, président de l’université de Rouen-Normandie, le 6 mai. "Il y a une forte inquiétude de se retrouver face à une population étudiante et d’enseignants qui ne le sera pas. On peut certes espérer que les jeunes de santé fragile pourront se faire vacciner, mais pour le reste, on sait que cela ne sera pas le cas."

 

"Notre interrogation première est de savoir si les personnels seront vaccinés pour la rentrée."

Joël Alexandre, président de l’université de Rouen

 

Si la vaccination ne relève pas massivement des établissements – l’Unistra signale quand même qu’elle va recevoir 500 doses du vaccin Moderna de la part de l’ARS pour les personnels et étudiants avec co-mobordité – d’autres armes sont bel et bien entre leurs mains. Une part du succès ou de l’échec de la rentrée 2021 dépendra de la capacité des écoles et des universités à continuer d’observer les gestes barrière, à assurer une ventilation parfaite de leurs locaux, et à utiliser intelligemment les autotests, qui commencent tout juste à leur être distribués à la suite de l’instruction interministérielle du 16 avril (lire sur AEF info).

les autotests commencent à arriver dans les établissements

 

"Pour septembre, on prévoit d’installer un chalet avec des médiateurs santé étudiants qui distribueront les autotests."

Valérie Gibert, DGS de l’Unistra

 

"Nous venons de passer la commande et espérons avoir 7 000 kits d’autotest pour la mi-mai", rapporte Patrick Courilleau, à CY Cergy Paris université. "L’idée est d’en avoir d’abord pour l’ensemble de nos personnels (2 000 à 2 500 kits), et 4 000 à 4 500 pour nos étudiants, à déployer pour la seconde session d’examens de juin."

À Strasbourg, 12 600 kits sont arrivés le 10 mai. Et même s’il y a peu d’étudiants sur le campus en ce moment, l’université compte "profiter de la période pour tester la mise à disposition des kits sur les différents campus", indique Valérie Gibert. "La distribution se fera par les SSU (étudiants) et les SST (personnels), avec du personnel médical pour expliquer comment ça fonctionne", ajoute-t-elle. "Pour septembre, on prévoit d’installer un chalet avec des médiateurs santé étudiants qui distribueront les autotests."

des doutes émergent sur le coût/bénéfice d’une stratégie de tests non obligatoires

Cependant, la stratégie française des autotests comporte une fragilité : en n’étant pas rendus obligatoires pour accéder aux campus, comme dans certains pays anglo-saxons, et alors même que leur faible sensibilité ne les rend efficaces que s’ils sont utilisés massivement et très fréquemment – pour identifier au plus vite les quelques cas très contagieux qui provoquent des clusters – tout l’édifice va reposer sur la bonne volonté des usagers. "Je ne suis pas certain que cela rencontre un énorme succès", confie Joël Alexandre, qui "n’a pas senti un enthousiasme débordant de la part des étudiants et des personnels". Certains redoutent même "un immense gaspillage", car ces kits coûtent "très cher" (entre 3,5 et 5 € le kit en fonction de la quantité commandée), tout en restant facultatifs…

 

"À une fréquence hebdomadaire et à 5 euros l’autotest, je me demande si cela va être pris en charge pour nous comme pour les établissements publics."

Christophe Germain, DG d’Audencia

 

La question du financement de ces campagnes de testing est bien évidemment dans toutes les têtes. Dans les établissements associatifs ou privés, on n’est même pas bien sûr d’être concerné : "J’ai été mis au courant par un collègue de l’école de design, mais je n’ai reçu aucune directive", confie Christophe Germain, DG d’Audencia, le 3 mai. "À une fréquence hebdomadaire et à 5 euros l’autotest, je me demande si cela va être pris en charge pour nous comme pour les établissements publics. Comment va-t-on faire si on nous les impose sans les financer ? C’est la grosse nébuleuse…"

Du côté du public, les circuits de financement ne sont pas très clairs non plus. Dans un premier temps, les universités ont cru recevoir leurs premiers autotests sans avoir à passer commande. En pratique, elles ont dû s’en charger – à hauteur de 20 % de leur effectif pour la première commande – via une plateforme qui est restée bloquée pendant une semaine.

"La complexité, c’est qu’il faut d’ores et déjà avancer l’argent pour la commande d’après", pointe Valérie Gibert. "Or, on ne sait pas du tout comment ça va se passer en septembre. Autant on peut commander des masques sans problème, car ils pourront toujours servir dans les labos, autant les autotests… Nous n’avons même pas de place pour les stocker ! Donc pour l’instant, on temporise, on attend un peu avant de passer la 2e commande."

capteurs CO2 : des établissements en ordre dispersé

Le deuxième pilier de l’arsenal anti-Covid à la rentrée sera la ventilation des espaces clos, maintenant que les autorités ont admis que les contaminations se faisaient majoritairement par voie aérosol. Plus que la désinfection des locaux, c’est sur l’aération qu’il faudra mettre le paquet, ce qui n’a été compris que très tardivement.

Reste à savoir quand et comment bien ventiler. Plusieurs outils sont envisagés, des capteurs de CO2 pour avertir d’une possible trop forte concentration virale dans l’air (par analogie) aux filtres Hepa, en passant par les purificateurs d’air. Mais ces équipements coûtent de l’argent, ce qui freine les ardeurs.

"Avant, la littérature scientifique était divisée au sujet des capteurs CO2", reprend Valérie Gibert. "Mais le dernier avis du Haut Conseil de la santé publique a eu de l’effet", dit-elle. Le 3 mai, l’instance a préconisé que les questions d’aération et de ventilation soient "pilotées par une personne désignée par l’établissement", dans le but de "mesurer le taux du renouvellement de l’air, notamment par la mesure de la concentration en CO2 (avec un seuil fixé à 800 ppm) et d’identifier les zones les plus à risques" (lire sur AEF info).

de la frugale aération manuelle aux coûteux purificateurs d’air

Mais force est de constater que les établissements se tâtent encore. Selon une enquête flash menée par AEF info auprès d’une quarantaine d’écoles de commerce, et à laquelle seules 13 ont répondu, une large majorité envisage de ne recourir qu’à l’aération manuelle (fenêtres).

Mais quatre ont tout de même détaillé des politiques d’aération beaucoup plus ambitieuses : Paris School of business a ainsi déjà équipé 35 salles de capteurs CO2, pour un budget d’environ 4 000 euros, tandis qu’HEC Paris, dont le bâtiment principal est déjà aux normes, équipera un deuxième immeuble au second semestre. L’école a en outre vérifié que sa centrale de traitement d’air apportait bien "100 % d’air neuf" au gymnase, au restaurant, dans le learning center et dans 60 % de ses bâtiments d’enseignement et 30 % des bureaux.

rooftops et terrasses en renfort

Skema signale pour sa part que son campus parisien comprend des capteurs CO2 "directement branchés sur sa CTA, qui adapte ainsi le flux d’air". L’école compte en outre exploiter davantage ses espaces extérieurs : son rooftop parisien est "sonorisé et éclairé", et ses terrasses niçoises sont déjà utilisées pour des cours, tandis qu’un investissement de 40 K€ va être discuté pour réhabiliter un amphithéâtre extérieur de 120 places. Mais Skema est plutôt une exception sur ce point.

En termes d’investissement, l’Essec va encore plus loin : ce printemps, 80 capteurs CO2 seront installés sur son campus de Cergy, pour un coût de 22 400 euros HT, et 17 purificateurs d’air viendront sécuriser son antenne du Cnit de La Défense pour 45 000 euros HT, indique-t-elle à AEF info.

Côté universités, les arbitrages sont en cours. "Avoir des capteurs de CO2 dans des amphithéâtres où il y a déjà de la ventilation mécanique ne nous semble pas pertinent", avance Patrick Courilleau, à CY Cergy Paris université. "Financièrement, ce sera à nous de supporter le coût, donc nous réfléchissons au gain." Strasbourg va mener des tests de capteurs pendant les examens et a monté un groupe de travail avec les élus du CHSCT pour en analyser les résultats et "décider d’investir massivement dans cette solution ou pas".

En tout cas, il ne faut pas attendre grand-chose de la part du ministère : interrogé par AEF info sur un possible soutien financier pour l’équipement des universités en capteurs, il se contente de rappeler sa recommandation du 1er mars : "aérer le plus souvent possible", "durant quelques minutes toutes les heures au moins".

on n’en a pas fini avec l’enseignement à distance

 

"Pour environ 60 % des cours, les étudiants n’auront plus à venir sur site."

Alice Guilhon, DG de Skema BS

 

Quelles que soient les mesures prises pour freiner les contaminations à l’automne, il semble acquis que les modalités pédagogiques resteront en partie hybrides l’année prochaine. Par nécessité d’abord, mais aussi parce que certains ont envie de capitaliser sur l’expérience acquise. "Pendant le premier confinement, on a beaucoup utilisé Zoom et Teams, mais depuis le 2e, on a investi sur l’interactivité, avec des caméras immersives, des quiz, des forums, des murs de question pour nos séances avec invités, etc.", raconte Alice Guilhon, DG de Skema, où 42 salles ont été équipées pour le comodal.

"Il y a bien sûr eu des bugs, mais globalement, ça s’est bien passé. J’ai moi-même testé le matériel en donnant 15 heures de cours, ça a été un vrai challenge mais j’ai apprécié", poursuit-elle. "Du coup, tout cela, on va le garder : pour environ 60 % des cours, les étudiants n’auront plus à venir sur site, en tout cas pas dans de grandes salles. Ils pourront les suivre sous la modalité qu’ils préfèrent. Par contre, ils devront être présents et jouer le jeu de l’interaction."

Selon elle, depuis un an, les profs ont eux aussi "appris à faire le show", devenant quasiment "des acteurs de cinéma". La DG entend donc poursuivre cette phase de test and learn et "voir comment les étudiants réagissent". "Si les formations hybrides sont plébiscitées, nous irons vers ce modèle."

il faut encore renforcer les réseaux dans certaines universités

Sans afficher les mêmes ambitions, l’université n’est pas en reste. À CY Cergy Paris université, on "récupère du matériel de captation vidéo souple, qui permet à des étudiants de suivre à distance ce qui se passe en présentiel", explique Patrick Courilleau. Non pas dans une optique de comodalité, qui "ne fonctionne pas bien", mais plutôt pour "permettre aux étudiants à distance d’assurer un suivi". Et dans le cadre de son projet "Hybridation@CY" (lire sur AEF info), l’établissement finance et teste lui aussi deux salles dédiées à la vraie comodalité, potentiellement exploitables l’année prochaine.

À l’université de Tours, Arnaud Giacometti envisage pour sa part de mettre en place "un groupe de travail inter-composante pour faire le bilan de ce qui a bien marché ou pas cette année". "On est en train de voir s’il ne vaut pas mieux, plutôt que d’investir dans des capteurs CO2, s’équiper en termes de réseaux, car selon les sites il y a encore des choses à mettre en place."

l’enjeu de la remédiation et de l’accompagnement d’étudiants déboussolés

Et puis, il faut également se préoccuper de remédiation, signale le nouveau président de Tours. "La rentrée prochaine sera encore très particulière. Dans notre dialogue stratégique de gestion avec le rectorat et le ministère, on a remonté un projet de remédiation pour les licences générales", indique-t-il. "On aura une réponse, je l’espère, début juin."

Arnaud Giacometti souhaite que les étudiants "se sentent accompagnés en début d’année", que les équipes soient "à leur écoute sur les difficultés qu’ils ont pu rencontrer, les compétences qu’ils ne pensent pas avoir suffisamment acquises", de manière à pouvoir préparer le terrain avec les tuteurs étudiants et les enseignants.

Et il n’y a pas que les étudiants des premières années qui auront besoin d’accompagnement à la rentrée : ceux qui débarqueront en master seront eux aussi fragilisés. Claude Guittard, doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’Unistra, pointe notamment l’impact négatif des examens à distance : "Certains étudiants se demandent si cela ne va pas dévaloriser leur diplôme. Ils n’ont pas tort, car que voit-on ? Qu’ils passent les examens tous ensemble ! Ils se mettent dans des groupes WhatsApp et partagent les réponses. Nous avons même appris l’existence d’un groupe Telegram crypté, qui réunirait la majeure partie des L1 ! Dans ces conditions, les taux de réussite ont flambé sur les deux ans. Des élèves moyens ont réussi leur L2. On aura une centaine d’étudiants 'Covid' sur le marché des masters", prévoit-il avec inquiétude.

des examens à distance qui mettent à mal la charnière licence-master

 

"Je pense qu’il y a un risque, au niveau master, que les étudiants qui ont été évalués 100 % en distanciel en janvier soient un peu pénalisés."

Patrick Courilleau, VP de CY Cergy Paris université

 

D’ailleurs, à CY Cergy Paris université, le vice-président Formation et vie étudiante estime probable que, pour se prémunir d’un afflux de licenciés au niveau incertain, certaines commissions d’examen des vœux en master prennent en compte le mode de passage des examens en licence…

"Je pense qu’il y a un risque, qui n’est pas tout à fait négligeable, au niveau master, que les étudiants qui ont été évalués 100 % en distanciel en janvier soient peut-être un peu pénalisés", prévient Patrick Courilleau. "Cela ne va pas être un poids énorme, mais un 12 en distanciel risque d’être moins bien considéré qu’un 12 en présentiel."

 

"Les étudiants sont perdus. Je crois qu’ils vont postuler à l’aveuglette."

Timothée Pychugin, étudiant à Nanterre

 

Timothée Pychugin, étudiant en master 2 de gestion à Nanterre, identifie une autre raison pour laquelle les futurs étudiants de master pourraient ne pas être au niveau : les difficultés d’orientation en pleine crise Covid. "Avant, il y avait des journées portes ouvertes, et les masters tenaient des stands dans les allées de la fac. Là, les étudiants sont perdus. Je crois qu’ils vont postuler à l’aveuglette." Une difficulté supplémentaire à laquelle les universités pourraient donc être confrontées l’année prochaine.

Sans oublier, bien évidemment, les vertigineux questionnements ouverts par l’afflux massif de bacheliers à la rentrée 2021 : selon de récentes projections du Sies (lire sur AEF info), 31 400 étudiants supplémentaires seront inscrits dans l’enseignement supérieur en septembre par rapport à 2020, année qui avait déjà été elle-même marquée par une hausse de 59 600 étudiants… L’équivalent de trois grosses universités à construire en trois ans. Françoise Moulin Civil, ancienne présidente de l’université de Cergy à qui Frédérique Vidal vient de confier la délicate mission de préparer la rentrée 2021 (lire sur AEF info), semble condamnée au miracle.

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