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D’après les résultats d’une "enquête flash" menée dans une partie des universités et dévoilée le 18 mars 2021 par la CPU, les taux de réussite aux examens du premier semestre sont globalement identiques à ceux de l’année dernière à la même période. Ils ont cependant baissé dans "quelques établissements" en master. Tout en pointant l’accompagnement prodigué aux étudiants, la CPU défend "la qualité" des diplômes dans les universités, et demande du présentiel. "L’augmentation des capacités d’accueil serait bénéfique si elle pouvait intervenir avant les prochains examens", dit-elle.
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Enquête CPU 15 mars 2021 (M) Droits réservés - DR
Les résultats aux examens du premier semestre de l'année 2020-21, pour les universités, sont globalement les mêmes que ceux de la même période, l’an dernier : c’est le résultat d’une "enquête flash"
Stabilité de la participation aux examens
D’après Guillaume Gellé, VP de la CPU (université de Reims), "tous les résultats confirment une stabilité de la participation aux examens, voire, dans certains cas, une légère hausse". La tendance serait la même quelle que soit la typologie de l’université - SHS, pluridiciplinaire avec santé, pluridisciplinaire sans santé.
[ Université. Enquête CPU sur les résultats du 1er semestre ] ? Stables en 1re & 2e année quelle que soit la typologie des universités.
— CPU (@CPUniversite) March 18, 2021
En L3 et M2, la baisse contenue de la réussite montre que la qualité des diplômes universitaires est maintenue ! pic.twitter.com/8wR40RiN3n
L1 et DUT 1 : une attention particulière. C’est une bonne surprise : contrairement à ce qui était à craindre, les résultats sont "globalement stables" par rapport aux examens du premier semestre de l’an passé. La conséquence, selon Guillaume Gellé, de l’attention particulière apportée par les équipes pédagogiques aux premières années, un "public fragile qui est passé du secondaire au supérieur, mais a aussi vécu une année de terminale particulière". La CPU met en avant les mesures d’accompagnement qui se sont mises en place progressivement : le tutorat, puis le retour en présentiel prioritaire des premières années.
Pour François Germinet, président de la commission Formation et insertion professionnelle de la CPU (CY Cergy Paris), il y a peut-être aussi un "effet contrôle continu". "La CPU a insisté auprès des présidents pour que, dans les premières années, on mette en place du contrôle continu lorsque c’était pertinent et que les équipes pédagogiques le voulaient. La relative stabilité que l’on observe en L1 pourrait venir en partie de là."
L2 et DUT 2 : Stabilité, mais un peu plus de disparités. Pour Guillaume Gellé, "on trouve à peu près le même comportement que pour les premières années, si ce n’est un peu plus de disparités". Il rappelle que ces étudiants ont déjà eu à subir un confinement l’an dernier.
L3 : surtout des examens en présentiel. "Les examens ont, dans de nombreux cas, été réalisés davantage en présentiel sur cette troisième année, afin d’évaluer le mieux possible les étudiants. La qualité s’observe sur l’ensemble d’un diplôme universitaire et pas uniquement sur un semestre", rappelle Guillaume Gellé.
Master 1 et 2 : "maintenir la qualité du diplôme". "On observe quelques établissements où la réussite a baissé", indique Guillaume Gellé. "Nous voyons peut-être là une exigence des jurys qui a été marquée, et le fait que ce diplôme est important en termes de qualité pour l’insertion professionnelle", commente-t-il. Il reconnaît que la situation pourrait "nécessiter d’accompagner les étudiants dans l’obtention de leur master". Les résultats des stages à venir pourraient compenser, en grande partie, des résultats un peu plus faibles que l’an dernier.
Pas question de "brader les diplômes"
Interrogé sur la qualité des diplômes, Guillaume Gellé répond que "les universités n’ont pas intérêt à brader leurs diplômes". "La qualité d’un diplôme s’observe sur un ensemble de semestres et l’exigence des jurys est toujours plus forte pour les années terminales", analyse-t-il. Ensuite, les jurys "humains et souverains, sont capables d’appréhender une situation. Ils ont bien fait leur travail", estime-t-il.
Pour Manuel Tunon de Lara, si en L1 la question de distinguer "la part de mansuétude de jury et la part de l’accompagnement plus spécifique" a parfois pu se poser, dans un contexte où il fallait accompagner les primo-entrants dans le contexte du Covid, "en fin de diplômes de sortie, il n’y a pas de mansuétude".
Pour autant, la réussite ne dit rien des acquis, la totalité des programmes n’ayant pu être assurée en raison des contraintes que la crise fait peser sur les enseignements depuis le début de l’année. François Germinet reconnaît que "sur les années intermédiaires", on a observé "à certains endroits du retard". "On peut imaginer qu’un bout de cours n’ait pas pu être fait" à cause de la crise sanitaire. Du coup, l’examen a pu porter sur "80 % du programme". "Dire qu’en L1 et L2, il n’y a pas de décrochage massif ne signifie pas que tout va bien. Ce que nous disons, c’est que ça se tient, les étudiants s’accrochent, il n’y a pas péril en la demeure."
Faudra-t-il des remises à niveau cet été pour les futurs arrivants à l’université ? "Dans chaque établissement, les directeurs d’études et collègues analyseront au cas par cas, pour être en capacité d’organiser quelques remises à niveau en début d’année, si nécessaire", explique Virginie Dupont, VP de la CPU. Elle espère que les tuteurs étudiants poursuivront ce rôle et accompagneront les universités dans cette démarche. François Germinet abonde : "C’est vraiment du cas par cas à la filière. Les équipes pédagogiques décideront s’il y a un peu de rattrapage à faire, comme une semaine de plus". En tout cas, rien ne justifie "une mesure nationale" ou de "décaler la rentrée", affirme Manuel Tunon de Lara.
La CPU demande du présentiel
Voici les autres points abordés lors de cette conférence de presse du bureau de la CPU.
Plus de capacités d’accueil avant les examens. "La jauge des 20 % est assez restrictive et l’augmentation des capacités d’accueil serait bénéfique si elle pouvait intervenir avant les prochains examens", déclare Guillaume Gellé. En novembre, la CPU avait tiré la sonnette d’alarme sur "le besoin de revenir sur les campus", rappelle-t-il. Si aujourd’hui, les étudiants les plus fragiles "se sont accrochés", c’est qu’ils ont pu trouver "l’accompagnement nécessaire". Aujourd’hui, "il serait extrêmement dangereux de revenir en arrière", ajoute-t-il, se déclarant toutefois "optimiste" sur la perspective de ce présentiel, car les établissements universitaires ont montré qu’ils "savaient gérer" le sanitaire. "On ne s’attend pas à ce qu’il y ait une fermeture des établissements et ce ne sont pas les signaux que nous avons aujourd’hui", déclare aussi Virginie Dupont.
Faut-il vacciner les étudiants ? L’expérience a montré que "les contaminations ne se sont pas faites au niveau des salles de cours des universités", déclare Manuel Tunon de Lara. "Nous n’avons jamais mis en avant le besoin de vacciner [les étudiants] avant les populations fragiles. Mais quand il y a un plan de vaccination nationale pour l’ensemble de la population et qu’on prépare l’année académique, on se pose la question de la vaccination au bon moment. Les étudiants n’ont pas les formes les plus graves [du Covid, mais en même temps], ce sont des forces vives qui doivent étudier et seront les prochains acteurs." Les universités sont "des opérateurs de l’État et suivent les recommandations sanitaires", déclare-t-il aussi.
Apprentissage : la CPU entendue. Par ailleurs, la CPU estime avoir été entendue sur le sujet de l’aide à l’embauche de jeunes en master en contrat d’apprentissage. Avec d’autres organisations
Le Premier ministre a donc "tenu parole" sur les attentes des universités sur ce sujet, se félicite Manuel Tunon de Lara, mais il faudra "suivre cela sur le moyen terme". François Germinet distingue "la bataille sur le temps présent", pour que les étudiants trouvent un contrat, de celle de "demain", pour que l’université soit davantage prise en compte comme moyen de relance du pays.
Filière MMOP : 18 % de places en plus en 2e année. La CPU est interrogée sur le nombre de créations de places en 2e année des filières de santé, alors qu’un collectif national Pass/LAS 2020/2021 demande une augmentation des capacités d’accueil en deuxième année, ainsi que la possibilité de redoubler en Pass, pour éviter "une génération sacrifiée" (lire sur AEF info ici et ici).
Il y a globalement une augmentation de 18 % de places en 2e année d’études de santé pour étudiants, indique Guillaume Gellé. Cette "forte augmentation" permet de "garantir des probabilités de réussite a minima stables ou en augmentation", selon lui. "Mais il est important que ces proportions soient maintenues. Nous comprenons en revanche l’inquiétude des étudiants sur la 2e chance", ajoute-t-il. "Aucun étudiant ne doit être défavorisé par cette réforme", qu’il juge "compliquée à mettre en œuvre", même si les choses "avancent dans le bon sens" (lire sur AEF info ici et ici). Pour Manuel Tunon de Lara, "il va falloir prolonger cet effort" : "Tant qu’on n’a pas éprouvé la totalité du système sur trois ans, il est difficile de se prononcer."
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Catherine Buyck,
journaliste