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"La mobilisation du service public du numérique éducatif dans le cadre de 'l’école à distance' au printemps 2020 a été réelle et rapide" mais a aussi montré qu’il reste "un effort de structuration et de déploiement à accomplir". C’est le constat de la Cour des comptes dans son rapport annuel publié le 18 mars 2021
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La Cour des comptes émet cinq recommandations pour "garantir la continuité pédagogique". © Service-public.fr / Dila
Le confinement au printemps 2020 a révélé "une école à distance difficile à mettre en œuvre faute d’un service du numérique éducatif structuré", critique la Cour des comptes dans un chapitre de son rapport annuel, publié le 18 mars 2021, et consacré à "la continuité scolaire pendant la crise sanitaire".
La période a ainsi "a mis en lumière des défauts structurels d’organisation, déjà largement connus et analysés : insuffisance du travail collectif au sein des équipes pédagogiques, place trop réduite du pilotage local par les chefs d’établissement, faiblesse des moyens d’accompagnement à leurs côtés, obstacles qui doivent être surmontés pour garantir une continuité pédagogique."
Pour autant, souligne la Cour des comptes, "la mobilisation du service public du numérique éducatif dans le cadre de 'l’école à distance' a été réelle et rapide". Les services ont été saturés quelques jours du fait d’une affluence inédite d’usagers, mais ils ont ensuite connu "une forte audience". De même, face à la décision de fermer les établissements, "dans les faits, les équipes pédagogiques n’ont disposé que de la journée du vendredi 13 mars pour s’organiser, individuellement, ou collectivement dans le meilleur des cas".
"Faible acculturation", Défaut de coordination et de management
La continuité scolaire a dans ces conditions été "inégalement assurée", avec environ 600 000 élèves identifiés comme "en rupture numérique" sur environ 12 millions (soit 5 %). Elle a été "problématique pour les écoliers et les élèves les plus fragiles du collège et du lycée", en particulier de l’éducation prioritaire, de "certaines classes" de l’enseignement professionnel et ceux entrant dans la catégorie des "besoins particuliers".
L’accès aux services numériques a surtout fait défaut aux écoliers pour qui, en temps ordinaire, les outils utilisés "se résument souvent au tableau blanc interactif" alors que seules 13 % des écoles disposent d’un ENT. Leurs enseignants sont aussi "peu formés à la pédagogie appuyée sur le numérique".
D’une manière générale, remarque la Cour des comptes, le scolaire montre "des usages bridés par une faible acculturation au numérique" avec "une minorité d’enseignants" qui s’en serve pour "un usage créatif" dans leur pédagogie. La "grande majorité" utilise ces outils "pour des fonctions élémentaires" comme les TBI dans le premier degré, les ENT dans le second "pour gérer le cahier de textes des élèves et la vie scolaire".
Des chefs d’établissement "peu formés au management de gestion de crise"
Résultat, "le numérique a été massivement utilisé pour les fonctions de communication, sans que la pédagogie évolue sensiblement pour s’adapter à l’enseignement à distance".
Au niveau des chefs établissements, le confinement "a mis en lumière combien ils étaient peu formés au management d’équipes dans une configuration de gestion de crise". La Cour des comptes constate ainsi "un manque d’organisation collective" alors que "du jour au lendemain […] les directeurs d’école et chefs d’établissement se sont trouvés seuls en première ligne, dans l’école sans assistance ou dans l’établissement de second degré, parfois assistés d’un adjoint".
La coordination au sein des équipes enseignantes a également "particulièrement fait défaut […] faute d’installation préalable dans les pratiques professionnelles habituelles".
La Cour des comptes émet cinq recommandations pour garantir la continuité pédagogique avec le numérique, en situation de crise :
Des recommandations prises en compte (Premier ministre)
Dans sa réponse intégrée au rapport de la Cour, le Premier ministre souligne que ces recommandations "rejoignent une partie des 40 propositions formulées par les états généraux du numérique pour l’éducation" (lire sur AEF info). Ainsi, concernant le socle numérique de base, deux propositions de ces états généraux y font référence et, pour le premier degré, il est maintenant défini "avec l’ensemble des représentants des collectivités du comité des partenaires du numérique pour l’éducation" (lire sur AEF info).
S’agissant du "plan de continuité pédagogique", les services du Premier ministre rappellent qu’un "cadre national constitué de documents organisationnels et pédagogiques" existe (lire sur AEF info). Depuis le 9 novembre dernier, plus de 1 600 de ces plans "ont été élaborés dans les lycées publics, soit plus des deux tiers des établissements".
Sur le principe d’un site regroupant les statistiques et les données sur les équipements, les connexions et les usages, le MENJS "s’est appuyé jusqu’à présent sur la plateforme eCarto dans une démarche de données ouvertes" (lire sur AEF info).
L’article 1er de la loi n° 2021-1678 du 17 décembre 2021 "visant à l’accompagnement des enfants atteints de pathologie chronique ou de cancer" a créé un congé spécifique pour les parents lors de l’annonce "d’une pathologie chronique nécessitant un apprentissage thérapeutique ou d’un cancer" chez leur enfant (lire sur AEF info). Le décret n° 2023-215 du 27 mars 2023 fixe la liste des pathologies ouvrant droit à ce congé spécifique. Pour les salariés du secteur privé, la durée minimale de ce congé qui "n’entraîne pas de réduction de la rémunération" est de deux jours, mais elle peut être allongée par accord de branche ou d’entreprise. La loi ne précise pas la durée du congé pour les agents publics.
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Cyril Duchamp,
journaliste