En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
La trentaine de salariés de l’agence de communication MorganView, basée à côté d’Angers, est passée aux 28 heures par semaine, en septembre dernier. Tous travaillent désormais quatre jours par semaine : deux jours en présentiel, deux jours en télétravail. Leur salaire n’a pas changé, "et la productivité n’a pas baissé", observe Morgan Bariller, directeur associé de MorganView. Dans un entretien à AEF info, le 9 mars 2021, il explique ce choix : "Un salarié, pour qu’il soit bien dans son travail, doit avoir le temps de faire quelque chose à côté". "Par ailleurs, cette démarche est écologique - nous réduisons nos émissions de CO2 - et sociétale : elle rend plus acceptable l’idée de travailler plus longtemps".
Depuis le passage aux 35 heures, "chaque minute compte, chaque minute coûte cher, et chaque minute doit être productive". C’est le constat que dresse Isabelle Saviane, DRH du groupe Eram, lors de son audition par la commission d’enquête sur l’impact de la réduction du temps de travail de l’Assemblée nationale, jeudi 4 septembre 2014. Pour elle, "la chasse au temps non productif" qu’a induite la réduction de la durée légale du travail a parfois "crispé l’organisation". "L’équilibre avec le temps social, le temps de partage, le temps de cohésion en a pas mal pâti", sans que soient nécessairement créés d’emplois supplémentaires, comme escompté.
« Promouvoir la parentalité renforce la compétitivité : les salariés sont plus motivés, plus efficaces et plus créatifs s'ils sont épanouis également dans leur vie familiale et personnelle », assure Éric Le Jaouen, président du Medef Loire, qui vient de signer, jeudi 14 juin à Saint-Étienne, au côté du Medef national et de 22 autres organisations, la charte de la parentalité en entreprise, lors de la première étape du « Tour de France de la parentalité ». À l'occasion de cette rencontre, au siège social du groupe Casino, l'Observatoire de la parentalité a souhaité mettre en avant les PME et leurs innovations en matière d'organisation du travail et de pratiques managériales. À ce jour, plus de 400 entreprises, représentant plus 3 millions de salariés, sont signataires de la charte de la parentalité, dont plus de la moitié sont des PME et 20 % des TPE.
La majorité des salariés vivent un déchirement entre l'importance qu'ils accordent à leur travail et celle qu'ils peinent à donner à leur vie privée, familiale principalement. Si pour la majorité des Français actifs, le travail est important, 96 % des salariés souhaiteraient en effet faire d'autres choix. Tels sont les résultats d'une enquête (1) lancée le 21 avril 2011 par le cabinet Technologia, épaulé par la Mutuelle UMC, pour « comprendre et éventuellement mesurer les impacts de la vie professionnelle sur la vie privée, dans toutes ses dimensions : sociales, familiales, amoureuses, voire sexuelles », dont les résultats ont été publiés en mars 2012.
Un dispositif neutre en termes de coût et de productivité, mais qui satisfait à la fois les collaborateurs et l'entreprise : tel est le bilan que Valérie Roubaud, fondatrice de Terre d'Oc, dresse du réaménagement du temps de travail qui, depuis l'été 2010, permet aux salariés de cette PME de cosmétique écologique et biologique (Villeneuve, Alpes de Haute-Provence), majoritairement des femmes, de quitter leur poste à 16 heures, avant la sortie des classes. « Étant moi-même mère de deux enfants, je suis favorable à ce qui permet de mieux concilier vie professionnelle et vie privée », explique Valérie Roubaud. « Avec ce nouvel accord, les salariés sont contents et détendus. Les heures supplémentaires en cas de pic d'activité sont mieux acceptées, et peuvent être réalisées en deuxième partie d'après-midi, dans de bonnes conditions », assure Valérie Roubaud qui relève que, « certes, nous n'avons pas gagné en rendement, mais l'enjeu n'était pas là ».