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Les étudiants de Pass, épuisés, "ont l'impression de faire deux années en une" (S. Lelièvre, UFR Staps à l'UB)

L'année de Paces était réputée exigeante. Avec la réforme des études de santé, les étudiants de Pass doivent, en plus du programme de Paces, valider une mineure pour laquelle ils ont plus de 100 heures de cours. "Dans des disciplines comme droit, que les étudiants de Pass découvrent, le travail à produire est énorme", dit Sophie Morlaix, VP en charge des formations à l'UB. Même lorsqu'ils ont choisi SVTE ou Staps, dont les enseignements ont des points communs avec le cursus en santé, les étudiants sont sous tension à cause ici de la concurrence au sein du groupe. "On a eu des appels au secours, dit Pablo Ortega-Deballon, chargé du pilotage de la réforme à l'UB. Nous avons tenté de monter un groupe de parole mais nous n'avons pas eu grand monde. Parce que, je pense, se soigner prend du temps et du temps, ces étudiants n'en ont pas."

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Entre septembre et décembre, elle a perdu 5 kilos ; elle est passée sous la barre des 50 (pour 1,70 m). Ses cheveux se sont mis à tomber – comme si elle faisait une pelade. Margot fait partie des 772 étudiants inscrits cette année en Pass à l’université de Bourgogne. Malgré ses bons résultats au premier semestre, elle est si stressée qu’elle s’empêche de sortir pour prendre l’air. "Elle se lève à 6h30, elle est au travail de 7 heures à 22h30, voire 23 heures, raconte sa mère. Elle s’arrête 30 minutes le midi, 30 minutes le soir. C’est ça depuis septembre, 7 jours sur 7."

Son cas n’est pas isolé. Clémentine s’astreint à la même discipline. Ses parents l’ont même surprise à écouter les cours, pré-enregistrés, en accéléré. Un moyen de gagner du temps sur un temps compté. Margot et Clémentine espèrent, par une discipline militaire, prendre toutes les garanties possibles pour réussir. Elles ont, en amont, préparé dès la terminale cette année d’études en santé en suivant des cours privés à Médical. Elles y ont fait une pré-rentrée, en août, pour être d’attaque dès le premier jour. Malgré toutes ces précautions, malgré de bons résultats au premier semestre (plus de 16 pour l’une, près de 19 pour l’autre), les deux jeunes filles ont peur de l’échec. Elles visent médecine, où seul un étudiant sur sept (environ) a des chances d’être admis, et la réforme interdit le redoublement.

En soi, le nombre de places en deuxième année n’a jamais été aussi élevé : il est, à l’UB, de 500 contre 400 l’année dernière. Mais la réforme, mise en place trop vite - de l’avis de tous les directeurs des études-, génère beaucoup de stress chez les étudiants qui découvrent les règles du jeu en cours de route.


Nombre d’étudiants
Nombre de places réservées en 2e année
Pass
772
228*
Paces
371
203*
LAS
271
42*

* 25 places en Ifsi sont également réservées à ces étudiants, qu’ils soient issus de Pass, Paces ou LAS.

Des notes retravaillées pour être comparables

Alors que débute le second semestre, et avec lui les premiers cours de la mineure qu’elle a choisie, Margot s’effondre souvent en pleurs. Le nombre de places, pour les primo-candidats en Pass, est de 253 (avec les Ifsi), dont seulement 115 en médecine. Or elle se rend compte qu’elle n’a sans doute pas choisi, sur le plan stratégique, la mineure la plus indiquée. Elle a pris SVTE, "la mineure la plus demandée", où le niveau des élèves est le meilleur (si l’on se base sur leur dossier au lycée), indique Pablo Ortega-Deballon, assistant pédagogique du doyen de l’UFR sciences de la santé, en charge du pilotage de la réforme à l’UB. "J’ai une amie qui avait 16 en SVTE et qui n’a pas été prise" dans la Pass-SVTE, confirme Margot.

Margot se rend compte qu’elle aurait mieux fait de choisir une Pass avec pour mineure LLCE ou LEA. La jeune fille parle parfaitement l’anglais et l’espagnol. C’est le cas, également, de Clémentine qui, trilingue, a choisi de son côté la mineure LLCE où elle sera en concurrence avec des élèves scolairement moins bons.

Car le classement, pour passer en deuxième année, se fera pour partie au sein des mineures. Pour les étudiants de Pass, "pour 80 % du dossier, ils seront évalués sur des épreuves communes", détaille Pablo Ortega-Deballon. Mais, pour 20 % de la note, ils seront classés au sein de leur groupe, dans la mineure choisie. "La note obtenue dans la mineure sera transformée, détaille-t-il. S’ils sont 100, au-dessus du décile 9, ils auront 20. S’ils sont au-dessus du décile 8, ils auront 18. Et ainsi de suite. Ils seront ainsi classés du meilleur au moins bon." Mais, s’inquiète Margot, selon ce principe, "quelqu’un qui a 16 peut voir transformée cette bonne note en une note en dessous de la moyenne". C’est pourtant, explique Pablo Ortega-Deballon, "le seul moyen de pouvoir comparer les meilleurs de Pass-droit avec les meilleurs de Pass-SVTE ou de Pass-philosophie".

Le programme de paces inchangé

Le jeu apparaît d’autant plus dur à la jeune fille qu’elle vise médecine qui, dans son classement, donne un poids important à la mineure. Ce n’est pas le cas dans toutes les voies d’étude : "le cursus masseur-kinésithérapeute, par exemple, lui donne moins de poids – un coefficient 2 contre 3 en santé publique et 6 en anatomie", illustre Pablo Ortega-Deballon.

La tension, pour gérer la mineure, est d’autant plus forte que le programme en santé, lui, n’a pas été allégé. "Pour les Paces, nous sommes obligés d’avoir le même programme, dit Pablo Ortega-Deballon. Nous n’avons pas la capacité humaine pour faire deux cours différents en première année." L’an prochain, le programme en santé sera allégé (de 20 %) mais, pour les étudiants qui sont en Pass cette année, ce sera trop tard.

Des mineures qui demandent un investissement plus important qu’attendu

L’année de Paces était déjà réputée dure. Là, les étudiants de Pass doivent, en plus, gérer un volume de travail important (un peu plus de 100 heures de cours sur l’année). "Dans des disciplines comme droit, que les étudiants de Pass découvrent, le travail à produire est énorme", témoigne Sophie Morlaix, vice-présidente de l’UB en charge des formations.

"Les étudiants ont l’impression faire deux années en une", dit également Stéphane Lelièvre, directeur des études à l’UFR Staps. Ce n’est, en Staps, pas loin de la réalité : "Si on enlève les enseignements en sciences et vie, qu’ils font par ailleurs, le programme que nous avons mis en place couvre à peu près la totalité du programme de L1", détaille-t-il. Seules les heures de pratique sportive ont été réduites de moitié, pour passer à 18 heures, dès lors que les étudiants peuvent produire une attestation de niveau (délivrée par un cadre technique départemental ou fédéral).

En psychologie-philosophie, "certains sont complètement perdus ; ils ont choisi psycho mais ils se retrouvent à faire de la philo", raconte également Margot. Ici, le cas est particulier : "Nous avons voulu monter une filière un peu généraliste en fusionnant deux licences pour y piocher des apprentissages que nous trouvions intéressants pour de futurs médecins", relate Pierre Ancet, responsable de la formation à l’UFR de lettres et philosophie.

Il a, par exemple, monté pour ce nouveau public un cours sur la philosophie du handicap. Le cursus proposé compte au total 40 heures en philosophie et 60 heures en psychologie. L’an prochain, face aux récriminations des étudiants, "nous reviendrons à deux cursus distincts, regrette Pierre Ancet. C’est dommage, on parle toujours d’interdisciplinarité, mais on voit que dans les faits c’est difficile de sortir des cases."

Des disparités d’organisation créent des jalousies entre étudiants

À l’UB, les tensions sont amplifiées par un autre phénomène : certains étudiants de Pass n’ont attaqué les 100 heures, dans leur mineure, qu’en janvier avec un programme à boucler d’ici à avril. Seuls les étudiants en Staps et en LEA voient la charge de travail répartie sur l’année.

"Les textes disent que la mineure ne sera prise en compte qu’au second semestre, explique Stéphane Lelièvre. Donc, beaucoup se sont dit que les cours devraient être délivrés, eux aussi, au second semestre. Ça n’a pas été mon analyse. J’ai demandé aux étudiants de venir dès le premier semestre, pour les heures de pratique sportive. C’est mal passé. Ils étaient hyper-stressés parce que, pendant ce temps-là, leurs camarades préparaient à fond l’examen en santé. Je me suis fait incendier. Maintenant, ils se rendent compte que c’était une bonne idée, ils sont un peu moins bousculés que leurs camarades. J’ai même reçu un mail de remerciement d’une mère qui avait pourtant été particulièrement dure !"

Une mission d’évaluation pour harmoniser l’organisation

Sophie Morlaix a confié à Cathy Perret une mission d’évaluation de la réforme pour analyser les effets produits (en termes de diversification des publics reçus en 2e année notamment) et pour harmoniser l’organisation – aujourd’hui très différente d’une mineure à l’autre et d’une LAS à l’autre. L’an prochain, les cours, pour la mineure, devraient ainsi débuter en septembre – ce qui, en 2020, n’était de toute façon pas possible car "c’est allé trop vite, tous les enseignants n’étaient pas prêts", souligne Pablo Ortega-Deballon.

"Le calendrier des examens devra également être harmonisé pour que tout le monde passe la mineure en même temps, ajoute ce dernier. Cela n’a pas été le cas cette année. Certains préparent l’examen de Pass puis l’examen de la mineure, d’autres l’inverse, ce qui crée un sentiment d’iniquité, certains s’estimant défavorisés."

"Des appels au secours"

En attendant, les étudiants paient un lourd tribut à la réforme, qui a contraint les équipes pédagogiques à improviser une nouvelle organisation. "On a eu des appels au secours, confie Pablo Ortega-Deballon. Nous avons orienté ces étudiants vers le psychologue et la ligne d’écoute. Nous avons tenté de monter un groupe de parole mais nous n’avons pas eu grand monde. Parce que, je pense, se soigner prend du temps et du temps, ces étudiants n’en ont pas."

"Le pire dans tout ça, analyse-t-il également, c’est que 35 % de nos étudiants de Pass, au moins, ne veulent pas aller dans la L2 de la mineure", selon l’enquête réalisée à l’UB. "Ils ont pris sur Parcoursup la mineure qui restait, pas celle qui les intéressait. Dans certaines Pass, personne ne voulait des places proposées, certaines n’ont même pas rempli. Dans cette réforme, tout le monde se moque des étudiants et de leur épanouissement. Le rectorat, lui, a atteint son seul objectif : pouvoir afficher plus de places en première année."

las : une concurrence mal vue des pass

À l’UB, 272 étudiants sont inscrits en LAS, à qui sont réservées 42 places en 2e année de santé. Mais, depuis la rentrée, il y a eu beaucoup de "démissions" ou d’abandons de la mineure santé. C’est le cas en droit où la mineure santé (qui représente 10 crédits ECTS) s’ajoute aux 60 crédits ECTS de la L1 en droit. En SVTE, en revanche, impossible de lâcher la mineure santé, qui est intégrée dans les 60 crédits ECTS à valider. "Cela fait d’ailleurs partir des choses qu’il faut harmoniser", souligne Sophie Morlaix, VP en charge des formations.

"Il me semble que schéma des 10 crédits ECTS en plus soit le bon schéma", avance Pablo Ortega-Deballon, en charge du pilotage de la réforme à l’UB. Car, aux examens du premier semestre, les résultats des étudiants de LAS ont été, dans la mineure santé, "très mauvais". "Hors LAS SVTE, où les résultats sont bons, 5 étudiants seulement ont eu la moyenne", dit-il. "La moyenne de la mineure en LAS, hors SVTE, est de 5", confirme Stéphane Lelièvre, directeur des études à l’UFR Staps.

Même si les étudiants en LAS sont, sur le plan des compétences scientifiques, en difficulté, l’UB est tenue de maintenir à 42 le nombre de places qu’elle leur réserve en deuxième année de santé (auxquelles il faut ajouter les 25 places supplémentaires proposées en Ifsi aux Pass et aux LAS). "C’est, de la part du ministère, une injonction paradoxale : il nous interdit de reventiler les places mais, en même temps, il nous demande de ne pas prendre des étudiants qui ne peuvent pas réussir en deuxième année de santé", déplore Pablo Ortega-Deballon.

L’UB, en tout cas, assure qu’au moins un étudiant sera pris au sein de chaque LAS. "Les règles n’étaient pas si claires que ça et nos étudiants étaient inquiets, ils se demandaient s’ils avaient une chance d’être pris en santé, relate Pierre Ancet, responsable de formation à l’UFR de lettres et philosophie. La situation paraît injuste aux étudiants qui, très bons en Pass SVTE, seront éliminés pour laisser la place à des étudiants de LAS qui, en santé, pourront avoir une note inférieure à la moyenne. "Les notes inférieures à 7, dans la mineure, étaient censées être éliminatoires, explique Stéphane Lelièvre. Sauf qu’avec une moyenne à 5, cette organisation a été balayée, ils ont toujours leurs chances ; ce sera au jury, en fin d’année, de faire son travail lors des oraux."

Autre élément qui crée un sentiment d’injustice : entre ceux qui, en LAS, ont lâché leur mineure et ceux qui tenteront leur chance en santé l’an prochain, "le quota – qui n’était que de 42 places en 2e année de santé – peut s’avérer finalement beaucoup plus intéressant pour les LAS que pour les Pass", relève Stéphane Lelièvre. Ils ne seront pas 271 à briguer ces 42 places. Combien seront-ils ? Personne ne le sait pour l’instant mais, assurément, moins de 200.

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Alexandra Caccivio, journaliste