En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
La question des dérives sectaires dans le champ de la formation professionnelle est surveillée par les pouvoirs publics et les financeurs depuis de nombreuses années. Le récent rapport sur les "nouvelles tendances des dérives sectaires" confirme que le problème reste entier. Si, dans la période les signalements relatifs aux champs de la santé et du bien-être sont les plus nombreux, le poids des champs "activité économique, travail et formation" progresse. Une évolution liée à l’intérêt économique que représentent ces secteurs pour les mouvements sectaires.
Cette dépêche est en accès libre.
Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.
Droits réservés - DR
"Qu’elle prenne la forme d’offres de formation, de nouvelles techniques de management, de coaching, de systèmes pyramidaux comme la vente multiniveau et le marketing réseau, la dérive sectaire s’infiltre dans des secteurs économiques source d’importants revenus." L’analyse des "nouvelles tendances des dérives sectaires" réalisée par l’IGPN, l’IGGN et la Miviludes, et rendue publique fin février 2021 (lire sur AEF info), note que les signalements remontés auprès de la Miviludes sur ces champs économiques continuent de progresser.
Secteurs économiquement porteurs
Ainsi, en 2019, 14 % des 1 800 signalements recensés relevaient "des affaires économiques, du travail, de l’emploi ou de la formation professionnelle". Un poids qui a progressé de 22 % entre 2017 et 2019 et continue à se renforcer en 2020 avec 17 % des 3 008 signalements recensés qui concernent ces champs.
Pour l’IGPN, l’IGGN et la Miviludes cette tendance s’explique par l'"investissement de champs économiquement porteurs" par les mouvements sectaires. Une évolution qui entraîne de fait "une modification de l’économie sectaire qui repose moins sur les dons que sur la vente de divers services". Leur rapport identifie dans ces "champs économiques porteurs", les secteurs "de la santé et du bien-être, du développement personnel, de la formation professionnelle et du management, ou de l’éducation".
Recomposition
De manière plus générale, le rapport constate une forme de recomposition du paysage des mouvements sectaires en France. Il apparaît notamment que "de grands mouvements ayant été très actifs en France depuis quelques décennies sont aujourd’hui, sur notre territoire, en déclin, voire en cours de disparition" même si "les risques générés subsistent". Dans le même temps, "il est possible de constater une prolifération des signalements dans le domaine de la santé et du bien-être".
Par ailleurs, "en 2019, 20 à 25 % des [signalements] portent sur des personnalités ou des organisations sur lesquelles la Miviludes n’avait encore jamais été interrogée". Des chiffres qui, selon le rapport, "confirment la prégnance du risque de dérive de nature sectaire, son caractère diffus, avec de très nombreuses petites structures comprenant moins de 50 adeptes". "La constitution du groupe autour d’une personnalité séduisante et prédatrice se réalise sur des activités de plus en plus éloignées de la recherche spirituelle ou philosophique, mais qui promettent à l’adepte de surmonter ses vulnérabilités ou de lui donner les clés de la réussite, du bonheur absolu, voire de l’éternité."
La campagne de contrôles ciblés sur l’activité des organismes de formation actifs dans le champ de la santé, particulièrement ceux enseignant les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique, a entraîné 269 contrôles en 2012 et 2013. Des contrôles qui ont fréquemment débouché sur des sanctions, un organisme contrôlé sur quatre s’est vu retirer son numéro d’enregistrement et un sur trois a vu tout ou partie de son activité redéfinie. Cette campagne de contrôles ciblés a été lancée début 2012 à la demande de Nadine Morano, alors ministre déléguée en charge de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle. Elle a fait suite à un rapport de la Miviludes qui préconisait de renforcer le contrôle de l’offre de formation aux médecines non conventionnelles.
L' « amplification du volume des ‘formations comportementales' dans le catalogue des formations proposées par les entreprises dans un contexte de gestion paritaire plus ou moins affirmé » et l' « accroissement des aspirations à la ‘reconversion professionnelle' » sont deux des facteurs qui participent à l'amplification de la « sensibilité aux risques et aux menaces de pénétration » sectaires en entreprise. Le rapport 2011-2012 de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaire), remis au Premier ministre jeudi 25 avril 2013, est centré sur deux cas identifiés comme présentant des risques particuliers : la situation des « personnes vulnérables » et « l'entrisme des mouvements sectaires en entreprise ». Sur ce dernier point, la Mission rappelle que les stages de formation professionnelle, au même titre que, notamment, les « séminaires de développement personnel », font partis des points d'entrée dans les entreprises privilégiés par les mouvements sectaires.
Le Conseil d'État confirme le 22 mars 2023 l’annulation de l’homologation du document unilatéral relatif au plan de sauvegarde de l’emploi de l’Afpa, au motif que l’administration n’a pas vérifié le respect, par l’employeur, de ses obligations en matière de prévention des risques pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Les hauts magistrats précisent à cette occasion l’étendue du contrôle par l’administration, à l’occasion de l’examen d’un PSE, du respect, par l’employeur, de ses obligations en matière de prévention des risques psychosociaux.
Vous souhaitez contacter
Christophe Marty,
journaliste