En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
L’ENA, l’Inet, l’ENSP, l’EHESP et l’Enap proposeront à compter de 2021 un concours "Talents", voie dédiée aux élèves des "prépas Talents", qui succèdent aux CPI (classes préparatoires intégrées). Ces classes préparatoires aux écoles de service public, destinées aux élèves d’origine modeste, accueilleront à la rentrée prochaine 1 700 élèves, contre 700 actuellement ; elles se déploieront sur tout le territoire, "selon un maillage territorial qui comptera au moins deux prépas par région", précise Emmanuel Macron, lors de son déplacement à l’IRA de Nantes, ce 11 février 2021.
Cette dépêche est en accès libre.
Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.
Le président de la République s'est rendu à l’IRA de Nantes jeudi matin, avec Amélie de Monchalin, et a rencontré des lycéennes de Nantes et de Bouaye bénéficiant du dispositif des Cordées de la réussite, des élèves attachés de l'IRA de Nantes et des élèves de la CPI de l'IRA de Nantes. MaxPPP - Photo PQR/Ouest-France
Commissaire de police, directeur d’hôpital, directeur des services pénitentiaires : autant de métiers de la haute fonction publique qui devraient s’ouvrir, dans les années à venir, à des populations d’origines sociales, économiques, territoriales et culturelles plus diverses. Car aujourd’hui, les profils de l’encadrement supérieur de l’État sont peu représentatifs de la diversité de la société. À l’ENA, en 2019, 1 % seulement des élèves avaient un père ouvrier ; ils étaient 5 % en 2006. À l’inverse, 70 % des élèves de l’ENA ou de l’Inet ont un père qui exerce une profession intellectuelle.
Une situation qui résulte "du manque d’ouverture de la fonction publique" et "du manque d’attractivité" pour les personnes éloignées socialement, économiquement ou culturellement de l’environnement de la fonction publique. "Ce que l’on doit réussir collectivement, c’est cette mobilité sociale", estime Emmanuel Macron, après un échange avec des lycéennes et des élèves de l’IRA de Nantes, ce jeudi 11 février. "Ne pas être assigné à résidence, c’est-à-dire assigné au milieu social où l’on est né, à l’endroit où l’on est né, est très important. On peut faire le choix d’y rester […]. Mais si l’on a envie d’en sortir, et qu’on se dit simplement 'ce n’est pas pour moi', parce que c’est déjà écrit, alors la République a un problème".
Lever l’autocensure, bâtir des modèles
Pour le président de la République, il faut "réussir à redonner ce que certains appellent l’égalité des chances, mais qui est le sel de la promesse républicaine". Il ajoute : "la République en a besoin. On détruit collectivement énormément de forces, de capacités à agir si, en particulier l’État, les collectivités locales, se privent de certains talents et restent en quelque sorte dans une forme d’endogamie ou de reproduction". Pour y remédier, il estime qu’il faut "commencer très tôt et accompagner". Le chef de l’État cite l’obligation scolaire dès 3 ans, les dédoublements en CP et CEI, les Cordées de la réussite, les internats d’excellence, l’orientation vers le supérieur, les stages…
Deuxième axe : lever l’autocensure, en "informant, expliquant, et en rendant publiques les opportunités offertes dans notre pays à chacune et chacun". Enfin, il souhaite "bâtir des modèles" : "En faisant réussir certaines et certains, on montre à d’autres, qui sont dans leur famille, dans leur quartier, qu’ils peuvent se projeter, que c’est possible, qu’il n’y a pas de fatalité".
Appel à manifestation d’intérêt
Concrètement, 1 000 places supplémentaires seront créées à la rentrée 2021 dans les CPI, rebaptisées "Prépas Talents" (portant le nombre total d’élèves à 1700), et les allocations diversité
Un appel à manifestation d’intérêt est lancé à compter de ce jour pour les établissements candidats à accueillir ces classes. Dès le mois d’avril, la liste des nouvelles Prépas Talents du service public sera publiée par le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques. L’objectif du gouvernement est "que chaque région compte au moins deux Prépas Talents", avec l’objectif "d’être au plus proche des familles, de l’endroit où on vit", explique Emmanuel Macron.
Les équipes pédagogiques des Prépas Talents seront composées de fonctionnaires et hauts fonctionnaires qui dispenseront des enseignements professionnalisants (mises en situation, méthodologie des épreuves, cas pratiques…), mais aussi d’universitaires pour les matières académiques (droit, économie, finances publiques, langue, etc.). Chaque étudiant bénéficiera d’un tutorat assuré par des fonctionnaires et hauts fonctionnaires en poste, ou des fonctionnaires stagiaires des écoles de service public.
La sélection des étudiants pour intégrer les Prépas Talents se fera "sous conditions de ressources et de mérite", sur la base d’un dossier et d’un entretien tenant compte du parcours du candidat, de ses aptitudes, de sa motivation et de son potentiel. Les candidatures venant notamment d’outre-mer, des territoires ruraux ou des quartiers prioritaires, seront vivement encouragées, précise l’Élysée.
Cinq écoles proposeront le concours Talents
Autre mesure, annoncée jeudi, la création à titre expérimental, entre 2021 et 2024, d’un nouveau concours, le concours Talents, qui sera une voie dédiée aux élèves des Prépas Talents. La mise en place d’un accès réservé aux concours de la haute fonction publique avait été annoncée par Amélie de Montchalin, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, il y a quatre mois (lire sur AEF info). Cinq écoles proposeront six concours Talents : l’ENA, l’Inet, l’ENSP, l’Enap et l’EHESP, cette dernière préparant à deux concours
Le nombre de lauréats pour chacun de ces concours représentera au maximum 15 % du nombre de places qui sont ouvertes aux concours externes correspondants. À titre d’exemple, le concours externe de l’ENA a recruté l’an dernier 40 élèves. À partir de 2021, s’ajouteront donc à ces 40 élèves du concours externe 6 élèves qui seront recrutés sur le concours Talents. À l’ENSP, le concours Talents représentera 5 places (pour le concours de commissaire de police).
Les élèves qui passeront le concours Talents seront évalués par le même jury que le concours externe, et ils pourront choisir de passer les deux concours simultanément, pour maximiser leurs chances d’entrer dans la haute fonction publique.
Fin du nombre limité de participations à un concours
Enfin, Amélie de Monchalin, qui accompagnait dans ce déplacement Emmanuel Macron, a annoncé une autre mesure, plus globale, destinée à renforcer les chances de réussite de tous les candidats aux concours ainsi que l’attractivité des carrières dans le public : la suppression cette année de la limitation du nombre de participations aux concours des trois versants de la fonction publique. Actuellement, le nombre de participations à certains concours est en effet limité (à trois, comme l’ENA, ou cinq par exemple).
Un collectif de candidats aux concours administratifs 2020 s’en est ému en janvier auprès de la ministre et de plusieurs organisations syndicales, pointant les conséquences d’une telle limitation dans le contexte actuel de crise sanitaire (lire sur AEF info). Par ailleurs, une revue des épreuves des concours de la fonction publique sera conduite en 2021 "afin d’en réduire le nombre, et d’éliminer les éventuels biais discriminants".
Le président de la République fixe à l’ensemble des ministères l’objectif d’obtenir, d’ici à 2022, le label diversité. Ce label, piloté par l’État et mis en œuvre par l’Afnor, a pour objectif de s’assurer que les organisations publiques intègrent bien dans leurs processus et leur organisation, les enjeux d’égalité des chances et de lutte contre les discriminations et de promotion de la diversité. Plusieurs ministères bénéficient déjà de ce label : le ministère de l'Économie et des Finances, le ministère des Solidarités et de la Santé, le ministère de l'Intérieur, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, et celui de la Culture.
Publié au JO du mardi 6 juin 2023, le décret n°2023-438 du 5 juin 2023 "adapte les taux horaires minimum de l’allocation d’activité partielle et de l’allocation d’activité réduite pour le maintien en emploi applicables à Mayotte à compter du 1er [mai] 2023 [date de la dernière augmentation du Smic], en cohérence avec les évolutions prévues pour le reste du territoire national". Ce texte "relève à 7,09 euros le taux horaire minimum de l’allocation d’activité partielle applicable à Mayotte, versée à l’employeur à compter du 1er [mai] 2023" et il fixe "à 7,88 euros le taux horaire minimum de l’allocation applicable à Mayotte, versée aux employeurs qui bénéficient de l’activité partielle de longue durée au titre des heures chômées à compter du 1er mai 2023".
Vous souhaitez contacter
Diane Scherer,
journaliste