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PIA : que retiennent de cet "ovni de politique publique" les anciens commissaires R. Ricol, L. Gallois et L. Schweitzer ?

Lancé en mars 2010, le PIA fait alors figure d’ovni en matière de politique publique, tant par les investissements qu’il prévoit d’engager (35 Md€) que par sa mise en œuvre, pilotée par le CGI, véritable cabinet ministériel en dehors des ministères. Quelle est la philosophie du PIA et comment a-t-il été déployé au fil des années ? AEF info donne la parole aux trois commissaires généraux à l’investissement qui l'ont incarné entre 2010 et 2017 : René Ricol, Louis Gallois et Louis Schweitzer.

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Nicolas Sarkozy participe à Strasbourg, le 8 décembre 2009, à une table ronde sur les priorités du "grand emprunt" – le futur programme d'investissements d'avenir – en compagnie d'Alain Juppé et de Michel Rocard, qui en ont préfiguré les axes principaux. MaxPPP - Dominique Gutekunst / PhotoPQR / L'Alsace

Le 22 juin 2009, après les élections européennes, le président de la République Nicolas Sarkozy annonce devant le Parlement réuni en congrès, le lancement d’un nouveau programme d’investissement pour lutter contre les effets de la crise économique de 2008. Le "grand emprunt", nommé par la suite "programme d’investissements d’avenir" est voté le 9 mars 2010. Les trois commissaires généraux, René Ricol, Louis Gallois et Louis Schweitzer reviennent pour AEF info sur leurs expériences respectives et regardent dans le rétroviseur pour dresser leur propre bilan du programme d’investissements d’avenir.

UN "LEVIER REMARQUABLE DEVENU INDISPENSABLE"

"Le PIA est une magnifique aventure qui a résisté à l’alternance politique et qui a fait preuve d’une continuité formidable, ce qui est unique dans l’histoire de la Ve République", témoigne René Ricol, premier commissaire général à l’investissement (2010-2012). "Nous avons prouvé qu’en nous inscrivant dans le temps long, nous avons réussi à développer des choses transcendantes dans ce pays et c’est la grande leçon du PIA." 

"Le PIA est un levier remarquable devenu indispensable. C’est un facteur de croissance considérable de l’économie française qui a permis de tenir à flot l’appareil de recherche en attendant que les crédits budgétaires reviennent vers le secteur", abonde son successeur Louis Gallois (2012-2014).

"Quand vous pilotez le CGI, vous disposez d’une vision d’ensemble sur tout ce qui bouge dans le pays en termes d’universités, de recherche, d’innovation, d’entreprises en croissance. Cela permet de voir la France qui va bien, ce qui est extrêmement gratifiant", s’enthousiasme Louis Gallois. "Ce qui m’a frappé durant cette période, c’est la capacité du CGI à gérer rapidement des processus de décision assez innovants et très interministériels." "Dans cette période, nous discutions pratiquement d’égal à égal avec les ministres", rappelle Louis Schweitzer (2014-2017). "Nous avions tous les trois un statut de bénévole doté d’une autonomie politique extrêmement grande", avance-t-il.

LE REFUS DE L’INGÉRENCE MINISTÉRIELLE

"La question qui s’est posée au moment de lancer le PIA était de savoir si l’on créait un énième ministère ou si l’on imaginait une construction, disons, plus originale. J’ai alors poussé pour créer quelque chose à côté du Premier ministre, sans qu’il interfère sur les choix", se souvient René Ricol. "Cela me paraissait plus pertinent car on ne fait pas de la politique à 35 ministres, on gère", estime-t-il. En outre, "les ministres sont systématiquement pris par les échéances électorales et le court terme alors que le PIA s’inscrit dans la durée, ce qui est rare en politique".

Le premier commissaire général résume sa mission au CGI en quatre règles : la première a été de "respecter la procédure du PIA sans ingérence politique ; la seconde de mettre en place des critères de choix objectivables par un jury international de grande qualité ; la troisième d’identifier les bons candidats pour les aider à se préparer de la meilleure des manières ; et enfin, la quatrième a été de laisser les bonnes nouvelles du PIA aux ministres".

"Notre travail est de faire de l’instruction de décisions, il est normal que les ministres conservent leur rôle politique car ce sont eux qui sont face au peuple", assure René Ricol qui salue le fait que la "philosophie du PIA n’ait pas été modifiée par François Hollande après Nicolas Sarkozy".

En revanche, "Emmanuel Macron a souhaité que le pouvoir revienne aux ministres et la bataille que doit mener Guillaume Boudy, actuel SGPI, est de parvenir à remettre du temps long dans une période qui est, par définition, redevenue politique. J’espère qu’on redonnera au SGPI les mêmes pouvoirs et moyens dont nous disposions au CGI", note René Ricol.

"LA LIBERTÉ DE L’ARGENT EST EXTRAORDINAIRE"

La seconde transformation vient des structures elles-mêmes qui "ont tiré les universités et les chercheurs vers l’aval et les entreprises vers l’amont". "À l’époque, j’avais dans l’idée de mettre fin à l’IRT Railenium (Hauts-de-France) car personne ne travaillait ensemble et il fallait montrer qu’il n’y avait aucune garantie d’éternité en ce qui concernait les financements alloués", rappelle Louis Schweitzer (lire sur AEF info). "Depuis, l’IRT fonctionne et la RATP travaille avec la SNCF", salue-t-il. "Finalement, cette carotte de l’argent, associée à notre capacité d’arrêter des outils à tout moment, a contraint les différentes parties prenantes à travailler ensemble." "Ce levier de la liberté de l’argent est extraordinaire", observe-t-il par ailleurs (voir encadré).

Une idée partagée par René Ricol qui se dit "sidéré par le rapprochement entre le monde de la recherche et le secteur privé". "Ce n’était pas une mince affaire et nous avons rappelé au secteur public qu’il apportait beaucoup plus de valeur que ce qu’il voulait bien imaginer."

LE PIA : "pas de limite budgétaire fixée"

 

Si René Ricol et Louis Gallois reconnaissent une certaine lenteur des procédures du PIA, ils se rejoignent sur le fait que Louis Schweitzer a grandement contribué à accélérer ces processus. Comme le confirme ce dernier, "sa priorité absolue a été de diviser par trois la durée entre le passage de l’appel à projets vers l’engagement, puis la contractualisation". "Je voulais qu’on fasse tout en 3 mois mais nous sommes arrivés à un délai de 6 mois, ce qui était déjà beaucoup plus rapide."

L’ancien commissaire général rappelle également "qu’aucune limite budgétaire n’était fixée sur les montants engagés par le PIA". "Mon vrai patron était François Hollande, car le Premier ministre, Manuel Valls, ne s’intéressait pas du tout aux investissements d’avenir. Ainsi, sa consigne était claire : investir rapidement." "Quand Emmanuel Macron est arrivé, le ministère du Budget a repris la main en fixant une limite annuelle des paiements qui s’est appliquée à partir de 2018, un plafonnement imposé qui a quelque peu changé la donne et provoqué un ralentissement", regrette Louis Schweitzer.

"PERSONNE N’A OSÉ ALLER CONTRE LES JURYS INTERNATIONAUX"

Le second élément majeur transformant du PIA, selon Louis Schweitzer, est la "mise en place de processus de décisions actées par un jury international". "L’ANR lançait des appels à projets avec des taux de succès faibles avec trois francs six sous à la clé, ce qui décourageait les meilleurs. De ce point de vue là, le PIA a marqué une vraie rupture", poursuit-il.

"Dieu sait qu’il y avait une pression politique ! Toutefois, personne n’a osé aller contre ces jurys internationaux ni contre le statut du CGI", assure l’ancien PDG de Renault. "Le jury des idex, présidé par Jean-Marc Rapp, était très mobilisateur et extrêmement exigeant", confirme Louis Gallois (lire sur AEF info).

Louis Schweitzer prend l’exemple du président de la République François Mitterrand, qui lançait de grands concours, notamment en matière d’architecture. "Il était avisé des meilleurs projets, mais c’est bien lui qui tranchait à la fin. Avec le PIA, le jury va au bout du processus de décision, ce qui est radicalement nouveau, voire révolutionnaire."

"Une fois le processus de sélection lancé, le CGI avait pour métier de veiller à ce que le jury fonctionne librement et définissait lui-même les cahiers des charges des appels à projets, ce qui lui conférait une liberté inouïe dans le choix des secteurs et des priorités", souligne Louis Schweitzer. Finalement, conclut-il "le CGI était encore plus libre vis-à-vis de l’administration que du pouvoir politique".

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Julien Jankowiak, journaliste