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Réunis en congrès virtuel, les 1 001 délégués du parti conservateur de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) ont élu ce samedi 16 janvier Armin Laschet, ministre-président de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d’Allemagne et berceau industriel du pays, à la tête du parti. Ce fils d’un ancien contremaître d’une mine de charbon est appelé à gérer l’héritage climatique de la chancelière Angela Merkel en cette "super année électorale", cruciale pour l’orientation future de la politique climatique et énergétique du pays.
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Armin Laschet pourrait être le prochain chancelier allemand Droits réservés - DR
L’élection d’Armin Laschet, fidèle de la chancelière Angela Merkel et homme de consensus, marque la première étape en Allemagne d’une "Superwahljahr", ou super année électorale, qui doit voir les prochains mois la tenue de six élections régionales sur les 16 Länder que compte le pays, avant l’échéance ultime du 26 septembre où les électeurs allemands éliront leur nouveau chancelier. Le nouvel homme fort de la CDU n’a eu de cesse de répéter qu’il briguait la présidence du parti avec pour seul objectif d’être ensuite candidat à la chancellerie.
Montée en puissance des Verts
2021 s’annonce donc outre-Rhin comme une année décisive en matière de politique climatique et énergétique : structure fédérale oblige, le nouveau chancelier sera amené à fixer en consensus avec les ministre-présidents des 16 Länder le cap pour permettre à l’Allemagne d’atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050 tout en prenant en compte la pandémie de Covid et son impact sur l’économie du pays.
Il devra également composer avec la nouvelle donne politique, notamment le leadership des instances européennes en matière de climat, prévient Ottmar Edenhofer, directeur et économiste en chef de l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam (PIK). "La musique se joue maintenant au niveau européen. Le nouveau chancelier allemand ne pourra pas se permettre de remettre en cause le green deal ou de faire baisser le niveau d’ambition", relève-t-il. Un nouveau paramètre vu comme "positif" par l’expert car il limite toute tentative par un État membre de faire cavalier seul.
Vers un gouvernement de coalition CDU-Verts ?
Autre élément de la nouvelle donne politique : la montée en puissance des Verts dans le paysage politique allemand. Le parti est devenu la deuxième force politique du pays, recueillant plus de 20 % des intentions de vote selon un dernier sondage publié le 15 janvier, derrière les conservateurs de la CDU et de sa branche bavaroise la CSU créditée à 37 % et devant les sociaux-démocrates du SPD qui atteignent les 15 %.
Les perspectives d’un éventuel gouvernement de coalition entre les deux principales forces politiques du pays semblent encore difficiles à envisager au niveau national, en dépit du fait qu’il existe déjà un certain nombre de gouvernements de coalitions entre conservateurs et écologistes aux niveaux communal et régional.
le climat oublié par les candidats CDU
De fait, aucun des trois candidats en lice pour la présidence de la CDU n’avait fait de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité : le programme en dix points présenté par Armin Laschet et son colistier, le ministre de la santé Jens Spahn, ne faisait que mentionner brièvement la question du climat ; Norbert Röttgen, ancien ministre de l’environnement (2009-2012), s’était surtout illustré par la politique étrangère ; et Friedrich Merz, jusqu’à il y a peu président du conseil de surveillance de la branche allemande de BlackRock, martelait que la lutte contre le réchauffement climatique ne devait pas se faire au détriment de l’économie.
Sans surprise, les organisations allemandes de protection du climat jugent les positions des trois candidats en matière de lutte contre le réchauffement climatique bien maigres. "En onze mois de campagne pour la présidence du parti, aucun des candidats de la CDU n’a présenté un plan qui permettrait à l’Allemagne de respecter ses engagements internationaux en matière de protection du climat", regrette Nick Heubeck de l’organisation Fridays for future.
"les verts avaleront des couleuvres"
Aussi, du côté des Verts, on ne manque pas d’annoncer la couleur : "Si Armin Laschet applique la même politique climatique et énergétique au niveau national que celle qu’il applique dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westpahlie, les choses vont mal tourner en ce qui concerne la protection du climat en Allemagne", commente Franziska Brantner, députée de Bündnis90/Die Grünen au Bundestag.
Et la CDU n’est pas en reste : "Il se peut que nous devions négocier avec les Verts après les élections. Mais je vous promets une chose : les Verts avaleront plus de couleuvres pendant les négociations de coalition que certains d’entre eux qui en ont pris à la main pour les enlever de la route", a prévenu pour sa part Paul Ziemiak, secrétaire général de la CDU, dans son discours d’inauguration du congrès vendredi soir.
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Claire Stam,
journaliste