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Le colloque "Quels professeurs au XXIe siècle" s’est tenu ce 1er décembre 2020 dans le cadre du "Grenelle". La formation des enseignants a notamment été évoquée lors d’une table ronde, et particulièrement la formation continue. Alain Frugière, président du réseau des Inspé, explique notamment que la formation tout au long de la vie peut améliorer l’attractivité du métier. Le professeur Franck Ramus propose de revoir le référentiel métier. Le ministre Jean-Michel Blanquer s’est dit "favorable" à ce que des certifications "s’accompagnent d’une reconnaissance sous l’angle de la rémunération".
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Stanislas Dehaene et Yann Algan, co-responsables et animateurs du colloque "Quels professeurs au XXIe siècle", le 1er décembre 2020 Droits réservés - DR
C'est un des quatre volets du "Grenelle de l’éducation" (lire sur AEF info), avec l’agenda social, les ateliers thématiques et les États généraux du numérique, qui s’est tenu mardi 1er décembre 2020 : le colloque "Quels professeurs au XXIe siècle", organisé par le CSEN et sous la responsabilité du président de ce conseil, Stanislas Dehaene, et du professeur d’économie à Science Po, Yann Algan (lire sur AEF info).
C’est en visio que se sont succédé les intervenants, l’épidémie de Covid ayant contraint le ministère à organiser cette journée - prévue initialement au Collège de France - à distance. Inspecteurs généraux et chercheurs ont pris la parole, résumant, pour les uns, les travaux des ateliers, pour les autres, certaines de leurs recherches. Au cours de la journée, environ 500 personnes ont suivi en direct les échanges.
Alors que l’après-midi a en grande partie été l’occasion de reprendre les réflexions, d’un côté, de l’atelier "gouvernance", de l’autre, des États généraux du numérique (lire sur AEF info), la matinée a permis notamment d’évoquer des recherches et propositions autour de la formation des professeurs, à laquelle un atelier du Grenelle réfléchit également (lire sur AEF info).
La formation continue, maillon faible
La formation continue des enseignants, un des maillons faibles du système éducatif français depuis de nombreuses années, a concentré une bonne partie des échanges. Franck Ramus, professeur de sciences cognitives à l’École normale supérieure, la caractérise ainsi :
Vers des certifications rémunérées ?
Le schéma directeur pluriannuel, mesure prise par Jean-Michel Blanquer, est censé l’améliorer (lire sur AEF info). Le ministre de l’Éducation nationale, qui clôturait ce colloque, a ainsi expliqué qu’il souhaitait qu’il y ait "plus de formations continues, en variant les contenus, et une meilleure formation continue, correspondant plus aux besoins". Et de se montrer confiant : "Dès lors qu’on s’en donne les moyens, on va avoir un déploiement de la formation continue, présentielle et distancielle, qui va être beaucoup plus riche et attentive aux besoins de terrain. Cela doit être un résultat du Grenelle".
En outre, Jean-Michel Blanquer s’est dit "favorable" à ce que des certifications - il prend l’exemple d’une certification pour l’école maternelle - "s’accompagnent d’une reconnaissance sous l’angle de la rémunération. La reconnaissance peut faire partie des enjeux d’évolution de carrière", souligne-t-il. Franck Ramus propose également de "lier progression dans le niveau de maîtrise" et "déroulement de carrière".
La formation continue, levier d’attractivité
Alors que la profession est marquée par un manque d’attractivité (lire sur AEF info), Alain Frugière, président du Réseau des Inspé, juge, lui, que "le développement professionnel du professeur", via la "formation tout au long de la vie", peut justement - avec "la revalorisation de la rémunération et l’amélioration de leur place dans la société" - être un levier pour lutter contre ce phénomène.
Selon lui, en effet, "on ne peut croire que deux ans suffisent pour former un enseignant". Dès lors, "le cursus doit être pensé globalement" et "la formation et le recrutement doivent se faire à partir de savoirs disciplinaires mais aussi de compétences didactiques et pédagogiques, en lien avec la connaissance des élèves, de leur psychologie, etc.".
Revoir le référentiel métier
Autre manière d’améliorer la formation continue, pour Franck Ramus : revoir le référentiel de compétences du professeur, c’est-à-dire ce qui définit le métier, ce qui est attendu des enseignants. Celui-ci est, estime-t-il, "crucial pour améliorer la formation des enseignants. Il devrait être au cœur de tout". Or, l’actuel serait "trop peu clair, peu lisible", contiendrait des "compétences trop générales" et serait dénué "de hiérarchisation et de progressivité".
Pour le réformer, Franck Ramus propose de prendre exemple sur le modèle australien, qui comporte trois grands domaines - connaissances professionnelles, pratiques professionnelles, engagement professionnel - qui définissent 7 compétences fondamentales. Ces compétences sont ensuite subdivisées en sous-compétences.
Mieux impliquer les enseignants dans la recherche
Par ailleurs, Alain Frugière se montre également favorable à une formation "adossée à la recherche", tant "au niveau des contenus" que "des méthodes". La formation continue doit notamment donner "des clefs pour adapter ses pratiques, mettre à jour ses connaissances".
Le lien entre enseignant et recherche doit d’ailleurs être plus prégnant, selon Elena Pasquinelli, chercheuse en philosophie et sciences cognitives à l’École normale supérieure. Sa présentation portait sur la "recherche translationnelle", autrement dit : traduire la recherche fondamentale en pratique concrète, en classe.
Selon elle, pour que la recherche porte ses fruits, il faut d’abord impliquer les enseignants dans la recherche, afin qu’ils y jouent un rôle clef, dans la formulation des questions, dans la mise en œuvre, dans la collecte de données, etc. L’implication des enseignants dans la recherche permettrait en outre une coopération entre différents corps, puis, lors de l’application, une formation entre pairs.
Aucun "enseignant de terrain" n’est présent lors de ce colloque, ce qui a suscité, notamment, les critiques du Snes-FSU (lire sur AEF info). Stanislas Dehaene s’en est défendu : "L"objectif du colloque est d’étudier la nature du métier de professeur sous un angle scientifique, avec un éclairage de la science et de la comparaison internationale". En outre, ce colloque est "complémentaire des ateliers", auxquels participent des enseignants et critiqués par certaines organisations syndicales enseignantes (lire sur AEF info).
Le Csen précise avoir "mis en place des "groupes-tests (professeurs, formateurs, etc.), en partenariat avec les académies, le réseau des Inspé, le réseau canopé, l'institut français d’éducation et l’IH2EF" pour suivre la conférence et poser des questions.
Voici une sélection des brèves fonction publique de la semaine du 29 mai 2023 :
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Erwin Canard,
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