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Avec 131 M€ pour le numérique éducatif inscrits au plan de relance et le prochain PIA 4, le MENJS dispose de "plusieurs leviers" pour prendre un certain nombre de mesures suite aux états généraux du numérique pour l’éducation qui se sont déroulés les 4 et 5 novembre 2020, indique le DNE Jean-Marc Merriaux. Il évoque le principe d’un système d’achat de ressources pour les enseignants, l’enjeu de leur formation avec le projet "e-Inspé", la création d’un "éducation data hub" dédié aux données d’apprentissage ou encore la volonté que collectivités et rectorats "travaillent différemment" ensemble.
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Jean-Marc Merriaux, DNE du ministère de l’Éducation nationale DR
Les "états généraux du numérique pour l’éducation", organisés en ligne les 4 et 5 novembre 2020 sur le "principe de concertation avec l’ensemble des acteurs", ont débouché sur une quarantaine de propositions. Pour leur mise en œuvre, plusieurs "leviers" financiers existent avec en particulier une enveloppe de 131 M€ prévue pour le numérique éducatif au titre du plan de relance, mais aussi dans le cadre du prochain PIA 4, indique Jean-Marc Merriaux, DNE du ministère de l’Éducation nationale.
Une mesure destinée à faciliter l’acquisition de ressources numériques par les enseignants, et du même coup à favoriser les activités commerciales de la filière française des edtechs, consiste en la construction d’un "système d’achat" direct. Ce dispositif, déjà évoqué à la fin de l’été (lire sur AEF info) et qui répond à une attente des entreprises du secteur (lire sur AEF info), prendrait la forme d’un "compte ressources enseignants" dont les modalités restent à définir.
Bientôt un "education data hub" ?
Le ministère souhaite "travailler avec les acteurs de la filière" du numérique éducatif pour proposer "une offre" de contenus respectant la liberté pédagogique des enseignants mais qui ne permettra pas d’acheter n’importe quel type de ressources, en particulier celles des Gafam. Leur qualité serait garantie par une sorte de "certification scientifique" ou de label indiquant leur intérêt pédagogique, qui s’ajouterait au "code de conduite" actuellement pensé avec les acteurs de la filière sur la question des gestions de données (lire sur AEF info).
Concernant ce dernier sujet, le ministère travaille aussi à la création d’un "éducation data hub" à l’image de ce qui existe pour la santé (lire sur AEF info) afin de réfléchir aux possibilités d’utiliser les traces numériques laissées pour les apprenants (lire sur AEF info). Une collaboration est d’ores et déjà démarrée avec le laboratoire lorrain de recherche Loria, signale Jean-Marc Merriaux. Par ailleurs, le ministère est "un des seuls" en Europe à participer au projet de cloud souverain européen Gaia X, pour lequel il "sera amené à porter les cas d’usage autour des enjeux d’éducation et de mise à disposition des données".
FORMER ET MIEUX ÉCHANGER
Un autre enjeu majeur pour la diffusion des usages numériques dans l’éducation est la formation des enseignants, pour lequel le ministère met en place avec Canopé un projet de "e-Inspé" (lire sur AEF info). Ce dispositif intervient en complément de la plateforme existante M@gistere (lire sur AEF info) et doit être "élaboré de manière itérative avec les usagers pour des premières formations dès 2021 selon une approche très modulaire", de telle façon à pouvoir "intégrer les problématiques en formation initiale et continue".
La transformation numérique doit d’ailleurs concerner les autres opérateurs du ministère comme le Cned qui doit se voir "renforcer comme académie numérique" ou l’Onisep "qui repense ses plateformes numériques d’orientation". À cet égard, un travail est mené pour "la modélisation d’une nouvelle plateforme" autour du portfolio des compétences afin de proposer aux élèves "une plateforme pour qu’ils gardent leurs données de compétences acquises tout au long de la scolarité".
Les réflexions menées sur la problématique de fracture numérique, rendue plus manifeste lors du confinement, aboutissent aujourd’hui à une volonté de "changer de vision", assure Jean-Marc Merriaux. "Les politiques publiques ont reposé jusqu’à présent sur une logique d’équipement pour tout le monde", l’enjeu est maintenant d’adopter une stratégie "plus ciblée" sur les familles qui ne possèdent pas au domicile le matériel informatique suffisant.
Un travail est actuellement conduit avec les collectivités "pour définir le socle numérique de base" attendu dans les 1er et 2nd degrés (lire sur AEF info), avec notamment des ordinateurs portables mis à disposition des familles si une nouvelle crise oblige à suivre les cours à distance, correspondant par exemple en primaire à 10 % ou 15 % du nombre d’élèves dans l’établissement. Une proposition pourrait aussi être faite de négocier avec les opérateurs réseau d’une offre d’abonnement internet ne facturant pas la consultation de sites institutionnels répertoriés sur une "liste blanche".
Les problèmes de gouvernance autour du numérique et en particulier les difficultés de coopération entre collectivités et services académiques ont plusieurs fois été pointés lors de la préparation des états généraux (lire sur AEF info), une question d’ailleurs récurrente depuis de nombreuses années (lire sur AEF info). Pour le DNE du ministère, l’intention est bien de "renforcer les dispositifs dans les territoires pour que les collectivités travaillent différemment avec les rectorats au sein de vrais comités stratégiques".
Selon lui, l’écosystème du numérique éducatif arrive aujourd’hui "à une maturité" grâce en particulier aux syndicats mixtes pour le 1er degré, créés depuis une quinzaine d’années, et qui facilitent la déclinaison de stratégies sur l’ensemble d’un territoire par une mutualisation en matière d’équipement. Pour fluidifier les relations entre collectivités et rectorats sur le partage des données d’utilisation du numérique, il s’agit de parvenir à ce que "les outils utilisés par le ministère et par les collectivités soient plus interopérables pour récupérer, mais surtout réutiliser ces données".
Renfort attendu avec la réorganisation territoriale
Interrogé sur la critique faite d’une faiblesse de moyens humains dédiés aux questions numériques dans les académies, avec des Dane parfois sous-dimensionnées (lire sur AEF info), Jean-Marc Merriaux répond que "la réorganisation territoriale avec les régions académiques" doit permettre de "renforcer" la place des politiques numériques de l’Éducation nationale. Il note par ailleurs qu’il "ressort des échanges avec les collectivités le besoin de garantir un parcours sans couture pour le jeune" entre l’école, le collège et le lycée, ce qui renvoie aux "relations intercollectivités".
Les "états généraux du numérique pour l’éducation", initialement prévus à Poitiers les 4 et 5 novembre et finalement organisés en ligne pour des raisons sanitaires, fait partie des trois volets du "Grenelle de l’éducation" annoncé par Jean-Michel Blanquer (lire sur AEF info). Ces deux jours ainsi que les contributions reçues en amont après les déclinaisons académiques de l’événement doivent permettre de "tirer tous les enseignements de la crise sanitaire" mais aussi de "renforcer la stratégie numérique éducative" et d'"alimenter la réflexion du Grenelle", a ainsi indiqué le ministre.
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Cyril Duchamp,
journaliste