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"Cet appel à projets est pour nous une véritable opportunité de concrétiser notre programme d’efficacité énergétique des campus [PEEC 2030]" (lire ici et ici), se réjouit Olivier Laboux, vice-président de la CPU, dans une interview à AEF info le 8 septembre 2020, à la suite des annonces du gouvernement concernant l’appel à projets sur la rénovation thermique des bâtiments publics, dans le cadre du plan de relance (lire ici). Pour candidater, les établissements doivent avoir un projet "prêt", "en capacité d’être lancé sans délai". Après un recensement réalisé en juillet dernier, la CPU identifie d’ores et déjà 74 projets ayant ce potentiel, nécessitant des budgets compris entre 100 000 et 100 millions d’euros. La CPU invite également le MESRI à relancer le sujet de la dévolution du patrimoine.
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Olivier Laboux, VP de la CPU AEF - Sébastien Ferraro pour AEF info
AEF info : Comment la CPU réagit-elle aux annonces gouvernementales concernant le plan de relance, et plus particulièrement à l’appel à projets portant sur la rénovation énergétique des bâtiments d’enseignement supérieur et de recherche ?
Olivier Laboux : Pour la CPU, l’appel à projets lancé dans le cadre du plan de relance (lire sur AEF info) est l’aboutissement d’un travail amorcé il y a plusieurs années pour permettre de mener à bien la rénovation énergétique des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Nous sommes dans une démarche très engagée sur ce sujet (lire sur AEF info).
Au cœur de notre dispositif, il y a le programme PEEC 2030 (programme efficacité énergétique des campus), pour lequel nous avions demandé à obtenir une capacité d’emprunt (lire sur AEF info), ce qui posait un problème et nous a été refusé (lire sur AEF info).
Cet appel à projets est pour nous une véritable opportunité de concrétiser notre programme. Donc nous n’abandonnons pas, bien au contraire. D’une part, cela va permettre "d’amorcer" financièrement les projets qui seront sélectionnés. Les établissements devront ensuite être capables de générer des économies d’énergie. Toujours dans l’idée d’un cercle vertueux, qui est l’essence même du programme PEEC 2030.
D’autre part, via cet appel à projets, nous faisons la démonstration de tout ce que nous défendons depuis des années via le PEEC 2030. L’idée étant de montrer que ce programme est bel et bien un investissement et non une subvention !
AEF info : On sent dans cet appel à projets une volonté d’aller très vite, avec un calendrier très resserré (voir encadré). Cette temporalité vous convient-elle ?
Olivier Laboux : Effectivement, il ne s’agit plus de réfléchir aux projets mais vraiment de les concrétiser. Le mot d’ordre est très clair : rapidité et efficacité. Les dossiers qui seront retenus doivent donc être prêts. Nous sommes vraiment dans l’urgence. Mais encore une fois, c’est un sujet sur lequel nous travaillons depuis longtemps avec les établissements. Et il y a eu une véritable professionnalisation des équipes en interne. Le timing ne nous effraie donc pas.
Il faut également souligner que les projets retenus seront choisis via un cahier des charges exigeant. Pour rappel, les projets éligibles correspondent à trois types d’opération de rénovation :
Le niveau 3 va concerner des universités qui ont plusieurs bâtiments à réhabiliter. Pour le niveau 2, il est souvent question d’un seul bâtiment mais qui pose vraiment problème, avec des locaux qui peuvent être vétustes, des fuites. Dans certaines universités, on peut rencontrer des configurations où 10 % seulement du bâti représentent plus de 50 % de la facture énergétique.
AEF info : Le MESRI fait état de plusieurs projets mûrs, et qui remplissent les critères fixés par le cahier des charges de l’appel à projets. La CPU a-t-elle effectué un recensement des dossiers éligibles ?
Olivier Laboux : En plus des dix établissements pilotes dans le cadre du programme PEEC 2030 (Aix-Marseille, Angers, Clermont-Auvergne, Grenoble Alpes, Haute-Alsace, Lorraine, Lyon, Nantes, Paris-Nanterre, Rennes-I), nous avons mené une enquête en juillet dernier pour identifier des projets qui, sur tout l’hexagone, seraient en capacité d’être lancés sans délai. Ils ont donc le potentiel pour candidater à l’appel à projets et ils sont opérationnels, une condition impérative comme je le précisais précédemment.
Nous avons recensé 74 projets
AEF info : Vous estimez que les besoins pour la rénovation de l’ensemble du parc immobilier universitaire sont de l’ordre de 7 à 8 Md€. Or le montant de l’appel à projets est estimé à environ 2,2 Md€. Le compte n’y est pas.
Olivier Laboux : Il est important de préciser que cet appel à projets s’articule également avec la prochaine génération de CPER. Il faut donc mener un travail conjoint avec les collectivités, et notamment les régions. L’appel à projets n’est donc pas la seule source de financement. Par ailleurs, c’est un plan de relance prévu sur deux ans, voire trois ans.
AEF info : Dans le cadre du programme PEEC 2030, vous aviez souligné en 2019 l’importance de la dévolution du patrimoine immobilier des universités (lire sur AEF info), l’un des piliers pour parvenir à la rénovation énergétique des établissements. Où en est ce dossier ?
Olivier Laboux : Justement, j’invite le MESRI à relancer ce sujet. Depuis l’annonce d’une vague 3 et de la réflexion autour de dévolutions partielles (lire sur AEF info), le sujet n’a manifestement pas avancé. Il faut vraiment avancer. Car d’après moi, l’un des objectifs de la dévolution est justement de permettre aux établissements d’assurer plus encore une maîtrise de leur stratégie écologique.
Enfin, il me semble important de souligner que la mise en œuvre de ces projets doit se faire début 2021. Il faudra donc avoir aussi en face des entreprises du BTP en capacité de répondre à nos besoins.
- la conférence régionale de l’immobilier public (Crip) pour les projets d’un montant inférieur à 5 M€ TDC hors Île-de-France et 8 M€ TDC en Île-de-France. Elle se réunira dans chaque région sous l’égide du préfet de région d’ici le 10 novembre ;
- la conférence nationale de l’immobilier public (Cnip) sous la présidence du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance pour les projets au-dessus des seuils de 5 M€ TDC hors Île-de-France et de 8 M€ TDC en Île-de-France. Les projets retenus seront annoncés par le gouvernement au cours du mois de novembre.
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Juliette Plouseau,
journaliste