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"Nous avons décentralisé la gestion de la crise sanitaire" (Clément Lazarus, ministère de la Santé)

Clément Lazarus, adjoint au sous-directeur de la veille et de la sécurité sanitaire au ministère des Solidarités et de la Santé revient, dans un entretien à AEF info, sur la crise due au Covid-19 et les collaborations développées entre les ministères de la Santé, de l’Intérieur, et de la Défense pour faire face durant la phase aiguë de l’épidémie et le confinement. "Lorsqu’on a fait de grandes opérations d’évacuations sanitaires", il y avait "des vecteurs militaires, mais aussi des vecteurs de sécurité civile", avec notamment la protection civile via la DGSCGC. Face à la résurgence de cas de Covid-19, il confirme que des mesures contre un éventuel "rebond épidémique" sont prêtes, adaptables aux différentes situations locales. "Nous avons décentralisé la gestion de la crise", explique celui, qui, au sein de la DGS, "copilote" le centre de crise sanitaire.

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Une évacuation sanitaire de l'opération "Résilience", en avril 2020, pour transférer des patients atteints du Covid-19, des services de réanimation d'Ile-de-France vers ceux d'Angers et Caen, afin d'éviter la saturation des services. MaxPPP - Julien Fechter

AEF info : Depuis 2015, les Plans blancs ont été actualisés en y intégrant la menace terroriste. Ils prévoient des exercices plusieurs fois par an dans les hôpitaux, en mettant les services sous tension via une simulation d'arrivée massive et soudaine de patients aux urgences. Une coopération est également mise en place entre médecins militaires, et des services de police et de gendarmerie. Cela a-t-il joué un rôle dans la gestion de la phase aiguë du Covid-19, en mars-avril ?

Clément Lazarus : Ces exercices sur des thématiques différentes - risque terroriste, risque accidentel 'afflux massif de victimes', ou les exercices "Reb" (risque épidémiologique et biologique) ont permis de créer un vécu entre les équipes, une dynamique, une culture de la préparation qui a servi indéniablement dans le contexte du Covid-19. Cela permet aux équipes de corriger les choses qui fonctionnent mal, d’identifier les angles morts, de développer, revoir et adapter en permanence leurs protocoles. Au moment où arrive la vraie crise, il y a un socle de réponse opérationnelle robuste. La coopération civile et militaire, elle existe déjà depuis plusieurs années et s’est renforcée dans la suite des attentats via un protocole d’accord national Santé-Défense et via les différents retours d’expérience des situations vécues en commun.

AEF info : Lesquelles ?

Clément Lazarus : En 2014, durant l’alerte Ebola, c’est le service de santé des armées qui a pris en charge les deux patients soignés sur le sol français. 2014, c’est aussi la création du plan Orsan. C’est un dispositif unique, avec cinq volets spécifiques - accueil massif de victimes non contaminées, prise en charge de patients en nombre suite à un phénomène climatique, gestion d’une épidémie ou pandémie sur le territoire national, risque biologique, risque NRC - le tout au plus près du terrain sous l’égide de l’ARS. Orsan permet d’avoir une vision intégrée et une cohérence entre les différents dispositifs tels que les plans blancs au sein des établissements. C’est une véritable boîte à outils qui permet d’aller piocher dans chacun des volets ce qui est utile en fonction des situations. Tout simplement parce que les crises sont toujours par nature polymorphes, et ne correspondent jamais au scénario exact qu’on avait préparé lors des exercices des mois précédents.

Il y a également eu par le passé de multiples alertes infectieuses sur lesquelles nous avons travaillé avec l’armée et son service de santé, notamment dans les zones d’opérations extérieures où il y a un déploiement de forces françaises. Nous avions donc acquis une culture qui permet de travailler bien et facilement ensemble. Et force est de constater qu’il y a eu lors de la phase aiguë de la crise du Covid, une coopération tout à fait exemplaire entre le civil et le militaire, que ce soit sur le Grand-Est avec l’hôpital de campagne, ou en Guyane, ou encore dès le début de la crise lors de l’évacuation des ressortissants français de Wuhan.

AEF info : Voilà le cadre. Comment cela se passe concrètement quand arrive la crise sanitaire ?

Clément Lazarus : Il faut se replacer dans le contexte. En janvier, nous avons assisté, comme tous les autres pays, à la montée en puissance de ce virus, en surveillant et en analysant ce qu’il se passait en Chine, et ce que disait l’OMS. Nous pensions d’ailleurs que les mesures étaient vraiment drastiques en Chine et cela nous a conduits à anticiper de nouvelles manières de faire en matière de préparation et de gestion de l’épidémie. C’était une nouveauté totale et il a fallu 'apprendre à faire en marchant' en étant très réactif : pour cette raison, le ministère a tenu un premier point presse le 21 janvier et le Corruss a été activé dès le lendemain. Seulement six jours après, le Centre de crise sanitaire était activé.

Dès le début, un suivi épidémiologique ainsi que des échanges internationaux ont été mis en place afin d’anticiper (lire sur AEF info) et évaluer la menace. De toute façon, en mars, le confinement s’est imposé comme la seule option. Tout simplement parce qu’en regardant ce qu’il se passait à l’étranger, nous savions qu’il y allait avoir une vague épidémique et que c’était la seule décision possible pour casser les chaînes de transmission et éviter que notre capacité hospitalière de prise en charge de patients en réanimation ne soit dépassée (lire sur AEF info).

AEF info : Comment se sont alors déroulées les opérations dans cette phase aigüe ?

Clément Lazarus : Les opérations étaient le fruit du cadre de préparation déjà en place ainsi que de l’expérience acquise, sur laquelle nous continuons encore aujourd’hui de capitaliser.

Cela a permis une mobilisation et une montée en puissance très rapide des hôpitaux - en passant en seulement trois semaines d’une capacité nationale normale de 5 000 lits de réanimation à plus de 12 000 - ainsi qu’une vraie coordination interministérielle, interservices - publics comme privés - et avec les acteurs militaires et locaux afin d’avoir des dispositifs au plus proche du terrain et adaptés à la diversité des situations.

Et puis, ce qui a bien marché en plus des initiatives locales, c’est la coordination et la régulation nationale, notamment au travers des évacuations sanitaires. Cela a été la plus grande opération d’Evasan de l’histoire en France sur le plan civil, avec 660 patients concernés. Et il y a eu une coordination interministérielle tout à fait remarquable. On parle de la Santé, de la Défense, mais aussi de l’Intérieur au travers de la DGSCGC avec la protection civile qui a été un des acteurs du dispositif, à Mayotte, mais aussi justement lors des Evasan. Lorsqu’on a fait de grandes opérations d’Evasan, avec 60 patients évacués par jour ou en un week-end, vers d’autres régions françaises ou vers nos partenaires européens, il y avait des vecteurs militaires, mais aussi des vecteurs de sécurité civile, par air - avec, côté militaire, Morphée et Mérope - par terre, notamment ferroviaire grâce à la SNCF, et même par mer puisqu’on a fait des Evasan depuis la Corse par l’intermédiaire du porte-hélicoptères 'Tonnerre'. Avec la nécessité d’avoir en temps réel une vision globale du fléchage des patients, des transferts qu’on pouvait réaliser… Et là encore, toute la chaîne santé a réussi, grâce à une mobilisation inédite, à se faire confiance de façon parfaitement fluide. Cela a permis d’éviter le débordement, notamment en Grand-Est (lire sur AEF info), en Bourgogne-Franche Comté et en Île-de-France.

AEF Info : Concernant les dispositifs préexistants comme les Plans blancs, sont-ils susceptibles d’être actualisés, modifiés, au regard des enseignements de cette crise ?

Clément Lazarus : Déjà, la crise n’est pas finie, le virus est toujours là. Et je ne veux pas préempter les retours d’expérience qui auront lieu au sein des établissements de santé au niveau national. Toujours est-il que l’esprit du Plan blanc, sa constitution même, c’est l’adaptation permanente, voir ce qui marche ou pas. Nous aurons très certainement des enseignements à tirer, des améliorations en termes de module de formation, de recherche. Le constat est clair : la préparation paye et facilite une réponse adaptée, y compris en contexte d’incertitude.

AEF info : Les coopérations mises en place sont-elles appelées à durer, au-delà de la crise du Covid ?

Clément Lazarus : Bien sûr ! D’ores et déjà, nous avons mis en place un consortium appelé Transcov, pour mettre tous les acteurs ayant participé à cette crise – civils comme militaires — autour d’une même table afin d’étudier en profondeur les Evasan massives qui ont été réalisées, voir quel est le devenir des patients et comment on peut améliorer le dispositif. Le pilotage de ce projet a été confié à l’EHESP et nous attendons les premiers résultats dans les mois à venir.

AEF info : On observe une hausse du nombre de cas de Covid depuis plusieurs semaines, et depuis plusieurs jours, des chiffres en hausse – certes faible — dans les hôpitaux. Comment envisagez-vous la suite ?

Clément Lazarus : La "suite" n’a pas commencé cet été. C’est un travail de longue haleine qui a été entrepris dès l’effectivité du déconfinement le 11 mai dernier (lire sur AEF info). En parallèle du suivi de la situation, des travaux ont été conduits en lien avec l’ensemble des services de l’État, les préfets et les directeurs généraux des ARS pour préparer et accompagner un éventuel rebond épidémique.

AEF info : Et à plus long terme ?

Clément Lazarus : Avec l’expérience de ces derniers mois, nous avons un cadre qui permet de répondre à une situation qui est appelée à durer dans le temps, au moins jusqu’à ce qu’on ait un vaccin, et un vaccin qui permettra d’atteindre une immunité de groupe, ce qui reste pour l’heure très hypothétique. Mais nous avons aujourd’hui les stocks d’équipements de protection, les tests. Nous avons redimensionné notre dispositif de contact-tracing… Et puis, nous avons un cadre et des indicateurs qui permettent de suivre la situation au jour le jour et de manière extrêmement détaillée. Cela permet de prendre des décisions ciblées sur les régions, les départements et parfois même à l’intérieur d’un département. Nous avons décentralisé la gestion de la crise avec plus de responsabilités et plus de confiance placées à la main des préfets, des directeurs généraux d’ARS, et des maires (lire sur AEF info). On le voit avec les décisions prises localement, notamment concernant le port obligatoire du masque.

L’administration centrale est là pour fixer des cadres, pour donner des outils, pour s’assurer du bon fonctionnement de l’ensemble du système. Mais l’adaptation de ces mesures au niveau des territoires ne peut évidemment pas se faire depuis Paris. C’est vraiment le rôle des acteurs locaux.

Surtout, il y a eu dans les services hospitaliers, de la part des personnels soignants, des initiatives prises pour résoudre des problèmes très concrets. Il y a une capacité de résilience assez extraordinaire des services qui doivent beaucoup à leurs personnels. Nous devons nous appuyer sur ces expériences de terrain.

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