En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Près d’un millier de policiers font l’objet d’un dépistage massif au Covid-19 depuis ce mercredi 20 mai 2020, à la suite de la découverte de trois cas positifs parmi les policiers du commissariat central de Lille, le 17 mai dernier, selon un communiqué de la préfecture, de la DDSP et de l’ARS du Nord. Les principaux syndicats de police s’interrogent sur la rapidité du déconfinement parmi les forces de l’ordre, et déplorent l’absence d’obligation de port du masque pour les personnes se rendant dans un commissariat.
Cette dépêche est en accès libre.
Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.
Des policiers en patrouille © Rama - Wikimedia CC
Une campagne de dépistage du Covid-19 est lancée ce mercredi 20 mai 2020 auprès de l’ensemble des personnels du commissariat central de Lille, et va se poursuivre jusqu’à la fin de cette semaine, annoncent la préfecture, la DDSP, et l’ARS du Nord dans un communiqué. "Au total, près d’un millier de fonctionnaires sont concernés par ce dépistage", qui est "assuré par une équipe composée de professionnels de santé du CHU de Lille et d’infirmiers libéraux". "Tous les personnels positifs et les contacts proches devront respecter des mesures d’isolement", précisent les autorités. Ce dépistage a été mis en place après la découverte de trois cas positifs parmi les personnels du commissariat central, dimanche 17 mai 2020.
"Cela conforte ce qu’on disait depuis le début. Les dépistages auraient dû être faits beaucoup plus tôt", déclare à AEF info Stanislas Gaudon, délégué général à la communication du syndicat Alliance police nationale. "Nous avons dit dès le début que ce déconfinement a été brutal. Il fallait éviter que les policiers soient exposés alors qu’ils l’ont été durant des semaines avec la doctrine leur interdisant de porter un masque sauf en présence de personnes présentant des symptômes", ajoute-t-il (lire sur AEF info). Cette doctrine a fait l’objet d’un conflit entre les syndicats de police et Beauvau durant toute la durée du confinement, et a été levée le 30 avril 2020 (lire sur AEF info).
"DÉCISION INADMISSIBLE"
Stanislas Gaudon dénonce également le fait que la directive ministérielle sur la reprise du travail dans les commissariats ne rende pas obligatoire le port du masque pour les personnes qui s’y rendent (lire sur AEF info). "Comment peut-on nous dire aujourd’hui qu’on ne peut pas obliger quelqu’un à porter un masque lorsqu’il se rend dans un commissariat ? C’est une décision inadmissible qui met en danger les policiers. C’est dans la même logique que mettre des policiers qui font du contrôle de confinement sans masque".
Il ajoute que dans le contexte du dépistage massif à Lille, Alliance attend "toujours la décision de Matignon pour la reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle pour les policiers". Le 9 avril dernier, Christophe Castaner a souhaité cette reconnaissance pour les agents en contact avec le public (lire sur AEF info). Le 22 avril, le ministre des Solidarités et de la Santé avait annoncé que cette reconnaissance serait automatique uniquement pour les personnels soignants (lire sur AEF info).
"MANQUE DE PRUDENCE"
"Cela faisait partie des inquiétudes qu’on avait, avec un retour massif des collègues sur le terrain", déclare à AEF info, Grégory Joron, secrétaire national du syndicat Unité SGP police-FO. "On a manqué de préparation, c’est allé un peu vite", ajoute-t-il, tout en restant prudent sur le lien direct entre ces cas et la reprise du travail le 11 mai. "Les choses se sont lissées depuis, mais la directive ministérielle allait dans le sens d’une reprise massive du travail à compter du premier jour du déconfinement. Le lundi 11 par exemple, dans certains endroits, on a des collègues qui se sont retrouvés avec trois fois plus de patrouilles sur le terrain qu’en temps normal."
"On récolte peut-être le manque de prudence qu’on a pu avoir", déplore de son côté le secrétaire général de l’Unsa police, Philippe Capon. "Nous, on avait demandé une reprise progressive de l’activité. On a mis trop de monde d’un seul coup sur le terrain. Ailleurs, on maintient le télétravail et on reprend progressivement, pas dans la police. Tout le monde reprend le boulot", ajoute-t-il. Le responsable syndical déplore par ailleurs le fait que "ce qu’on arrive à imposer dans les commerces avec les masques, on n’arrive pas à l’imposer dans les commissariats". "On considère que les victimes doivent avoir un accès libre au commissariat, ce qui est tout à fait normal, mais qu’est-ce que ça coûte de porter un masque ? Le ministère a choisi de faire autrement."
Vous souhaitez contacter
Jean-Marie Godard,
journaliste