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"Notre priorité a été de garder le maximum d’agents en activité pour garantir la continuité du service public", explique Émilie Agnoux, directrice de la transformation et du dialogue social à l’établissement public territorial Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA)
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Pour Émilie Agnoux, la période de confinement a révélé la forte capacité d'adaptation de l'organisation et des agents © DR
AEF info : Après huit semaines de confinement, une partie de vos agents sont revenus sur site. Comment avez-vous maintenu le lien avec eux pendant cette période ?
Émilie Agnoux : Notre priorité a été de garder le maximum d’agents en activité pour garantir la continuité du service public. Les agents avaient aussi envie d’être utiles à la collectivité et donc de continuer à travailler. Nous leur avons proposé des formations en ligne (via notre médiathèque, le CNFPT ou des organismes privés comme Openclassrooms) ou avec des supports papier pour ceux qui ne pouvaient pas télétravailler. En fin de compte, seul un cinquième des 1 200 agents a été placé en ASA (autorisation spéciale d’absence) pour garde exclusive d’enfants ou vulnérabilité de santé. 30 % des personnels ont poursuivi leur activité sur site et 50 % à distance. Mais nous avons été souples sur les exigences de production pour tenir compte des contraintes de chacun.
Ensuite, nous avons contacté par téléphone près de 90 % des agents via notre cellule d’appel qui était constituée d’une dizaine d’agents volontaires. L’objectif était de repérer les agents isolés. Cette cellule prenait des nouvelles et donnait des informations à leurs collègues sur les dispositifs d’accompagnement et de formation de la collectivité. Notre coache interne, Sophie Charles [également adjointe d’Émilie Agnoux], est également à disposition des encadrants et des agents.
Dans le même temps, nous avons envoyé des SMS sur les téléphones professionnels de nos agents pour les tenir au courant de notre actualité. Près de 30 % des personnels ont accepté de recevoir cette information hebdomadaire sur leur téléphone personnel. Par ailleurs, chaque semaine, notre directeur général des services, Fabien Tastet, organisait un chat d’1h30 avec les agents. Ce dispositif existait déjà avant la crise mais il a eu un grand succès vu le contexte.
Pour maintenir le lien entre agents, nous avons aussi créé une plateforme solidaire sur notre intranet, dédiée à l’échange de services. Par exemple, "je cherche une aide pour faire des courses" ou "j’ai besoin d’un soutien pour aider ma fille à faire ses devoirs".
AEF info : Avez-vous modifié le régime des congés en vigueur dans votre collectivité comme le permet l’ordonnance du 15 avril 2020 ?
Émilie Agnoux : Nous n’avons pas fait ce choix. Aucun congé n’a été imposé aux agents, quelle que soit leur situation administrative. Un certain nombre en ont pris spontanément pendant les vacances scolaires de printemps. À l’inverse, nous avons invité les agents très mobilisés à prendre des congés pendant la période pour ne pas risquer l’épuisement.
AEF info : Certaines collectivités ont dû redéployer une partie de leurs agents pour assurer les missions essentielles. Cela a-t-il été le cas à Grand Paris Sud Est Avenir ?
Émilie Agnoux : Oui, une centaine d’agents, y compris des télétravailleurs, se sont portés volontaires pour venir renforcer certains services. Le sens de l’intérêt général a beaucoup parlé et pour les syndicats, cela ne représentait pas un sujet. Il s’agissait de la logistique, de l’assistance administrative, de la communication ou encore de la cellule de réponse aux agents et aux usagers.
"Nous allons être vigilants pour que la garde d’enfants soit équitablement répartie entre les agents et leurs conjoints."
Concernant la réouverture des services à partir du 11 mai, nous avons commencé à redéployer les agents des piscines sur des missions d’accueil sur les sites administratifs, de logistique ou des services de relation aux usagers. Les piscines doivent en effet rester fermer pour le moment. Le plan de reprise d’activité que nous avons élaboré et soumis aux syndicats est forcément temporaire.
Nous allons par ailleurs être vigilants pour que la garde d’enfants soit équitablement répartie entre les agents et leurs conjoints. Il s’agit d’éviter que les femmes ou les agents du service public ne soient considérés comme les variables d’ajustement et ne doivent systématiquement assumer la garde des enfants.
AEF info : Comment avez-vous accompagné la reprise des agents dans le cadre du déconfinement ?
Émilie Agnoux : Nous n’avons pas identifié de besoins criants en matière d’accompagnement car le lien n’a pas été rompu avec les agents. Les encadrants ont déjà repris contact avec leurs agents. Mettre en place un baromètre social ou un entretien de reprise ne nous a pas paru nécessaire pour le moment. Certaines conséquences du confinement sur la santé mentale des personnes se révéleront sans doute dans quelque temps.
Par ailleurs, nous avons prévu d’octroyer une prime exceptionnelle aux agents les plus mobilisés. Nous l’avons annoncé très tôt, mais nous allons prendre le temps d’en définir les critères.
AEF info : Quel bilan faites-vous de cette période de confinement à l’échelle de la collectivité ?
Émilie Agnoux : Cette période a révélé la forte capacité d’adaptation de l’organisation et des agents que l’on pourrait davantage exploiter au quotidien. Tout le monde a réussi à se coordonner de manière fluide, quel que soit son service ou sa direction. C’est très précieux.
Dans le courant du mois, nous allons lancer une démarche participative et des boîtes à idées dans les services pour dresser un bilan de cette période de crise. Cela permettra d’enrichir aussi les réflexions de notre conseil prospectif qui est chargé de réfléchir à l’administration de demain.
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Florianne Finet,
journaliste