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Le COJ (Conseil d’orientation des politiques de jeunesse) écrit au Premier ministre, Édouard Philippe, pour proposer des actions qu’il lui "semble urgent de mettre en œuvre" pour soutenir les jeunes en situation de précarité. La lettre, datée du 17 avril 2020, a été mise en ligne sur le compte Twitter d’Antoine Dulin, président de la Commission de l’insertion des jeunes du COJ. Pour les jeunes ni en emploi, ni en formation et en situation de précarité, une "aide exceptionnelle" devrait être apportée, à travers différents canaux.
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Une grande partie des sans-abri de notre pays ont moins de 25 ans, alerte le COJ. Photo by James Sutton on Unsplash
Les mesures annoncées pour soutenir les plus précaires "excluent un public déjà fragile", les jeunes de moins de 25 ans qui ne sont pas éligibles au RSA, regrette le COJ (Conseil d’orientation des politiques de jeunesse), dans un courrier daté du 17 avril 2020 et adressé au Premier ministre, Édouard Philippe. Le document a été publié sur le compte Twitter d’Antoine Dulin, président de la Commission de l’insertion des jeunes du COJ.
un jeune sur 5 en dessous du seuil de pauvreté
"En France, un jeune sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté et une grande partie des sans-abri de notre pays ont moins de 25 ans", écrivent Antoine Dulin, Elsa Bouneau, présidente du COJ et Daniel Frédout, président de la commission éducation populaire. Leurs faibles ressources sont "souvent issues de l’économie de la débrouille" qui est "aujourd’hui à l’arrêt". "Les barrières d’âge de notre système de protection sociale (238 dénombrées en 2017), déjà incompréhensibles en temps normal, apparaissent encore plus dangereuses aujourd’hui", analysent les membres du Conseil.
Or des "solutions existent". Le COJ propose donc "quelques actions", dont ses membres estiment qu'il "semble urgent de mettre en œuvre". Pour les jeunes ni en emploi, ni en formation et en situation de précarité, une "aide exceptionnelle" devrait être apportée, à travers différents canaux. Pour les jeunes recevant une allocation Pacea ou Garantie jeunes, "une prolongation de leur accompagnement de 6 mois devrait être annoncée puisqu’ils ne peuvent aujourd’hui plus bénéficier d’un accompagnement collectif ni de mise en situation professionnelle". Une "dotation" pourrait en complément être versée à chaque mission locale par jeune pour la poursuite de cet accompagnement afin de "ne pas davantage fragiliser leur modèle économique".
solliciter les acteurs de l’insertion
Il est également "nécessaire de solliciter les autres acteurs de l’insertion", comme les E2C, le réseau Information jeunesse ou celui des Epide pour qu’aucun jeune "ne soit laissé sur le bord du chemin". Une "attention particulière" doit être apportée aux jeunes récemment sortis de détention : une "aide exceptionnelle" pourrait être mise en place à travers les Spip.
Le COJ appelle aussi à proposer "des solutions", aux jeunes en apprentissage qui se trouvent en difficulté pour "continuer ou trouver une alternance" au sein d’une entreprise. Pour les jeunes en formation, il serait "nécessaire" d’accorder une "aide exceptionnelle" aux bénéficiaires de bourses, avec possibilité d’en bénéficier pendant l’été ainsi qu’une remise des charges et loyers pour les logements type Crous, foyers de jeunes travailleurs ou résidences sociales.
En outre, un "travail devrait être fait", en lien avec les CCAS, les CAF et Pôle emploi afin de "toucher le maximum de jeunes en situation de précarité", notamment les primo demandeurs d’emploi ou ceux qui n’ont aucune allocation. Une mobilisation, en lien avec les conseils départementaux, auprès des bénéficiaires des six derniers mois du Fonds d’aide aux jeunes semble aussi "une piste à étudier".
"complexité de notre système de solidarité"
Pour les jeunes bénéficiant de l’ASE ou sortis dans les six derniers mois, une aide d’un montant du RSA pourrait être versée par l’intermédiaire des conseils départementaux pour pallier "toute situation de détresse". Le COJ salue, dans ce domaine, la décision prise par le gouvernement d’interdit les sorties sèches de l’ASE, pendant la période d’urgence sanitaire. Il s’inquiète, néanmoins, que cette mesure "ne soit pas appliquée sur l’ensemble du territoire" et appelle à ne pas en faire une "mesure temporaire" mais plutôt à l’inscrire dans la loi.
Enfin, cette situation "met en exergue la complexité de notre système de solidarité pour les jeunes". Le COJ souhaite donc redire "l’importance d’avancer très vite sur le chantier du RUA", afin de permettre aux jeunes, dès 18 ans, en situation de précarité de "bénéficier d’un revenu minimum décent".
Le conseil se tient à la disposition du Premier ministre pour "avancer sur des solutions concrètes de sortie de crise". "Nous savons que les jeunes vont être durement touchés par la crise économique", analysent les membres. Il pourrait ainsi "être réfléchi" des "mesures d’aides et contrats (type emplois jeunes) pour soutenir" leur insertion professionnelle. Un travail pourra également être mené sur la reconnaissance des compétences acquises pendant cette période de crise sanitaire et de confinement.
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Alexandra Turpin,
journaliste