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Dans "Le classement de Shanghai. L’université marchandisée", ouvrage publié en décembre 2019, Hugo Harari-Kermadec, économiste à l’ENS Paris-Saclay, revient sur la "mise en nombre" des activités universitaires, que ce soit via les classements ou l’évaluation des activités de recherche. Il montre les effets de ce phénomène sur le travail au quotidien des personnels de l’université et invite en conclusion à "retourner l’arme de la quantification comme instrument d’émancipation".
"En présentant les frais d’inscription comme un signal de qualité susceptible d’attirer des étudiants étrangers, vous n’aurez d’autre choix à l’avenir, pour envoyer ce signal, que de vous aligner sur les 'tarifs' des pays ayant introduit des frais d’inscription élevés." Dans une lettre ouverte adressée à Frédérique Vidal et publiée dans Mediapart, des universitaires du collectif Acides réagissent à la dernière lettre de la ministre au sujet de la hausse des droits d’inscription des étudiants extracommunautaires, ainsi qu’à la lettre de notification des moyens nouveaux 2019.
"Après les étrangers, les frais augmenteront très certainement dans les formations les plus prestigieuses et immédiatement valorisables avant de s’étendre à toute la population étudiante. En morcelant la réforme, le gouvernement a bien compris qu’il minimisait le risque de contestations." Dans une tribune publiée par Marianne le 4 décembre 2018, des économistes hétérodoxes estiment que les pouvoirs publics utilisent la "politique des petits pas" depuis le début des années 2000, préfigurant une "généralisation des frais d’inscription pour l’ensemble des étudiants".
« Nous sommes à la croisée des chemins, mais je suis pessimiste : il existe un vrai risque d'aboutir aujourd'hui à un paysage universitaire extrêmement différencié, avec quelques rares universités de pointe qui seront parvenues à adopter les nouveaux postulats du 'New public management', et les autres, qui devront faire face à la croissance des besoins et au manque de financement », déclare le professeur François-Xavier Merrien, sociologue à l'université de Lausanne, lors de sa conférence inaugurale du colloque des DGS (directeurs généraux des services) à Besançon, jeudi 30 mai 2013. Sa conférence portait sur le thème suivant : « Le nouveau management public a-t-il un sens à l'université ? » Pierre Louart, professeur en sciences de gestion à l'IAE de Lille, ancien président du réseau des IAE, intervenait quant à lui sur la problématique des ressources humaines, appelant les universités à « se garder de voir le privé comme exemplaire en termes de management ».
« Au-delà du cadre réglementaire, qui ne permet pas par exemple la sélection des étudiants à l'entrée, l'autonomie des universités est étroitement régulée par des objectifs définis par l'État, d'où une tension constante entre autonomie et contrôle », explique Julien Barrier, maître de conférences en sociologie (1), lors du séminaire sur « les transformations de l'enseignement supérieur et la recherche en France depuis les années 1960 », qu'organise l'ENS de Lyon de février à avril 2013 (AEF n°194040).