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Interrogés à la suite de la présentation par Premier ministre (lire sur AEF info) mercredi 11 décembre 2019 des contours du régime universel et de manifestations ayant réuni deux fois moins de participants que la semaine dernière, les résultats de la troisième vague de l’Observatoire de la mobilisation contre la réforme des retraites réalisé par Harris Interactive pour RTL et AEF info et dévoilés le jeudi 12 décembre 2019 (1) montrent que si la création d’un régime universel génère l’inquiétude de 63 % des Français, celle-ci est moindre qu’en début de semaine (-7 points), tandis que le soutien au mouvement reste majoritaire, à 59 %, mais baisse assez nettement (-9 points).
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Le cortège syndical de la journée de grèves et de manifestations syndicales nationale contre la réforme du régime de retraites du 5 décembre 2019 JBVNews
Au fil des jours, le jugement des Français tant à l’égard de la réforme que de la mobilisation évolue. S’ils n’ont pas fondamentalement changé d’opinion, les personnes interrogées font montre d’inflexions : moins de critiques à l’égard du projet, moins de soutiens à l’égard de la mobilisation, regards plus positifs à l’égard de l’exécutif. C’est ce que révèle le sondage Harris Interactive réalisé pour RTL et AEF info dévoilé ce jeudi.
une inquiétude pour 63 % des Français
Celui-ci montre ainsi que si la création d’un régime universel génère toujours majoritairement de l’inquiétude, désormais pour 63 % des Français, celle-ci est moindre qu’en début de semaine (-7 points). Chez les électeurs d’Emmanuel Macron, on observe sans surprise la situation inverse et on voit même la confiance dans cette réforme systémique gagner 7 points pour atteindre 61 %.
Indépendamment du jugement sur la réforme, comment réagissent les Français à l’égard de la mobilisation ? Le soutien est majoritaire mais baisse et même assez nettement (9 points de moins) : 59 % des Français indiquent soutenir le mouvement après l’annonce des mesures par le Premier ministre.
un regard plus positif sur l’exécutif
Concernant les acteurs susceptibles de faire de "bonnes propositions" dans le cadre de la future réforme, 42 % des Français accordent leur confiance aux organisations syndicales (stable), alors que 35 % regardent positivement le gouvernement (+5 points en 4 jours, +10 en une semaine), 34 % le président de la République (+9 en une semaine) et 30 % les organisations patronales (+1).
Par ailleurs, sur les 8 mesures emblématiques annoncées par Édouard Philippe mercredi au Conseil économique, social et environnemental, 5 sont accueillies favorablement par au moins un Français sur deux : la prise en compte du compte pénibilité (75 % estiment qu’il s’agit d’une bonne chose), la garantie de retraite d’au moins 1 000 € nets par mois (67 %), la mise en place d’un système de retraites universel mettant fin aux régimes spéciaux (54 %), la création d’exceptions (50 %) et encore le maintien du système par répartition (49 %).
les Français critiques à l’égard de l’âge d’équilibre à 64 ans
Les jugements sont à l’inverse mesurés concernant l’entrée en vigueur de ce nouveau système après 2025 pour les personnes nées à partir de 1975 (38 % des Français considèrent qu’il s’agit d’une bonne chose, 37 % d’une mauvaise), la gestion partiaire (respectivement 35 % et 36 %). Reste un point de tension : 47 % des Français sont, quelques heures après l’annonce, critiques à l’égard de l’âge d’équilibre à 64 ans, 34 % pensant qu’il s’agit d’une bonne chose.
Pour autant, "le nouveau système de retraites n’apparaît ni juste (45 % le qualifiant de la sorte), ni garantissant l’avenir du système de retraites (44 %), ni même aisément compréhensible (43 %)", analyse Jean-Daniel Levy, directeur du département Politique & Opinion de Harris Interactive. avant d’ajouter qu’aucune catégorie de population n’apparaît comme "gagnante" de la réforme. Ni les travailleurs indépendants (bonne chose pour eux aux yeux de 40 % des personnes interrogées), ni la société française dans son ensemble (39 % bonne chose), ni les salariés d’entreprises privées (35 %) ou publiques (29 %), ni a fortiori, les fonctionnaires (25 %).
Au final, 36 % des Français souhaitent que le gouvernement modifie un peu le projet de réforme, 27 % qu’il le modifie fortement, 19 % qu’il le conserve en l’état et 18 % qu’il l’annule purement et simplement.
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Isabelle Moreau,
journaliste