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À la veille de la journée de manifestations et de grève du jeudi 5 décembre 2019 contre la réforme des retraites, 69 % des Français déclarent soutenir le mouvement à venir, 24 % optant pour une position inverse, selon l’Observatoire de la mobilisation contre la réforme des retraites réalisé par Harris Interactive pour RTL et AEF Info
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Les appels à la grève et à descendre dans la rue manifester jeudi 5 décembre contre la réforme des retraites s'annonce fortement suivi dans les transports, l'Education nationale ou les services publics. MaxPPP - PHOTOPQR/LA PROVENCE
La réforme des retraites est identifiée de la part des Français : 97 % d’entre eux affirment en avoir entendu parler et plus d’un Français sur deux considère qu’il sait précisément ce dont il s’agit. C’est ce que révèle un sondage réalisé par Harris Interactive pour RTL et AEF Info dévoilé ce mercredi, qui montre par ailleurs que ce sont les électeurs de François Fillon qui se disent le plus au fait de la réforme (69 %), devant ceux de Jean-Luc Mélenchon (65 %), de Benoît Hamon (62 %), d’Emmanuel Macron (57 %) et enfin de Marine Le Pen (46 %).
Un net soutien du mouvement à gauche
Informés de la réforme proposée par le gouvernement, les Français affichent également un fort soutien au mouvement à venir (69 %), tandis que 24 % optent pour une position inverse. "Logiquement, le soutien est net à gauche (plus de 8 personnes sur 10 y sont favorables). Il l’est aussi à l’extrême droite (75 % des électeurs de Marine Le Pen)", tandis que "les personnes ayant voté François Fillon se révèlent partagées (51 % en soutien) et que même l’électorat d’Emmanuel Macron ne se 'range' pas en totalité derrière le Président (seuls 55 % y sont opposés)", analyse Jean-Daniel Levy, directeur du département Politique & Opinion de Harris Interactive.
Les 18-34 ans (79 %) et les 35-54 ans (72 %) apportent davantage leur soutien au mouvement que les plus âgés (59 %). À noter également que les salariés d’entreprise publique affichent, sans surprise, un très fort soutien (89 %) à la grève et aux manifestations, devant les salariés de la fonction publique (78 %) et ceux du privé (71 %). Quant aux utilisateurs quotidiens des transports, ils ne sont pas en reste avec un soutien affiché par 79 % d’entre eux.
une réforme pour les NOUVEAUX ACTIFS
Sur le fond, la réforme suscite l’inquiétude de 70 % des Français et devrait – aux yeux d’une majorité des personnes interrogées – s’appliquer aux seuls nouveaux entrant sur le marché du travail. La "clause du grand-père" est en effet préférée à une application de la réforme à tous les actifs dès maintenant par 56 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 62 % de ceux de Marine Le Pen, voire 66 % des électeurs de Benoît Hamon, mais séduit moins les électeurs de François Fillon (48 %) et ceux d’Emmanuel Macron (47 %)
À choisir, les Français privilégient l’allongement de la durée de cotisation (43 %), devant les autres solutions souvent évoquées dans l’espace public pour réformer le système de retraites, à savoir un report de l’âge de départ à la retraite (37 %), une hausse des cotisations (31 %). Le point de tension le plus fort se concentre sur la baisse des pensions (10 %). L’allongement de la durée de cotisation et le report de l’âge de départ à la retraite étant très majoritairement des solutions approuvées par les Français ayant porté leurs voix sur François Fillon et Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017.
un regain de confiance envers les syndicats
Reste que dans le contexte actuel, les Français n’accordent pleinement leur confiance à aucun acteur pour effectuer de bonnes propositions dans le cadre de la réforme des retraites même si les organisations syndicales sont celles vers lesquelles les Français regardent prioritairement (44 % de confiance contre 26 % à celles patronales, 25 % au président de la République comme au gouvernement). "Au cours de ces derniers jours les organisations de salariés bénéficient d’un petit regain de confiance", souligne toutefois Jean-Daniel Levy, qui met en regard les 3 points de plus obtenus par les syndicats depuis la précédente mesure effectuée avant le week-end.
Au final, les Français souhaitent que le gouvernement modifie un peu (33 %) ou fortement (33 %) le projet de réforme (33 %), tandis que 23 % souhaitent qu’il l’annule et seuls 11 % qu’il le mette en œuvre. À noter que les mêmes Français interrogés le 29 novembre dernier n’étaient que 19 % à souhaiter que le gouvernement annule purement et simplement la réforme.
"Les appels à la grève pour le 5 décembre se multiplient, tant dans le secteur privé que dans le secteur public ; de nouvelles organisations syndicales en territoire et au niveau national appellent à rejoindre la mobilisation", se félicitent la CGT, FO, la FSU, Solidaires, l’UNL et l’Unef, dans une déclaration commune du vendredi 29 novembre 2019. "La responsabilité du gouvernement est assurément engagée dans le mécontentement grandissant. Il lui revient de répondre aux attentes de la population et de cesser d’imposer des régressions", ajoute l’intersyndicale. "Cette première journée de mobilisation s’annonce forte et durable contre le projet de réforme de retraite par points et pour gagner un renforcement et l’amélioration du système actuel de retraite solidaire et intergénérationnelle", avancent les organisations qui se retrouveront le 6 décembre pour envisager les suites.
C’est au tour de la CFE-CGC d’avoir officiellement déposé le 14 novembre 2019 un préavis de grève illimitée, couvrant l’ensemble des encadrants de la RATP à compter du mercredi 4 décembre dès 22 heures. L’organisation "regrette que le gouvernement campe sur ses positions et reste sourd à toute évolution de son projet cible". Elle dénonce par ailleurs le fait qu’il "focalise sur les bénéficiaires de régimes spéciaux (3,4 % de la population active) pour réduire les droits de l’ensemble des cotisants au nom du principe d’égalité. Cela ne peut que fracturer davantage un corps social déjà fragilisé". La CFE-CGC groupe RATP revendique notamment que, pour les statutaires et les contractuels présents à la RATP, le contrat social soit respecté par "le maintien des âges de départ et le maintien des taux de remplacement".
Après SUD-Rail et l'Unsa ferroviaire, la CGT-Cheminots, premier syndicat à la SNCF, a appelé à son tour à une "grève reconductible à partir du 5 décembre. Si le syndicat était déjà mobilisé pour cette journée, il devait encore décider si son action serait cantonnée à ce jeudi de grève nationale interprofessionnelle ou s'il se lançait dans un mouvement illimité. Réuni les 7 et 8 novembre, le conseil national du syndicat a "décidé le dépôt d'un préavis de grève reconductible par période de 24 heures", a-t-il annoncé dans un communiqué. Il "appelle les cheminots à s'inscrire massivement dans la grève le 5 décembre et à participer aux assemblées générales pour décider des suites". "Le rapport de force peut et doit être supérieur à celui de 2018", poursuit-il en exigeant "l'amélioration du régime général et la réouverture du régime spécial par son extension à la branche ferroviaire".
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Isabelle Moreau,
journaliste